Supreme et le monde de l’art, une relation idyllique et historique

Depuis les origines de la marque, Supreme a construit une partie de son histoire grâce aux nombreuses collaborations qu’elle a effectué avec des artistes, qu’ils soient renommés mondialement, méconnus ou controversés.

Après 24 ans d’existence et sous l’impulsion de son fondateur et collectionneur d’œuvres d’art, James Jebbia, Supreme dresse un historique qui ferait pâlir d’envie les plus grandes galeries internationales : du richissime artiste contemporain Damien Hirst au cinéaste Larry Clark, en passant par le sulfureux photographe Terry Richardson, Supreme a incontestablement réussi à offrir un mélange abouti de street culture et d’art au fil des saisons. Entre t-shirts box logo, chemises ou encore planches de skate, tour d’horizon des 10 pièces majeures qui font de Supreme une marque singulière qui a la capacité de jouer avec les univers, pour ses fans, mais aussi pour ceux qui ne la connaissent pas encore.

Peter Saville – Joy Division Tee – 2005

Il est évident de comprendre l’importance du graphisme associé à la musique lorsque l’on voit le travail de l’artiste et co-fondateur du label FACTORY : Peter Saville. Originaire de Manchester, le graphiste anglais a contribué au culte né autour des groupes issus de cette ville industrielle du centre de l’Angleterre. Typographie post-moderniste et design épuré sont les bases efficaces de son travail.

Pour cette collaboration sortie à l’occasion de la collection printemps-été 2005, Peter Saville et Supreme ont édité des planches de skate et des t-shirts à l’effigie des célèbres groupes de Cold-wave/New-wave, Joy Division et New Order à l’image du Joy Divison Tee reprenant la pochette de l’album Unknown Pleasure.

Jeff Koons – Monkey Train Deck – 2006

Aujourd’hui, l’artiste contemporain le plus connu au monde se nomme Jeff Koons. Businessman hors-pair, le plasticien américain évoque la polémique, le kitsch mais aussi la réussite. Des rives de Venise aux palais qataris, en passant par le château de Versailles, les sculptures et autres installations de cet « artiste-entrepreneur » divisent autant qu’elles fascinent. En 2006, Supreme fait appel à lui afin de réaliser une série de trois planches de skate. Koons, pour cette collaboration, choisit d’évoquer l’un de ses sujets de prédilection : la révolution industrielle américaine, représentée symboliquement par la figure d’un singe placé au dessus de charrettes et de wagons.

Mark Gonzales – Schminx Coach Jacket – 2007

“The Gonz”, Mark Gonzales est premièrement connu dans le monde du skateboard. Considéré comme un pionnier de la discipline, Gonzales a fait la couverture du magazine Thrasher en 1984 avant de devenir skateur pro à l’âge de 17 ans. Créateur des marques Blind et Krooked, “The Gonz” suit également une carrière parallèle en tant qu’artiste. Ses dessins enfantins séduisent très rapidement les galeries et l’affiliation de Mark Gonzales avec Supreme jusqu’alors axée sur le skate devient plus pointue et artistique : ses statues trônent dans les shops du label new-yorkais et l’icône du skateboard signe en 2007 une première collaboration avec la marque.

Damien Hirst – Spots Deck – 2009

L’hyper-médiatisé Damien Hirst, chef de file des “Young British Artists” est originaire de Bristol en Angleterre. Plasticien controversé, Hirst est fasciné par la mort, thème récurrent de son travail. Fréquemment comparé à Jeff Koons, la côte des œuvres de Damien Hirst explose rapidement, propulsant l’anglais au rang d’artiste vivant le plus riche. En 2009, pour sa première collaboration avec l’artiste, Supreme marque les esprits avec une série exclusive de planches de skate imprimées des célèbres pois multicolores de Hirst. Ce motif répétitif inspiré du milieu pharmaceutique a, selon l’artiste, une visée thérapeutique. Les planches, vendues dans un temps record, s’arrachent désormais à des prix compris entre 1 900 euros l’unité et 14 000 euros pour un set complet.

