Une fois de plus, la trêve ne nous aura pas fait vibrer. Alors que les compétitions comme l’Euro et la Coupe du Monde passionnent des nations entières, les périodes de qualifications et les matchs amicaux sont souvent un long chemin de croix pour les supporters.
Purges en série
On ne va pas se mentir, le France – Côte d’Ivoire disputé en début de semaine au stade Bollaert ne restera pas dans les mémoires. L’affiche rappelait pourtant de bons souvenirs aux fans de l’équipe de France, cette opposition rimant avec les come back internationaux de Zidane, Makélélé et Thuram à la Mosson un soir d’été 2005. Ce mardi à Lens, pas de glorieux come-back à l’horizon. Mais des arrivées de petits nouveaux, à l’image d’Adrien Rabiot et Thomas Lemar. La vision rafraîchissante de ces jeunes premiers sous le maillot du coq était sûrement le seul intérêt d’un match insipide et sans folie. Ce France – Côte d’Ivoire vient donc s’ajouter à la longue liste des purges auxquelles nous assistons lors des campagnes de qualification de la zone Europe et autres matchs sans enjeux. Rincés par deux ans de matchs amicaux pré-Euro, les amoureux des Bleus que nous sommes ont rattrapé le temps perdu en juillet dernier, passant tout près de la consécration. Un dernier grand frisson avant une lente traversée du désert, qui devrait nous mener sans trop d’encombres vers la Russie. Si l’on excepte les barrages épiques de 2009 et de 2011, difficile de se remémorer des rencontres exaltantes en dehors des grandes compétitions internationales.
on est tous comme ca devant ce match pic.twitter.com/56v8OsGrl5
— Yahoo Sport France (@YahooSportFR) November 15, 2016
Du côté des autres nations, le constat est identique : Des groupes de qualifications qui se déroulent sans accrocs et sans surprises (à l’exception de l’élimination des Pays-Bas l’année dernière) au terme desquels les gros se qualifient aisément. Même si une orgie de but face à Saint-Marin ou à Gibraltar dessine toujours un sourire sur le visage du fan, les matchs joués durant les trêves internationales ne passionnent pas les foules. Nous assistons en général à des matchs ennuyeux, la faute à des collectifs en manque de rodage. Difficile de blâmer les sélectionneurs, mettre en place une philosophie de jeu léchée et enthousiasmante relève de l’impossible avec seulement quelques rassemblements par an. Une difficulté rehaussée par la constante évolution d’un groupe des 23. Le problème, c’est que le niveau de jeu et le spectacle proposé s’en fait cruellement ressentir. Un match moyen lors d’une compétition internationale restera apprécié (exception pour le France-Roumanie de l’Euro 2008) du fait du contexte émotionnel de l’événement, un match amical ou de qualification d’un niveau moyen suscitera exaspération et frustration chez un supporter qui n’attendra qu’une chose : La reprise du championnat.
L’angoisse de la blessure
Soixante-quinzième minute de jeu, zéro but au tableau d’affichage, Adrien Rabiot ne peut plus continuer. Après un premier match en Bleu assez convaincant, le parisien se plaint d’une douleur à la cuisse. Le bilan est tombé, c’est une déchirure, synonyme de minimum trois semaines d’absence. Le milieu de terrain manquera les déplacements cruciaux à l’Emirates Stadium et au Parc OL, un véritable coup dur pour le collectif parisien. En progression constante depuis la prise de pouvoir d’Emery, Rabiot revendiquait haut et fort une place de titulaire dans l’entrejeu parisien. La pilule doit être dure à avaler pour le board parisien, en colère de perdre l’un de ses meilleurs joueurs au cours d’un match international sans enjeu. Le natif du Val-de-Marne n’est pas le premier à revenir de sélection blessé, et il ne sera certainement pas le dernier. Rien que lors de ce dernier rassemblement, l’équipe de France a mis sur le flan Antoine Griezmann, Samuel Umtiti et Steve Mandanda. Chez nos voisins européens, le bilan n’est guère plus brillant : Diego Costa, Hector Bellerin et Wayne Rooney ont rejoint les rangs de l’infirmerie, imitant le talentueux avant-centre polonais de Naples, Arkadiusz Milik, out pour au moins 6 mois après s’être fait les croisés lors d’un match face au Danemark début octobre.
Il n’est pas facile pour un fan d’accepter le fait que son club devra composer sans un joueur-clé lors des prochaines semaines. Encore moins lorsque ce dernier a reçu un coup lors d’un match international. C’est l’un des facteurs d’explication du désamour dont souffrent actuellement les trêves, le supporter ressentant toujours une légère appréhension à l’idée de voir sa pépite rester au sol après un tacle un peu appuyé. Comment remédier à cette situation de plus en plus précaire pour tout le monde ? Le spectateur s’ennuie, les joueurs jouent souvent avec le frein à main et les coachs font la gueule. Organiser une série de matchs à la fin de la saison, avec un groupe des 23 qui récompenseraient les meilleurs joueurs de la saison ? Réduire le nombre d’équipes participant aux éliminatoires de la zone Euro afin de relancer la compétitivité? Instaurer de nouveau les équipes A’ lors des matchs amicaux ? L’équipe de France a conclu sa belle année 2016 dans la morosité d’un 0-0, et nous la retrouverons au mois de mars pour un choc des titans face au Luxembourg. En attendant, place aux clubs.
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