Samedi soir face aux Suns, Russell Westbrook a une nouvelle fois pris plus de 30 tirs et a ainsi marqué pas moins de 48 points. Pour beaucoup d’observateurs, le meneur du Thunder tente trop sa chance. Mais qu’en est-il vraiment ?
Décidément, il est impensable de s’appeler Russell Westbrook et de ne pas provoquer des débats chaque jour. Depuis le début de saison le meneur d’OKC fait forte impression en portant à bout de bras son équipe. Tournant à plein régime, toujours en triple-double de moyenne et faisant face aux blessures de ses coéquipiers, Russell ne se retient pas et donne tout.
Mais dimanche encore, et pour la dixième fois de la saison, Russell a pris plus de 30 tirs dans un match (24,2 de moyenne/match). Un nombre de tirs qui pose problème à beaucoup d’observateurs, même pour certains fans du Thunder.
Westbrook aime définitivement Phoenix. Après avoir passé 51 points lors du deuxième match de saison régulière (44 tirs tentés), il récidive. Cette fois-ci, c’est 48 points pour 30 tirs tentés, un pourcentage à 46 % mais comme la veille face à Portland, c’est son tir à 3 points qui lui fait défaut (3/12 à 25 %). À chaque mauvais match, la question de savoir si le joueur doit continuer à tirer ou laisser plus de shoots à ses coéquipiers revient, surtout quant au final, le Thunder s’incline.
Sabonis (5 tirs), Adams (4 tirs) ou encore Gibson (3 tirs)… Certains de ses coéquipiers n’ont pas forcément l’opportunité de s’exprimer, comme en atteste la rencontre face à Phoenix. Il serait donc difficile, voire impossible de critiquer ses joueurs et dénoncer leur manque d’apport offensif. Mais avec un Grant à 0 sur 6, ou le nouveau venu McDermott à 2 sur 8, le banc d’OKC n’est pas d’une grande assurance. Il faut dire qu’avec des joueurs comme Andre Roberson dans une équipe, l’handicap niveau aide au scoring est bien réel.
Depuis 3 matchs.
A = 38% au tir, 29% de loin, 94% aux lancers
B = 43% au tir, 23% de loin, 71% aux lancers
…
A = Westbrook
B = Coéquipiers— TrashTalk (@TrashTalk_fr) March 6, 2017
Depuis le début de saison, la sensation que Westbrook choisit ses matchs se fait ressentir. Si au niveau du rebond le meneur donne toujours la même impression, ses passes varient un peu plus. Il est capable d’être un « maestro » et de dicter le jeu, comme en atteste ses 22 passes décisives contre… Phoenix, évidemment. Ou au contraire avec 0 unités contre Memphis (première fois depuis le 8 novembre 2013). Le meneur d’OKC choisit parfois de plus chercher la passe, ou parfois le tir. Mais à sa décharge il utilise le ballon de manière efficace. Avec un player efficiency rating de 29,81, Westbrook est le meilleur de la ligue. Pas un hasard non plus que celui-ci utilise donc autant la balle au vu de son efficacité.
Mais s’il y a bien un domaine où Russell ne faiblit pas, c’est le scoring. Avec un quatrième matchs d’affilés à plus de 40 points, il rejoint des grands noms de la NBA, dont Kobe Bryant, le dernier auteur de cet exploit en 2012. Westbrook est aussi le meilleur scoreur de la ligue avec 31,7 points de moyenne, tout en étant capable de se mettre en retrait pour distiller des passes à ses coéquipiers.
Russell Westbrook en fait-il trop ? Parfois, oui. Il tente des tirs discutables, surtout à 3 points, voir des tirs vraiment forcés. Westbrook essaie beaucoup, mais à la manière d’un Stephen Curry derrière l’arc, il est capable de rapidement prendre feu. Il devient alors difficile de lui reprocher de tenter, surtout quand ses coéquipiers ne sont pas forcément très en confiance. Voir un joueur comme Westbrook tenter énormément de tirs est parfois plus rassurant que de laisser des joueurs comme Singler ou Roberson se partager une vingtaine de tirs pour un résultat forcément pire.
Si la franchise veut réussir sa fin de saison, que cela soit avec un bon classement en saison régulière ou avec un parcours en playoffs plus ou moins réussis, il faudra trouver un moyen de tirer le maximum du potentiel offensif de l’effectif. La tâche revient donc à Westbrook de faire l’effort de gérer avec parcimonie ses tickets shoots.
Mais Russell n’est pas le seul fautif, ses coéquipiers doivent se mettre au diapason. À ce titre, les additions de Taj Gibson et Doug McDermott sont intéressantes. Norris Cole a lui aussi débarqué à Oklahoma en back-up au poste de meneur. S’il retrouve le niveau qui était le sien à Miami, il pourrait rendre plus que service à sa nouvelle franchise et surtout, qui sait, faire souffler Russell Westbrook, si ce dernier le veut bien.