Découvert par une partie du grand public sur AstroWorld, Sheck Wes connaît une trajectoire ascendante ces derniers mois tout en montrant peu à peu qu’il possède les caractéristiques d’une future star.
Si l’on se plonge sur la jeunesse de Sheck West, on constate que le “tiraillement” pourrait définir ce qui a été l’une des parts importantes de ses années avant le succès. D’une part tiraillé entre Milwaukee et sa ville d’origine New York en grandissant, puisque sa mère travaille dans le Wisconsin, il finit par définitivement retourner dans la Grosse Pomme au lycée. Puis, il se montrera partagé entre de nombreux centres d’intérêt : le basket-ball, la mode, le mannequinat et forcément, la musique. Et bien que son intérêt pour la musique débuta à l’âge de 9 ans, ce n’est que très récemment qu’il en fit son objectif premier et y consacrera toute son énergie.
À l’âge de 16 ans, il fait un choix décisif dans la suite de sa carrière en ne se rendant pas à un match de playoffs décisif pour son équipe de basket-ball. La raison ? Le jeune homme est au même moment sur le défilé de la Yeezy Season 3 en compagnie de Naomi Campbell, Young Thug, Ian Connor ou encore Lil Yachty, avec dans le public le gratin de la musique et la mode. “Je voulais prendre part à quelque chose que les gens allaient évoquer pour toujours et c’était quelque chose que personne n’avait fait avant. Donc j’étais content d’avoir participé à la Yeezy Season 3 parce que ça m’a ouvert beaucoup de porte” expliqua-t-il à Pigeons & Planes. Repéré pour sa grande taille, sa corpulence très élancé et son élégance, l’adolescent se promet à une belle carrière de mannequin.
Et pourtant, ce seront finalement les studios d’enregistrement que le new-yorkais privilégiera aux défilés. Sa mère, soucieuse de l’influence négative de la rue sur lui, l’envoie au Sénégal dans l’espoir de ne pas le voir se faire piéger par les vices de New York. Un voyage qui s’avèrera finalement très prolifique puisqu’il nourrira ses ambitions et sa motivation de réussir en rencontrant des gens vivant parfois dans la précarité et le besoin. “Je me devais de réussir pour ces gens” affirma-t-il au cours d’une interview, toujours pour Pigeons & Planes. L’électrochoc de ce voyage se fait ressentir dès son retour puisque dès lors, Sheck Wes se concentre pleinement sur la musique. Sa carrière peut alors commencer.
Comme beaucoup d’artistes de sa génération, ses premiers pas se font sur SoundCloud où il bâtit assez rapidement une modeste fan-base et développe sa notoriété localement. Bien aidé par une personnalité fantasque et une proximité avec ses fans, le jeune rappeur démarre idéalement sa carrière.
Les gimmicks, le charisme, les mélodies, l’énergie, les lyrics et sa palette technique lui permettent à 19 ans seulement de déjà de montrer les prémisses d’une star, mais surtout de ne pas s’enfermer dans un seul registre. Ses singles assez opposés que sont “Live SheckWes Die SheckWes” et “Mo Bamba” en sont de bons exemples. Le premier rappelle ses origines new-yorkaises, aussi bien dans la forme que le dans le fond, avec le récit froid et profond de son mode de vie, où il montre que malgré sa propension à créer des bangers, la substance dans sa musique n’est pas systématiquement laissée de côté. Le second se rapproche beaucoup plus d’une trap mélodique accompagnée d’un clip à l’énergie contagieuse. Son aspect fun et entêtant montre le potentiel de Sheck Wes pour créer hits et propager son nom tel une traînée de poudre. Lorsque New York rencontre le Sud, cela donne alors l’hybride Sheck Wes.
Évidemment, son succès naissant n’est pas passé inaperçu au sein de l’industrie musicale. Signé par la maison de disque Interscope, il rejoint ensuite le label de Travis Scott “Cactus Jack”, ce qui lui permet notamment de faire parler son talent pour les ad-libs sur le banger “NO BYSTANDERS”. Les choses ne s’arrêtent pas là puisque Kanye West découvre par la suite le single “Mo Mamba” et ne tergiverse pas pour organiser une rencontre avec le jeune artiste : “Il m’a fait venir à Los Angeles du jour au lendemain. Donc je vais à cet hôtel à Calabasas et je rencontre Ye et Pusha T. Puis, Kanye appelle Travis et lui dit ‘Yo, j’ai entendu que tu bossais avec Sheck Wes, je kiffe aussi sa musique, donc faisons ça ensemble.” expliqua-t-il à The Fader.
C’est donc à la fois via Cactus Jack et G.O.O.D. Music que Sheck Wes sortira en cette fin d’année son premier album MUDBOY. Un projet qui paraîtra dans un contexte nouveau pour le jeune artiste d’Harlem, puisqu’il aura désormais les yeux rivés sur lui, avec l’étiquette d’un protégé de Travis Scott et Kanye West. Le challenge sera donc de taille pour le jeune rappeur, mais il pourrait bien confirmer les belles promesses déjà affichées par Sheck Wes au cours des derniers mois et définitivement faire de lui un rookie incontournable, et bien plus encore.