À la peine dans leurs championnats respectifs en ce début de saison, Parisiens et Londoniens se sont retrouvés plus de 20 ans après la Coupe des Coupes 1994, dans ce qui est vu comme un match déjà capital.
Le grand format de la rencontre :
Tout va débuter de la meilleure des manières pour les franciliens, dès la 42ème secondes, Cavani ouvre la marque d’une tête décroisée qu’il dose à la perfection. Action superbement construite, où le bloc parisien aspire Arsenal pour créer des espaces dans leurs dos, lorsque que Serge Aurier enclenche un appel au timing impeccable et que Verratti le sert parfaitement dans la profondeur, l’Ivoirien distribue un caviar sur Cavani qui fait exploser le Parc des Princes. Le but combine jeux en triangle, utilisation de la profondeur et justesse technique à tous les niveaux. Douche froide pour les Gunners, moins d’une minute de jeu et déjà leurs problèmes défensifs sont exposés.La suite de la rencontre va voir un Paris en confiance grâce à ce but précoce. Emmenés par un Serge Aurier en feu sur son côté droit, les hommes d’Unai Emery vont enclencher un pressing très intense et bien organisé qui va obliger Arsenal à forcer sa relance et parfois jouer long, ce qui avec Alexis Sanchez à la pointe de l’attaque n’est pas vraiment judicieux. Les Parisiens jaillissent sur le porteur et coupent bien les lignes de passes, les deux relayeurs que sont Verratti et Rabiot n’hésitent pas à sortir pour apporter du soutien au trio offensifs pour parfois presser en surnombre. Début de match du PSG illustrant bien la citation de Jurgen Klopp « Le contre pressing est le meilleur meneur de jeu » c’est à dire, à la perte du ballon, presser l’adversaire avant qu’il ai le temps de remettre en place son bloc c’est augmenter ses chances de se créer une occasion de but. C’est notamment illustré à la 10ème minutes où Di Maria envoi une superbe talonnade pour Rabiot qui voit sa frappe contrer de justesse par Koscielny, tout est parti d’une récupération de Paris très rapidement après avoir perdue la balle, ce qui a déstabilisé la défense des Gunners.
Aurier hier c’est 8 centres tentés, 2 occasions crées, 1 passe dé, 3 interceptions, 7 ballons récupérés et une énergie folle : monstre. #PSG
— Amz (@Amzrehaz) 14 septembre 2016
Arsenal sort un peu la tête de l’eau en seconde partie de la 1ère mi-temps et s’offre un temps fort d’une dizaine de minutes, plus de possession du ballon ce qui oblige enfin Paris à courir après la balle. Les londoniens ont aussi su trouver des espaces dans le dos des parisiens en contre attaque, la transition défensive étant assez fragile pour le PSG en ce début de saison. Malgré ça, les Gunners ne réussissent pas à faire le sauter le verrou parisien. Le PSG n’a pas non plus su exploiter les pertes de balles londoniennes aux abords de sa surface, toutes les contres attaques partant du camp parisien ont étés un échec, avec souvent de l’approximation dans les transmissions censées êtres décisives. Bien qu’ayant été habitué à jouer très lentement dans la construction pendant 3 ans, pour franchir un cap en Europe les parisiens doivent aujourd’hui clairement améliorer les transitions depuis leur camp.
L’entame de la deuxième période va permettre aux joueurs d’Arsène Wenger de montrer un tout autre visage. Plus agressif dans le pressing et l’occupation du terrain, plus à l’aise dans les transmissions du ballon, plus inspirés dans leur jeu de position, les Gunners auront dominés assez nettement le premier quart d’heure de la seconde période. Pendant cette période de domination anglaise le PSG se montre très fébrile avec le ballon, ratant beaucoup de passes et donnant l’impression d’être encore fragile collectivement. Les transitions offensive depuis leur camp n’étant toujours pas une réussite, Paris réalise une entame de deuxième mi-temps très quelconque.Dès l’heure de jeu, le match se rééquilibre et Paris se procure de nouveaux quelques opportunités, notamment par Cavani, Di Maria et Aurier mais tout en se montrant toujours aussi peu efficace dans le dernier geste.
L’égalisation des Gunners à la 77ème minute de jeu par Alexis Sanchez vient punir un PSG de plus en plus conservateur et timide, se repliant sur son but. Arsenal a fait déjouer la défense parisienne en jouant très haut dans le camp adverse et en ne laissant pas Paris respirer. Areola intervient dans un premier temps, mais il ne peut rien faire face à la frappe du Chilien.
