PSG Club New York : Dix ans de ferveur dans la Grosse Pomme

À quelques heures de OM/PSG, Views est allé à la rencontre de l’association des supporters du Paris Saint-Germain à New York City.  Malgré les six heures de décalage horaire et les milliers de kilomètres séparant la France et les Etats-Unis, supporter son équipe n’a jamais semblé aussi simple. 

Toujours en retrait par rapport aux sports américains majeurs, le football fait petit à petit son trou de l’autre côté de l’Atlantique. Notamment à New York, où l’incroyable diversité du vivier d’expatriés permet aux équipes de foot du monde entier d’être plus ou moins représentées dans les rues de la ville. Et la Mecque du football se trouve justement au pied de l’Empire State Building, au Legends.

Gigantesque sports bar assez classique lorsqu’on en franchit la porte d’entrée, il faut se rendre au sous-sol pour découvrir la Football Factory. Le rendez-vous hebdomadaire des fans de foot à New York. De Boca Junior à Newcastle en passant par le Sao Polo FC, un nombre incalculable d’équipes est représenté dans ce temple du ballon rond. Les maillots signés par des gloires actuelles ou passées ornent fièrement les murs, aux côtés des différentes écharpes et drapeaux des clubs de supporters new yorkais de ces équipes.

Diffusant plus d’une centaine de matchs par semaine, ce lieu est un incontournable pour quiconque souhaite suivre une rencontre de son équipe favorite. Et c’est ici que se réunit le PSG Club NYC lors de chaque match du club parisien. Voir un match de Paris au Legends est une expérience à vivre pour n’importe quel fan du club de la capitale de passage à New York, l’ambiance y étant la plupart du temps bouillante. En marge du Classique, nous avons rencontré Julian Stein, l’un des fondateurs du PSG Club NYC afin de lui poser quelques questions sur la vie de supporter expatrié.

A quand remonte la création de l’association et comment l’idée vous est-elle venue ?

On l’a créée en février 2006, on était une petite vingtaine en train de regarder un PSG-Saint Etienne. A l’époque on était au Nevada Smith, un bar dans l’East Village (sud-est de Manhattan). On était au courant qu’il y avait une association de supporters de l’OM à New York. Pour les matchs du PSG il y avait toujours un peu de monde, donc on s’est dit que ça pourrait être une bonne idée de faire quelque chose de notre côté aussi. Pendant ce match j’avais pris les emails de tout le monde. A l’époque on avait créé un Yahoo Groups, vu que Facebook n’existait pas ! Au tout début donc, en terme de membres, on était en moyenne une dizaine pour les matchs.

Pourquoi avoir déménagé du Nevada Smith au Legends ?

C’est par rapport au licenciement du barman Jack Kearne (Le créateur de la Football Factory). Quand il est parti du Nevada Smith, plusieurs associations de supporters sont parties avec lui. Jack nous a contacté en nous disant qu’il lançait le même projet, une nouvelle Football Factory dans un grand bar sur la 33ème rue, au pied de l’Empire State Building. On l’a suivi immédiatement. C’est quelqu’un qui a été indispensable pour le lancement du club. Il a toujours cherché à nous aider, il a une véritable passion pour le foot. On ne s’est pas posé de questions et on l’a suivi de suite dans ce qui est notre nouvelle maison.

Est-ce que vous êtes le seul club de supporter du PSG en Amérique du Nord ?

Quand on a commencé en 2006 on était les seuls en Amérique. A l’étranger je crois qu’il y avait un PSG Club au Liban. Grosso modo, il y avait deux-trois clubs actifs dans le monde et nous on était le premier en Amérique. En 2009, une asso a été lancée à Montréal, on discute très souvent avec eux, on a fait des déplacements avec eux. Depuis quelques années il y a également un PSG Club Seattle. Il me semble qu’il y a un PSG Club à Miami aussi. J’ai un ami qui essaie d’organiser un PSG Club à Chicago et depuis un an et demi il y a un PSG Club à Los Angeles. C’est deux anciens membres de celui de New York qui ont déménagé là-bas et qui ont voulu démarrer la même chose. On est en contact régulier avec eux et on a un déplacement commun de prévu en Mai au Parc pour le dernier match de la saison !

