Alors que le blockbuster de Marvel bat actuellement tous les records, on ne peut que regretter que les morceaux présents sur Black Panther : The Album soient sous-utilisés dans le long-métrage.
La promesse était belle. Un blockbuster épique, porté pour l’une des première fois de l’histoire du cinéma par un casting quasi-exclusivement afro-américain et bercé par les sonorités hip-hop concoctées par Kendrick Lamar et TDE. Néanmoins, après le visionnage du film, force est de constater que les fans de hip-hop ressortiront de la salle avec une certaine amertume. Rassurez-vous, rien à voir avec la qualité du film. Black Panther est un divertissement grand public ultra-spectaculaire, intelligent et surtout audacieux. Tout le battage médiatique qui accompagne la sortie du dernier Marvel n’est pas fondé sur du vent, Black Panther étant un excellent film de super-héros. Le long-métrage de Ryan Coogler parvient en effet à renouveler ce genre en offrant une représentation ethnique encore jamais vue dans un film d’une telle envergure, une atmosphère visuelle superbe et un message de fond politiquement engagé.
Si vous souhaitez découvrir le film sans rien connaître de son intrigue, il faudra sans doute vous arrêter là. Pour ceux ayant déjà vu le film et les curieux, ça se passera par ici. À notre grand regret, Black Panther est davantage une odyssée visuelle qu’une odyssée musicale. Même si les compositions originales de Ludwig Göransson (le producteur historique de Childish Gambino) brillent de par leurs richesses sonores, les titres façonnés par Kendrick Lamar et TDE sont quasiment absents du long-métrage. Seulement trois morceaux de Black Panther : The Album sont en effet joués durant les 2h15 de film. Le refrain de The Weeknd sur “Pray For Me” est entendu en background lors de la scène se déroulant dans le casino clandestin de Séoul, “Opps” de Vince Staples est joué par une radio de voiture lors de la course-poursuite qui s’en suit et le magnifique “All The Stars” intervient lors du générique de fin du film.
Tout ça pour ça ? C’est la première question qui nous vient alors en tête une fois que les lumières de la salle se rallument. Des semaines de teasing intense autour de l’association historique entre Kendrick Lamar et Marvel pour ne finalement intégrer au film que trois petits morceaux de ce qu’on pensait être la véritable bande-originale. On ne peut s’empêcher de penser que certaines scènes d’actions grandioses auraient été magistralement sublimées par des bangers comme “X” ou “King’s Dead”, deux des meilleurs morceaux de Black Panther : The Album. Reste l’impression que Marvel n’est pas allé au bout de son pari d’innovation, en renonçant au pari d’animer un blockbuster avec une bande-son 100% hip-hop.
Les plus tatillons argueront que le nom officiel du disque produit par Kendrick Lamar et TDE est en réalité Black Panther The Album Music From And Inspired By, ce qui sous-entend donc que plusieurs morceaux ont été inspirés par le film et donc pas nécessairement présents à l’écran. Difficile toutefois de ne pas ressentir une certaine déception devant ce qui aurait pu être un véritable feu d’artifice visuelle et sonore si Ryan Coogler avait choisi d’intégrer plus de titres hip-hop à son film. Quoi qu’il en soit, Black Panther peut d’ores et déjà être considéré comme une belle victoire pour l’égalité de représentation dans les grosses productions hollywoodiennes. Le succès commercial du film devrait en outre ouvrir la voie à de nombreux blockbusters plus audacieux, que ce soit au niveau des casting que des bande-originales. Ce n’est sûrement qu’une question de temps avant qu’un réalisateur de film à gros budget n’opte pour une B.O dominée par le hip-hop. Peut-être pour Black Panther 2 ?
Dans le reste de l’actualité, Barack Obama est le président le plus cité dans l’histoire de la musique.