Coyote Jo Bastard est un jeune rappeur parisien originaire du 17ème arrondissement. Pour l’une de ses premières interviews, Coyote s’est confié à Views sur ses projets en cours et sur le succès grandissant qu’il connaît.
Présente toi pour ceux qui ne te connaissent pas.
Coyote : Coyote, 17ème arrondissement. Bastard Boyz, c’est mon collectif mais c’est bien plus que ça. C’est un état d’esprit, et c’est pour ça qu’on est dans pleins de domaines différents, que ce soit la mode ou le rap.
Comment t’es tu lancé dans le rap ?
Coyote : En 2011 j’ai été à New-York et la culture américaine m’a beaucoup marqué, c’est pas ce qui m’a donné envie d’écrire mais plutôt ce qui m’a donné envie d’apporter une touche particulière au rap français. J’ai eu envie d’arriver avec ma propre touche.
Comment tu fais pour apporter cette touche personnelle dans un rap français submergé par les nouveautés ?
Coyote : Déjà, j’essaye de rester moi même. C’est ce que je trouve le plus important et comme je le disais, je m’entoure de gens qui ont le même état d’esprit que moi. On travaille tous dans la même direction depuis le début, et c’est ça qui fait aussi qu’on arrive a garder une touche d’originalité dans ma musique.
Tu gardes le même schéma dans les titres de tes projets en mettant une chose négative en opposition avec une chose positive, pourquoi ça ?
Coyote : Mon projet “La mort avant la vie” à la base c’était juste un délire, mais ensuite quand j’ai commencé à travailler sur le projet suivant j’étais dans une période compliquée de ma vie, on le ressent dans la sonorité des tracks. Il y a eu beaucoup d’étapes négatives pour faire le projet, du coup j’ai choisi de lui donner comme titre “L’enfer avant la paradis”.
C’est quoi ton processus de création?
Coyote : Je trouve que le plus important dans un premier temps c’est la prod, c’est ça qui me donne envie d’écrire. En général mes textes écrits le matin vont être des sons plus aériens parce qu’au réveil j’aime bien penser sur des prods plus cloud où j’essaye de plus travailler mon texte. Après y’a les sons comme “dans le Sprite” avec Youv Dee où là j’ai pas du tout écrit. C’est un banger, on est rentré au studio et je me suis laissé guider par la prod.
Tu peux nous parler de ta connexion avec Sfera Ebbasta ?
Coyote : Ça part de Buraka, une tatoueuse avec qui j’étais en contact sur Instagram et de fil en aiguille ça m’a mené à rencontrer Sick Luke le DJ d’un groupe de rap de Rome, le Dark Polo Gang. Lui a parlé de moi à Sfera, et un jour je vais sur Instagram et j’ai un DM de Sfera, c’était une vidéo de lui en train de s’ambiancer sur mon son.
Tu as des projets prévus avec Sfera ?
Coyote : Oui bien sûr, j’étais à Milan en juin avec lui on a été en studio pour enregistrer un morceau pour mon prochain projet et j’ai aussi signé pour faire quelques dates en Italie.
On peut aussi te voir connecté avec des membres du A$AP Mob, d’où te viennent toutes ces connexions ?
Coyote : Tout part de notre mentalité. J’ai un pote Lucien qui est en rentré en contact avec A$AP Nast à New York en 2013 et quand il est revenu par la suite à Paris on est rentré en contact. Par la suite, j’ai rencontré A$AP Bari, celui avec qui j’ai le plus d’affinité. C’est des relations humaines hyper normales finalement, on a la même vision des choses, c’est ça qui nous a rapproché à la base.
Tu te vois dans la musique toute ta vie ou tu as d’autres projets artistiques ?
Coyote : J’ai envie de faire trop de trucs, du textile de la direction artistique mais j’ai quand même cet amour de l’écriture, qui me pousse à me concentrer sur la musique pour le moment. J’ai pas le temps de tout faire dans tous les cas, mais je me vois bien, à terme, monter une structure pour développer tout ce que j’aime. Avec une équipe qui pourrait faire de la direction artistique dans tous les domaines. J’aime vraiment l’écriture donc je fais du rap pour le moment mais j’ai une vision artistique plus large.
Tu viens du 17ème arrondissement du Paris, un quartier riche en rappeurs, comment voient-ils ton originalité ?
Coyote : Je n’essaye pas de me démarquer des rappeurs de mon quartier, j’essaye juste de créer ma propre sauce. Du coup, quand je collabore avec les rappeurs de mon quartier ça crée un contraste, c’est ce qui fait qu’on arrive à créer de la bonne musique. On a nos univers musicaux qui sont différents, c’est ce que j’aime quand on fait un feat avec Leto ou Cheu-B par exemple, on arrive à trouver une bonne alchimie.
Pour finir, parle nous de ton but ultime.
Coyote : Le but ultime, c’est la « Yah Life » niveau 100, c’est à dire un bon mode de vie comme chaque personne le voudrait. Et peut être une jolie carrière dans ce merdier de rap game.
Vous pouvez suivre Coyote sur Instagram et découvrir son EP L’enfer avant le paradis ci-dessous :
Photos par Dante Palma (Instagram) pour Views – Propos recueillis par Selim Moundy