David Lynch – Blue Velvet tee – 2011

Réalisateur atypique et artiste touche-à-tout, ses réalisations déstabilisent autant qu’elles interpellent à l’image de sa série culte Twin Peaks qu’il a réalisé aux côtés du romancier Mark Frost ou du monument du septième art qu’est Mulholland DriveDavid Lynch est popularisé une première fois en 1980 grâce à son film Elephant Man, lui permettant de remporter le Grand Prix du festival international du film fantastique d’Avoriaz. En 1986, David Lynch signe un second chef-d’oeuvre, Blue Velvet, qui va inspirer en 2011 cette seule et unique collaboration avec Supreme.

KAWS – Box Logo Tee – 2011

De la galerie Perrotin à Paris aux expositions les plus prisées du Japon, KAWS a conquis le monde entier avec ses “companions”, statues résolument pop et inspirées de l’univers Disney. Ami de Nigo (A Bathing Ape) et Pharrell Williams, l’artiste a travaillé avec de nombreuses marques comme Nike, Comme des Garçons ou plus récemment Uniqlo. En 2011, pour leur trosième collaboration, le new-yorkais change radicalement de style et propose une interprétation toute en finesse du fameux Box Logo de Supreme sur des t-shirts, hoodies et planches de skate. KAWS, grâce à cette sortie, impose un peu plus son nom dans la street culture.

Futura 2000 – Fuck You Pay Me – 2011

Le représentant du graffiti abstrait, Futura 2000 fait figure de pionnier de la discipline. Né en 1955, le graffeur américain des 70’s est reconnu comme étant un des premiers street-artistes à être passé de la rue aux galeries d’art. Après s’être illustré dans plusieurs collaborations avec A Bathing Ape, Stussy ou encore Nike, c’est naturellement que Futura 2000 s’associe avec Supreme en 2011 pour une série de t-shirts, hoodies et casquettes marquées de son nom et d’un “Fuck You Pay Me” légendaire.

Jean-Michel Basquiat – Button-up Shirt – 2013

Artiste le plus prolifique du 20e siècle, Jean-Michel Basquiat est mondialement connu pour son avant-gardisme. Aussi surdoué que tourmenté, SAMO (son pseudonyme) a dominé les rues de New-York pendant près de 10 ans avant de connaître un succès sans précédent dans les salles de ventes. Très attendue, la collection capsule rendant hommage à Basquiat sort lors de l’hiver 2013.

Le branding de Supreme devient minimaliste et les messages du pionnier de la mouvance underground prennent le dessus sur les vêtements. En tout, ce ne sont pas moins de 8 pièces qui sont présentées par la marque : deux chemises, un hoodie et un t-shirt comportant un portrait de l’artiste, une veste M-65 ainsi que trois autres tees au style de Basquiat. C’est la première fois que Supreme consacre une aussi grande partie de sa collection à un artiste.

Larry Clark – Kids Blunt L/S Tee – 2015

Le 22 juillet 1995 sort le film Kids du réalisateur américain Larry Clark. Largement critiqué par le public, ce long-métrage a néanmoins éveillé les consciences face à un sujet alors tabou : le VIH. En 2005, 20 après sa sortie et comme un clin d’oeil à Larry Clark qui aurait repéré les acteurs de Kids dans le shop de Lafayette Street, Supreme rend hommage à ce film en collaborant avec le cinéaste. Le résultat : une collection inédite composée d’un set de skates et de t-shirts aux visuels tirés de Kids, alors devenu culte.

Terry Richardson – Morrissey Tee – 2016

Terry Richardson, photographe de mode new-yorkais est désormais connu pour les accusations de harcèlement sexuel dont il fait l’objet. Il a toutefois photographié de nombreux mannequins comme Kate Moss et Cara Delevingne, ainsi que des célébrités telles que Barack Obama, Kim Kardashian et même Catherine Deneuve.

Travaillant avec Supreme depuis de nombreuses années et après plusieurs collaborations, la marque rappelle une nouvelle fois Terry Richardson en 2015 pour son traditionnel Photo Tee : un cliché, lumineux, qui montre le leader du groupe anglais The Smiths, Morrissey, portant l’iconique t-shirt au logo rouge et blanc. Bien que critiqué par le chanteur, ne voulant finalement pas être associé à Supreme, le Morrissey Tee sort lors de la saison printemps-été 2016.