Ces 5 marques qui peuvent vous faire oublier Supreme

La clientèle de Supreme change, pendant que son fondateur, James Jebbia, s’amuse à redistribuer les codes d’un style qu’il a lui-même bouleversé et dirigé durant plus de deux décennies.

Victime de son succès selon certains, la marque new-yorkaise a pris un virage plus populaire, moins clivant, qui impacte non seulement les méthodes de distribution, mais également la ligne artistique de la marque, qui indirectement s’éloigne de ses origines et de son identité skatewear. Et même si les collaborations évènements avec Louis Vuitton, Lacoste ou encore Undercover n’empêchent pas Supreme de proposer chaque année son lot de camp caps et autres vêtements en totale adéquation avec la ligne créative instaurée en 1994, la marque semble perdre de sa superbe, en même temps qu’elle perd ses amoureux de la première heure. Des amoureux alors à la recherche de nouveauté, de folie et d’originalité, que ces 5 marques répandent à grands coups de lookbooks et de collections authentiques.

Palace

Ce n’est un secret pour aucun fan de skatewear, le label londonien a su s’afficher depuis de longues années maintenant comme le concurrent numéro 1 de Supreme dans le domaine et surtout, comme son alternative la plus crédible. Ce positionnement préférentiel de la marque londonienne n’est pas seulement dû aux choix créatifs de Supreme et sa tendance à délaisser son public historique, mais plutôt à la qualité des collections proposées par Palace et ce, plusieurs fois par année. En 2018 encore, la marque au Tri-Ferg a mis à l’honneur de nombreuses coupes à l’identité urbaine affirmée, toujours agrémentée des motifs, couleurs et autres détails emplis d’excentricité, qui font pleinement sa force. À chaque collection où Supreme sortira de ses sentiers battus, Palace pourra ainsi s’y engouffrer pour combler de vieux adeptes dubitatifs quant à la nouvelle direction prise par Supreme, ou de jeunes fans désireux de s’offrir une alternative plus européenne et plus nichée, dans une ambiance carrément décalée et mettant à l’honneur la scène alternative de la capitale britannique.

Golf Wang

En 2010, Tyler, The Creator, alors jeune membre du bouillonnant crew Odd Future, lance sa propre marque de skatewear, directement inspirée des origines de Supreme dont il n’a jamais caché son amour. La marque revendique une véritable identité skate qu’elle n’a jamais quitté depuis. Grâce à un partenariat obtenu par Tyler, la jeune marque californienne collabore avec Vans pendant plusieurs années, avant de mettre fin à cette association pour s’unir en 2017 avec Converse, autour notamment du modèles One Star x Golf Le Fleur, dont le résultat est apprécié et salué des fans. Arborant régulièrement des pièces hautes en couleurs et une certaine excentricité west coast appliquée à des pièces plus traditionnelles de la mode urbaine, la marque a véritablement su faire son trou et s’émanciper de l’étiquette « marque de rappeur ». Alors que les statistiques prouvent que Tyler, The Creator a su faire exploser la popularité de Supreme auprès d’une jeunesse créatrice des tendances de demain au début des années 2010, l’interprète de Flower Boy a aussi su efficacement créer une alternative crédible à la marque de James Jebbia. Coup double.

Dime

Après avoir pendant de nombreuses années posté diverses vidéos de skateboard en ligne et, par la suite, sorti d’innombrables collections au branding tantôt simpliste, tantôt complètement déplacé, le collectif de Montréal s’apprête certainement à poursuivre son expansion qui sonne alors comme une évidence. Très attaché à ses racines et à son rôle de modèle dans le monde du skatewear, le label créé en 2005 par un groupe d’adolescents serait en phase de séduire bon nombre de “OGs” qui tendent à délaisser Supreme. Plus discrète, mais surtout plus proche de son public cible jeune et alternatif, la marque canadienne profitera, dans les mois à venir, de la démocratisation à outrance du géant new-yorkais qui, paradoxalement, a contribué au développement de Dime en s’imposant comme l’un des retailers officiels des hoodies, t-shirts et autres casquettes estampillés de ces 4 lettres désormais bien connues.

Noah

Fondé par Brandon Babenzien, ancien directeur artistique de Supreme, Noah est un label établi à New York qui puise ses origines dans plusieurs idéaux jamais reniés jusqu’ici. Cette volonté d’unir le streetwear à un héritage surfwear, punk ou encore éco-responsable, le tout à travers des pièces d’excellentes qualités, créées pour durer, fait de Noah une marque à l’identité prestigieuse et pleine de personnalité dans le milieu de la mode urbaine. Avec l’idée d’acheter moins pour acheter mieux, Noah a su créer une relation privilégiée avec ses adeptes tant la marque leur propose des produits minutieux qui dépassent le cadre de la tendance du moment. Babenzien ne s’est donc pas contenté de reproduire le modèle de son ancien employeur, conscient que cela n’est évidemment pas possible, mais a créé pour Noah une identité singulière, pouvant aujourd’hui combler des adeptes à la recherche de nouveauté dans un état d’esprit authentique et ce, avec une qualité à la hauteur des plus grosses exigences dans le domaine.

Photo : Thomas Welch / Highsnobiety

Thames

Marque londonienne fondée par la jeune icône du skatewear Blondey McCoy, Thames fait l’effet d’une bouffée d’air frais dans le milieu. Réunissant l’art, le skate et la mode dans des collections cozy et élégantes, la marque connait une véritable ascension, directement liée à l’image de marque toujours plus reconnue de son fondateur. Saluée par les divers spécialistes du domaine, le jeune label conquiert au fil des mois les plus grands retailers aux quatre coins du monde, grâce à des slogans et autres imprimés marquants, à l’image du célèbre t-shirt “Je Thames” ou d’une serviette de bain recouverte à la fois d’un billet de 20£, d’un timbre postal et d’inscriptions négligées inspirées du graffiti. Décalée comme son fondateur, qui ne se prive d’ailleurs pas d’apparaître dans ses propres lookbooks, Thames insuffle une incontestable vague d’innocence dans un milieu que beaucoup pensaient saturé.

Dans le reste de l’actualité, acheter du faux Supreme n’a jamais été aussi répandu.