Des producteurs dénoncent les pratiques frauduleuses des labels pour ne pas les payer

Si la distinction entre album et mixtape était très claire quelques années en arrière, elle est aujourd’hui beaucoup plus floue, et les labels n’hésitent pas à en profiter selon les producteurs.

Depuis plusieurs jours aux États-Unis, de nombreux producteurs dénoncent ces disctinctions de plus en plus floues qui profitent aux labels. En clair, des projets enregistrés, produits, masterisés et promu de la même façon que des albums sont étiquetés comme des mixtapes pour ainsi réduire les coûts auprès des producteurs. Tout a commencé par un article de DJ Booth, détaillant les pratiques du label Atlantic Records, notamment via le projet Khalifa de Wiz Khalifa dévoilé en 2016. Le producteur E. Dan a placé 6 productions sur le projet, mais a finalement été payé 50% de ce qu’il aurait du recevoir sur un album traditionnel lorsque le projet a été qualifié de projet compilatoire fait de morceaux pas retenus sur ses anciens albums. Une technique marketing faite pour réduire les dépenses qui ne change pas l’impact potentiel des morceaux dans les charts, à l’image du titre “Bake Sale” avec Travis Scott issu de Khalifa qui a atteint la 56ème place du Billboard Hot 100.

Par la suite, on a aussi appris que Marvel Alexander, le producteur du hit “Shabba” de A$AP Ferg, qui a déclaré à The FADER n’avoir été payé que 500$. Selon lui, le beat a été envoyé au label dans le but d’être inclut dans une mixtape qui n’avait pas de budget pour les producteurs. Il s’est avéré que le morceau a finalement fait son apparition sur Trap Lord, le premier album de A$AP Ferg. Un single qui a permis de lancer la carrière solo du membre du A$AP Mob.


RCA s’est joué des producteurs comme ça pour le premier album de Rocky – ughh je veux dire mixtape. C’est pourquoi il n’est pas sur les plateformes de streaming. On doit manger de la m*rde pendant qu’ils font des tournées sur le dos de nos morceaux.

Ces témoignages posent évidemment d’énormes questions d’éthiques ainsi que de la protection des droits des producteurs. Lorsqu’un artiste s’offre un hit issu d’une mixtape, il peut aisément le monétiser grâce aux concerts, aux showcases et aux streamings désormais, alors qu’un producteur doit se contenter bien souvent d’une maigre rétribution du fait des faibles budgets initiaux dédiés aux producteurs. Il semble alors nécessaire que les producteurs négocient leurs royalties pour ainsi profiter de l’explosion potentiel d’un titre qu’ils ont produit.

Une polémique d’autant plus justifiée que cette semaine, Spotify a été poursuivi en justice pour 1,6 milliards de royalties impayés, preuve que ces différents producteurs sont loin d’être des cas isolés…

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