La chanteuse fait face à de violentes critiques sur les réseaux sociaux suite à une interview où elle déclare vouloir s’éloigner de l’univers hip-hop, devenu “trop vulgaire” selon elle.
Cela faisait longtemps que Miley Cyrus n’avait pas fait polémique. En retrait de la scène médiatique depuis quelques mois, l’ancienne starlette made in Disney refait parler d’elle ces dernières heures. La chanteuse fera très prochainement son retour avec le single “Malibu”, le premier extrait de son nouvel album dont le titre et la date de sortie demeurent inconnus pour le moment.
Cette semaine, Miley Cyrus a accordé une interview au magazine Billboard pour évoquer son retour sur le devant de la scène, un come-back qui rimera avec un retour vers des sonorités plus country-pop. Fini les arrangements électroniques et les featuring avec des rappeurs de “Bangerz” paru en 2013. On laissera de côté notre analyse de l’énième virage artistique opéré par Cyrus pour se concentrer sur les propos tenus par la chanteuse dans cette interview. En effet, l’interprète de “Wrecking Ball” a provoqué la colère de nombreux fans de hip-hop.
Interrogée sur ses inspirations pour son nouvel album, Miley Cyrus a loué les qualités de “Humble” de Kendrick Lamar avant de tacler le reste du monde du hip-hop en ces termes :
“J’aime la nouvelle chanson de Kendrick et ses paroles :’Montre moi quelque chose de naturel comme un cul avec des vergetures’. J’aime ça parce que ce n’est pas des paroles du genre ‘Assis-toi sur ma b*te. S*ce ma queue’. Je ne peux plus écouter ça. C’est ce qui m’a en partie éloigné de la scène hip-hop. Il y a trop de paroles comme ‘Lamborghini, j’ai ma Rolex, une fille sur ma b*te”. Je ne suis tellement pas comme ça”.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher un véritable tollé sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes reprochent en effet à la chanteuse de cracher sur la culture hip-hop après se l’être appropriée durant des années. Difficile de leur donner tort. Dès 2013 et la sortie de “Bangerz”, Miley Cyrus a méticuleusement détruit son image de petite fille modèle de la maison Disney en reprenant un à un les codes du hip-hop. La chanteuse change radicalement style et multiplie les collaborations avec des artistes majeurs de ce genre musical comme Future sur “Real and True” ou encore Wiz Khalifa et French Montana sur “Feelin’ Myself”.
Le changement de comportement de Miley Cyrus fait beaucoup parler de lui à l’époque et contribue à renforcer sa notoriété. Le maître mot est provocation. La chanteuse américaine se lance ouvertement dans le vulgaire et l’assume. Le point d’orgue restant son twerk devenu mythique lors des MTV Video Music Awards 2013, un buzz planétaire qui devient à l’époque le sujet le plus tweeté de l’histoire. Les premières critiques à propos de l’appropriation de la culture afro-américaine par la chanteuse se font entendre.
Certains fans reprochent également à la popstar d’utiliser uniquement des danseurs noirs lors de ses prestations sur scène, pour en quelque sorte “valider” sa toute nouvelle street cred‘. L’icône White Trash qui se rêve en étendard de la culture Black persiste et signe malgré les critiques. Mais ce que beaucoup de sceptiques redoutaient a donc fini par arriver. Miley Cyrus a retourné sa veste.
Miley Cyrus says she won't listen to hip-hop because it's misogynistic. And she's gone country again.
Translation:Peace out, black culture. pic.twitter.com/O1EvVOmVMt
— Dr. Heckyll AND Mr. Jive 😷 💉 (@ChocnessMonsta) May 4, 2017
Les explications accordées par la chanteuse dans les colonnes de Billboard sont en effet difficilement compréhensibles. Reprocher au monde du hip-hop d’être parfois grossier alors que l’on a fait de la vulgarité son fond de commerce depuis plusieurs années est osé. Avancer que le hip-hop aborde des sujets crus en des termes qui le sont tout autant l’est encore plus.
Car non Miley, le rap et le hip-hop n’ont pas découvert la grossièreté il y a quelques mois. Les insultes et les termes violents étaient présents dans ces univers musicaux avant même tes premiers pas dans la peau d’Hannah Montana. La popstar aurait du y réfléchir à deux fois avant de s’approprier les codes d’un milieu artistique et de s’autoproclamer comme une artiste majeure de ce courant, avant de lui reprocher ce qui a contribué à son succès. Comme dirait son idole Kendrick Lamar, “Sit Down bitch. Be Humble”.