À défaut de faire l’unanimité, “Culture II” de Migos aura livré de nombreux enseignements

Quatre jours après sa sortie, il est temps de tirer les premier enseignements de Culture II.

Culture premier du nom a été un évènement majeur de l’année 2017, aussi bien commercialement, culturellement qu’artistiquement. Culture II débarque donc avec le besoin de faire aussi bien. Après les solides singles “Motorsport“, “Stir Fry” et “Supastars“, les fans ont découvert un projet long de 24 titres, soit 11 de plus que Culture. Avec Travis Scott, Drake, Post Malone, 21 Savage, Gucci Mane, Big Sean, Ty Dolla $ign ou encore 2 Chainz, le casting est clairement alléchant. Toutefois, est-ce suffisant pour pleinement convaincre ? Voilà ce qu’on en a retenu.

L’explosion définitive de Takeoff

Evoluant dans l’ombre des très médiatiques Quavo et Offset pendant trop longtemps, Takeoff a véritablement pris son envol sur Culture II. Incisif lors de chacune de ses interventions, le benjamin du trio d’Atlanta a mis tout le monde d’accord. Pour de nombreux fans, Takeoff s’est affirmé comme le nouvel homme fort de Migos grâce à ses couplets percutants, efficaces et entêtants. Il n’y qu’à voir sa performance sur l’excellent “Made Men” où il porte quasi entièrement le morceau sur ses épaules. La discrétion du plus jeune membre du groupe semble avoir payé, lui permettant de véritablement exploser aux yeux des fans de rap à travers le monde. Une récompense ô combien méritée à la vue de sa prestation de choix sur cet album. Désormais, on a tout particulièrement de découvrir son projet en collaboration avec le producteur Carnage.

Un projet plus éclectique

Migos fait preuve de bien plus de polyvalence sur Culture II que sur son prédécesseur. Cette exploration de nouveaux territoires sonores se fait notamment grâce aux participations d’une pléthore de producteurs, chacun d’eux apportant une sensibilité différente au projet du trio d’Atlanta. Légèrement plus orienté pop que Culture, le nouvel album de Migos réussit à installer une diversité plus marquante du fait de la longueur du projet, qui laisse la porte ouverte à de nombreux contrepieds artistiques. D’un superbe banger comme “Walk It Talk It” au délicat “Notice Me” en passant par la rencontre entre Atlanta et l’Amérique latine sur “Narcos” ou encore le délicat outro “Culture National Anthem”, l’univers sonore du groupe évolue comme jamais auparavant.

La critique et le public moins enthousiastes que pour Culture

Parler de raz-de-marée pour évoquer le succès de Culture serait un euphémisme. Énorme succès critique et populaire, cet album avait installé Migos au sommet du hip-hop mondial. Les tubes planétaires “Bad and Boujee” et “T-Shirt” ont grandement contribué à cet incroyable triomphe. À l’inverse, les réactions ayant suivi la sortie de Culture II sont plus partagées. Moins apprécié que son prédécesseur par la presse spécialisée, ce nouveau projet a également déçu de nombreux fans qui lui reprochent sa longueur et un sentiment de lassitude à la fin de l’écoute globale. Que les aficionados du trio se rassurent, Culture II est tout de même parti pour être un carton commercial.

Le groupe a progressé mais l’album est moins bon que son prédécesseur

Les progrès de Migos sont palpables. Plus matures, plus ambitieux, plus éclectiques, Quavo, Takeoff et Offset ont proposé un projet fleuve, qui demeure paradoxalement moins bon que Culture. Attention, Culture II n’en reste pas moins un très bon album. Néanmoins, les écoutes successives du projet ne peuvent ôter le sentiment de faire face à un projet très probablement moins impactant et moins efficace que son prédécesseur. Égaler la qualité de Culture était un challenge difficile, faire mieux quasiment impossible. Malheureusement pour nous, Migos n’aura réussi à faire ni l’un ni l’autre. Le groupe a toutefois offert un projet qui ne doit pas être sous-estimé du fait de son difficile héritage.

Un album sans doute trop long

Vingt-quatre morceaux c’est long, très long. Alors que Culture premier du nom brillait de par sa concision et son aspect compact avec 13 morceaux, son successeur a opté pour un format bien plus exhaustif. Malgré la qualité globale du projet, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que la présence de certains morceaux sur la version finale de l’album n’était pas forcément nécessaire. Migos a travaillé, ça se voit, mais à vouloir trop en faire le trio a finalement rabaissé la dynamique globale de l’album en le surchargeant de tracks. Une heure et quarante-cinq minutes d’écoute plus tard, on ne peut que regretter ce choix. Un album se limitant à 17 ou 18 titres aurait sans doute facilité sa digestion auprès du public.

Migos est définitivement installé dans la culture

Comme dit plus haut, on ne retrouve pas de hits à la hauteur de “Bad and Boujee” ou “T-Shirt” sur Culture II en terme de succès commercial capable de pousser le projet au préalable. Pourtant, les estimations du très sérieux Hits Daily Double oscillent entre 180 000 et 200 000 équivalent ventes en première semaine pour Culture II, soit au minimum 50 000 de plus que Culture. À noter que parmi ces chiffres, il devrait y avoir entre 30 000 et 40 000 ventes provenant des copies physiques écoulées. Ces chiffres prouvent à quel point le trio d’Atlanta est installé au sommet de la culture et qu’il n’a désormais plus besoin de tubes viraux pour faire de leurs albums d’immenses succès commerciaux.

 

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