Un après-midi comme un autre au Legends

Peux-tu nous parler un peu de ces déplacements que vous organisez justement ?

On a toujours eu pour objectif de développer de bonnes relations avec la direction du PSG pour pouvoir organiser des déplacements. On a des relations très bonnes avec le club mais en ce qui concerne les déplacements c’est plus difficile car ça coûte cher, tout le monde n’est pas à Paris en même temps… La grande partie des français de l’étranger rentrent voir leurs familles pendant les vacances de Noël ou pendant l’été : Les périodes où il n’y a pas de match ! Avec le groupe à Los Angeles on est en train d’organiser un déplacement annuel pour aller voir un match à Paris ensembles. L’été dernier le PSG était aux Etats-Unis donc c’était plus facile pour nous car le club nous aidait en terme d’organisation. On a pu rencontrer des joueurs lors d’un event à New York, on était invité pour assister aux entraînements… On était allé les voir à la Red Bull Arena dans le New Jersey il y a un an et demi et le week-end suivant on était allé à Montréal pour le Trophée des Champions contre Lyon. C’était la folie. Cet été on est allé à Los Angeles pour le match contre Leicester, on était un bon groupe, c’était super sympa.

Est-ce que vous aviez déjà des relations avec le club avant l’arrivée de QSI ?

Oui bien sûr, on était déjà en contact avec eux, on a fait au moins deux déplacements au Parc avant l’arrivée des Qataris. On avait de bonnes relations avec eux. Il y a eu un ou deux ans où on ne savait quand même pas trop ce qu’il se passait à la direction. Quand il y a eu les soucis en France entre supporters de Paris, ça aidait d’être un peu loin de tout ça. Nous on a toujours été là pour supporter le club, pas pour mettre la pagaille.

Est-ce que vous avez noté un afflux de supporters du PSG depuis que les stars sont arrivées à Paris ?

Il y a un petit groupe de supporters non français qui viennent voir les matchs avec nous, ce qui n’arrivait jamais avant. Le fait que l’on joue la Ligue des Champions tous les ans aide sans doute à motiver du monde. Le PSG est devenu une marque reconnue à l’étranger, surtout aux Etats-Unis, grâce à Ibrahimovic et quelques autres stars. On a aussi un groupe au sein de l’association, les Paname Hell Fighters, pour les supporters motivés qui viennent vraiment tout le temps, que l’on joue Barcelone ou Caen. C’était un moyen de regrouper ceux qui sont vraiment motivés. Quand on a un nouveau projet en tête c’est un bon groupe de réflexion. On veut avant tout essayer de souder un vrai groupe de potes et de supporters.

Ton meilleur souvenir en tant que supporter du PSG depuis que tu vis à New York ?

L’idée que j’avais quand on a fondé le club c’était de pouvoir se réunir entre supporters du PSG. A New York il y énormément de français et surtout des parisiens, donc c’était un moyen de faire ce qu’on faisait chez nous en France : regarder les matchs et vibrer ensembles. On a des supers souvenirs au Nevada Smith, à l’époque on faisait les PSG-Marseille avec les supporters de l’OM. C’était quelque chose d’unique et on savait que nul part au monde on pourrait retrouver ça. Le bar était coupé en deux, en tout on devait être au moins 250 supporters. C’était extraordinaire, on chambrait un peu, pendant le match on se lançait des chants comme si on était au stade. A la fin on se réunissait tous pour boire une bière et un pastis. Pour nous le foot ça a toujours été ça, ce n’est pas pour se tabasser entre fans. Deuxième grand souvenir, c’est les déplacements quand le PSG est venu aux Etats-Unis, on a eu des matchs géniaux que ce soit à New York ou à Montréal, on s’est cassé la voix, tout le stade nous entendait. C’était comme si on était au Parc, c’était la folie.

Un pronostic pour demain ?

Je vois bien un 3-1 pour Paris, évidemment.