Pourquoi vous devez arrêter de nous faire ch*** avec les claquettes-chaussettes

Vous l’avez forcément remarqué ces derniers jours, les médias tels que LCI, BFM, Le Parisien et d’autres rédactions web en quête de buzz n’ont de cesse de parler de la mode des claquettes-chaussettes, semblant sous-entendre que derrière cette mode se cache un drame bien français.

Si les articles sur le sujet envahissent vos fils d’actualités, c’est pour une raison très simple : tous ces sites ont réalisé que le sujet faisait s’amasser les milliers de likes sur Facebook et affolait les compteurs de retweet sur Twitter. Ainsi, après un premier article sur la question il y a une bonne semaine qui a fait plus de 10 000 likes sur la page Facebook de LCI, BFM puis Le Parisien ont flairé le filon du buzz et ont décidé de faire monter ce sujet en tant que véritable débat de société, alors que cette mode n’est pas si répandue qu’ils aimeraient le faire croire, essayant d’engranger likes et partages.

On voit ainsi LCI se demander s’il faut s’inquiéter, BFM s’improviser grand manitou du bon goût et Le Parisien tenter de toucher les jeunes en citant une punchline. Ça fait quand même beaucoup d’articles pour un non-sujet. Cette mode, notamment relancée par le rappeur ALRIMA n’est pas forcément du goût de tous, mais nécessite-t-elle pour autant un si grand nombre d’articles ? Bien évidemment, la réponse est non.

Si l’esthétique n’est apparemment pas du goût de tous, on saluera le confort du combo claquettes-chaussettes et se rappelant bien que cette mode disparaîtra aussi vite qu’elle est apparue. Pire encore pour ces traqueurs de “fashion faux-pas” improvisés : l’un des designers les plus en vogue du moment, nommé Kanye West, vient de sortir lui aussi une paire de slides, participant donc encore plus à la hype autour de ces sandales qui envahiront sans doute les rues des grandes villes de France aux pieds de tous les hypebeasts. En plus de ça, cela fait des dizaines d’années que les basketteurs, footballeurs et autres sportifs s’affichent ainsi et que des jeunes les imitent, sans que cela ne cause de grand dommages moraux à notre société.  Car, et c’est sans doute le pire, ces articles provoquent une vague de réactions alarmantes dont nous vous offrons ci-dessous un best-of.

Nous retrouvons ainsi Boris B, qui déclare : “Avec un survêtement et une fausse casquette Louis Vuiton bien entendu. Et on s’étonne de foncer droit dans le mur.“, une réaction pleine de bon sens qui rappelle à quel point les claquettes influent sur l’ordre du monde. Dans une veine encore plus osée, on retrouve l’excellent Jmi L. qui déclare, indigné, que “C’est un truc de musulmans ! On va à la mosquée en claquette/chaussette et on est en claquette chez soi pour faciliter les ablutions et la prière. On est dans le même phénomène de mode que les fils de catholiques qui se convertissent à l’Islam dans les cités pour avoir des copains et être dans la bande.” Ne change rien Jmi, ne change rien.

Nous retrouvons ensuite une nominée pour la meilleure espoir politique et écologiste de notre temps, Sandra R., qui relève un détail d’importance : “Claquette peut-être… mais de marque svp ! Pendant que des gosses bossent pour des clopinettes de l’autre côté de la planète  pour que nos jeunes privilégiés (oui privilégiés, ils ont à bouffer et un toit) se la jouent beauf tandis que les autres malins s’engraissent…“. On espère qu’on pourra voter pour toi en 2022, Sandra.

Sur un ton plus léger, on retrouve Youcef M. qui tente de surfer sur le sujet pour lancer sa carrière humoristique et, qui sait, rejoindre un jour le Jamel Comedy Club peut être, lui qui lâche, hilare : “En espérant qu’un autre rappeur ne chante pas d’avoir un slip sur la tête, sinon…“. Pas de commentaire à ajouter.

En bref, si le sujet est inintéressant au possible et qu’il occupe malgré tout plus de place dans nos fils d’actualités que des sujets autrement plus importants, cela n’empêchera sans doute pas cette tendance de se développer encore, et alors qu’elle est présente depuis quelques années déjà, on peut se réjouir que des grandes rédactions se soient enfin saisies de la question pour permettre, enfin, un véritable débat de fond sur notre société. Rendez-vous dans 3 ans quand les médias français découvriront la mode des survêtements de clubs de foot.