Le groupe phare du streetwear anglais bannit le mot “nigga” de ses publications

Trop souvent passé inaperçu au milieu de la masse de commentaires rédigés chaque jour sur le groupe Facebook du Basement, le mot “nigga” a finalement fait l’objet d’une nouvelle règle. Ceux qui l’utiliseront se verront instantanément bannis de la communauté.

En tombant sur la publication de l’un des administrateurs du plus important groupe dédié au streetwear en Angleterre, la décision pouvait paraître inattendue, voire incompréhensible. Bien que raciste, l’utilisation du mot était jusqu’alors tolérée en raison de sa connotation populaire à laquelle bon nombre de rappeurs américains ou anglais avaient contribué.

Les jeunes anglais à la tête du Basement, aux origines ethniques diverses, ne l’ont pourtant pas entendu de cette oreille et ont en effet décidé d’abolir l’expression de leurs publications. Ils expliquent cette décision en rappelant que l’utilisation du “nigga” ou “nigger” demeure inacceptable et ce, indépendemment du contexte dans lequel il est utilisé ou de la personne l’écrivant, blanche comme noire.

Une annonce qui a engendré de nombreux commentaires, pour la grande majorité en total accord avec le nouveau paragraphe de la charte de groupe. Réputés pour leurs actions humanitaires et leur vision progressiste de la société, la règle apparait quelques mois seulement après l’intervention du groupe dans la récolte de denrées alimentaires et vêtements en faveur des victimes de l’incendie de Londres et quelques semaines après la diffusion de leur série “Real People Do Real Things”, dans laquelle certains membres affichaient clairement leur volonté de contribuer au développement de la formation des jeunes londoniens.

Si quelques racistes et autres membres insolents ne se priveront pas de déposer quelques commentaires provocateurs dans les jours à venir, sans vraiment craindre leur expulsion d’un groupe sur lequel le streetwear reste le sujet de discussions majeur, on imagine que la majeure partie de la communauté fera preuve de bon sens et contribuera au respect de cette demande. On retiendra dans tous les cas un choix intelligent et audacieux, qui devrait à moyen terme permettre une ambiance encore plus agréable, pour les 75’000 membres actifs désormais recensés. Une initiative qui pourrait, pourquoi pas, donner des idées aux groupes français, souvent polluées de “fdp” et de “tg” gratuits malgré le travail acharné des administrateurs.