Faute d’avoir eu la capacité de tuer le match, les Parisiens le payent cher. Emery tente le tout pour le tout avec l’entrée de Pastore à 10 minutes du terme, mais les Gunners résistent bien et le match se transforme en attaque-défense avec des blocs très étirés et la fatigue qui se fait ressentir. Arsenal aurait même pu prendre l’avantage par l’intermédiaire d’Iwobi à la 83ème minutes mais le portier parisien s’est solidement interposé. Un double carton rouge anecdotique pour Giroud et Verratti conclura un match qui devrait nourrir beaucoup de regrets pour les hommes d’Emery. Paris a répondu présent, mais a aussi montré des lacunes en deuxième période. Arsenal fait une belle opération en ramenant un point du Parc des Princes et reste toujours invaincu face aux clubs français.
Cavani éternel facteur X ?
La question est la même après chaque matchs ou presque du PSG version 2016/2017 « Que se serait-il passé si Cavani n’avait pas tant vendangé ? ». L’Uruguayen, bien que très bon dans sa disponibilité, ses appels ou encore son pressing, souffre d’une grosse crise de confiance devant le but. Lorsque Cavani a besoin de 5 ou 6 occasions franches pour marquer c’est tout le PSG qui est pénalisé. Déjà très problématique en Ligue 1, cette absence de « killer-instinct » pour l’ancien napolitains l’est encore plus en Ligue des Champions où les occasions franches ratées coûtent très cher. (On l’a encore aperçu face à Arsenal)
Never change Cavani, never change pic.twitter.com/HRF3hQwWTw
— Moe^2 (@MoeSquare) 13 septembre 2016
Déjà limité techniquement et très moyen dos au but, l’Uruguayen ne peut pas se permettre d’être en plus mauvais devant le but. Sa générosité et son sens du déplacement ne combleront pas tout, pas au plus haut niveau.
Si les choses ne changent pas, nul doute que les rumeurs Bacca ou Icardi reprendront du poids au mercato hivernal, car le PSG ne peut pas espérer réussir sa campagne européenne avec autant d’occasions gâchées.
Les choix d’Emery ont-ils étés payant ?
Le basque a fait plusieurs choix forts au préalable du premier choc de la saison en Europe. Tout d’abord il a titularisé Alphonse Areola dans les buts alors que c’est Kevin Trapp qui avait défendu les buts franciliens jusque là. Emery avait prévenu qu’il voulait deux bons gardiens pour les mettre en concurrence, c’est chose faite et nul doute que cela va pousser les deux portiers à se dépasser. Areola a été décisif en fin de match et a été plutôt rassurant pour sa défense dans l’ensemble, c’est une belle première pour lui avec son club formateur en Ligue des Champions.
Emery a aussi décidé de la titularisation de Grzegorz Krychowiak au profit de Thiago Motta. Le polonais a été bien en vu sans le ballon en 1ère mi-temps, il a beaucoup apporté dans l’impact physique, l’intensité ainsi que par son volume défensif. Il a rendu Mesut Özil totalement transparent une grosse partie de la rencontre et l’a fait fuir de ses zones d’expressions préférentielles de par sa présence. La deuxième mi-temps a été plus compliqué pour lui, notamment avec le ballon. Il a raté de nombreuses passes et s’est montré peu inspiré. On a donc vu le Krychowiak version Séville, monstrueux physiquement et défensivement, beaucoup plus emprunté avec le ballon et montrant ses limites dans le jeu de position. Nul doute que l’évidente baisse de régime de Motta simplifie sa mise sur le banc de touche, cependant cela reste un choix fort du coach parisien de mettre une figure emblématique du vestiaire en retrait au profit d’un joueur arrivant de son ancien club.
La dernière surprise concoctée par Emery est la présence de Blaise Matuidi comme ailier gauche. Présent à ce poste dans le but de créer avec le trio Matuidi-Cavani-Di Maria une première ligne très forte dans le pressing et la projection. Ce choix s’est avéré intéressant vu la qualité de son match, il a pu mettre en avant ses qualités dans la prise d’espaces et le pressing qu’on lui connait, sans avoir la responsabilité créative d’un millieu relayeur, ce qui est donc à son avantage. Associé à Maxwell sur le côté gauche, ce coup tactique a aussi permis d’annihiler totalement le couloir droit Bellerin/Iwobi des Gunners.
Malgré les deux derniers résultats mitigés Unai Emery n’a eu peur à l’idée d’imposer ses idées et de faire des choix forts. Individuellement ses choix ont fonctionné, collectivement on est en droit de rester sur notre fin, même si l’absence de victoire parisienne se justifie d’abord des ratés individuels et pas seulement des défaillances tactiques.
Le PSG doit vite oublier la frustration de ne pas avoir décroché une victoire qui semblait très à sa portée et désormais enchainer en Ligue 1 pour accumuler les automatismes et la confiance qui lui ont tant manqué hier soir. Arsenal doit se servir de ce bon résultat pour lancer sa saison en Premier League. La revanche à l’Emirats Stadium est prévu le 26 novembre.
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