Retenir seulement 10 titres de la discographie de Frank Ocean n’est pas chose aisée. Entre Nostalgia, Ultra, Channel ORANGE et dernièrement Blonde, Frank nous a livré bon nombre de tracks brillants. Découvrez sans plus attendre notre sélection -strictement subjective – de ses 10 meilleurs morceaux.
10) “Ivy“
“Ivy” est une vraie chanson d’amour destinée à des adolescents ou à des adultes mélancoliques. Elle évoque le premier amour et les erreurs de jeunesse. À la manière de certaines lettres qu’à laissées Frank sur son compte Tumblr au fil du temps, ce morceau pourrait faire référence directement à son premier amour. Vous constaterez sans doute la voix particulièrement aiguë avec laquelle il interprète ce morceau : c’est en fait dans le but de retranscrire un amour juvénile, aussi bien dans son innocence que dans sa douceur. Servant d’entrée en matière à l’univers richissime de son dernier projet en date Blonde, ce morceau est une pépite indiscutable.
9) “Self Control“
“Self Control” risque de parler à beaucoup de gens puisque Frank y évoque les relations ne menant nulle part, où les deux personnes concernées ne sont pas ou plus sur la même longueur d’onde et que chaque minute semble un peu plus les éloigner. Dans une interview pour le New York Times, Frank a officiellement confirmé qu’il évoquait ici les relations vouées à l’échec, de par sa propre expérience. Habillé d’une guitare électrique, d’un BPM lent et de la voix enivrante de Frank, on vous conseille de ne pas écouter ce morceau seul dans le noir, sous peine de risquer une dépression sévère.
8) “Sweet Life“
Morceau très populaire auprès du grand public, on retrouve ici Frank explorant l’idée que l’argent et la richesse dans sa globalité endorment les gens, vis-à-vis des vrais problèmes à travers le monde. Il dénonce au fond une société de surconsommation qui ne trouve aucune limite et invite donc les plus aisés à s’intéresser à la condition d’autrui. Musicalement richissime, notamment de par son refrain et sa production tantôt mélancolique, tantôt triomphante, le morceau démarre tel une berceuse pour finalement monter crescendo en puissance. On retiendra forcément cette question : “Pourquoi voir le monde lorsque l’on peut voir la plage” qui résume parfaitement ce qu’il dénonce.
7) “Nights“
Lorsque Frank Ocean évoque une présence féminine qui lui manque et à laquelle il est devenu accro, on pense forcément à une nouvelle déclaration d’amour, mais il n’en est rien. Ce “she” qu’emploie l’artiste est en fait une référence à la cocaïne, à laquelle il avoue son addiction. Il évoque son passé dans la pauvreté et son expérience vis-à-vis de l’ouragan Katrina qu’il a subi lui et sa famille. D’abord très axé rap, le morceau glisse petit à petit dans une ambiance RnB plus mélancolique qu’il maitrise tout aussi bien.
6) “Swim Good“
Si vous cherchez le morceau parfait à écouter pour un ride nocturne dans la discographie de Frank Ocean, vous l’avez trouvé. Mélangeant les thèmes qu’il affectionne le plus, Frank nous évoque la quête de l’amour réciproque et les voyages, notamment par l’intermédiaire des voitures qu’il apprécie tout particulièrement. Véritable thérapie lyrique, Frank confie sa douleur dans un morceau au final bien plus sombre que ses airs de balade nocturne estivale qu’il peut laisser au premier abord.
5) “We All Try“
“We All Try” est un morceau particulièrement intelligent, tant il pose avec clairvoyance et courage des questions que les artistes issus de la culture hip-hop délaissent de plus en plus. Le morceau est un conflit ouvert et permanent entre la côté optimiste et le côté pessimiste de Frank Ocean. Il explique ce en quoi il croit et ce en quoi il ne croit pas dans chaque couplet, toujours avec une tolérance noble et une réflexion pertinente sur des évènements ancrés dans la société, tel que les premiers pas sur la lune des Américains en 1969. La finalité reste un message digne de Frank, en affirmant sa croyance en l’humanité globalement. Au-delà de ses considérations lyriques, c’est aussi un morceau incroyablement bien produit et interprété par Frank Ocean.
4) “Thinkin Bout You“
Single de platine, titre nominé aux Grammys, voilà sans l’ombre d’un doute le plus gros succès commercial de la carrière de Frank. On y découvre une balade amoureuse aux airs de tornades de sentiments dans lesquelles nous plonge l’ancien membre de Odd Future. Il tente de se replonger avec froideur sur une relation passée, mais c’est aussi le moment où il réalise son attachement encore très présent à cette personne. C’est alors le moment pour lui d’imaginer -voire même rêver- que cette relation a encore un avenir. Morceau à ne surtout pas écouter si votre ex vous manque, on vous aura prévenu.
3) “Pyramids“
Presque 10 minutes durant lesquelles Frank a réussi la prouesse d’écrire deux chansons différentes au sein d’un même morceau. La première partie du morceau correspond à une admiration et une glorification des pyramides, puis plus le morceau avance et devient un récit moderne, plus le récit devient critique et Frank se lamente désormais de ce qu’est devenu Cléopatre : un symbole représentant les prostituées et les clubs de striptease. Ce morceau relate en fait l’histoire de la femme noire et sa dégradation allant de reine sur ses terres d’origine, à celle de femme dégradée dans la société moderne. En ce sens, le morceau est une immense critique du statut et de la considération du peuple noir sur le sol américain.
2) “Novacane“
Dans ce morceau, Frank rend une histoire d’amour qui pourrait être banale totalement unique, de par l’originalité de son récit et la beauté de sa plume. Il tombe ici amoureux d’une actrice de film pornographique qui veut devenir dentiste. Il y fait directement référence dans le titre “Novacane” qui est un anesthésiant utilisé par les dentistes qui est hautement addictif. C’est en fait une métaphore de l’amour qui, selon Frank, est à la fois hautement addictif et anesthésiant de la douleur. Lorsqu’il chante “I can’t feel my face” il fait à la fois référence aux effets du médicament et à l’euphorie que provoque l’amour. Même lorsque l’on pense que toutes les balades amoureuses possibles ont été faites dans le rap, Frank nous prouve le contraire en continuant d’innover.
1) “Pink Matter“
Tout d’abord, comment rester insensible à un featuring entre Frank Ocean et André 3000 ? Deux des artistes les plus doués de l’histoire réunis sur un même morceau, le résultat allait forcément être une claque pour bon nombre d’entre nous. Tout en subtilité et en romance, «Pink Matter» est une ode à l’anatomie féminine, en jouant sur l’expression « grey matter » qui représente l’une des composantes majeures du cerveau humain. Tout en images, en métaphores et en symboles, cette douceur musicale représente sans doute parfaitement la musique de Frank Ocean : belle, tolérante et intelligente.