Le partenariat entre la marque au Jumpman et le club de la capitale tombe à point nommé pour un PSG qui a plus que jamais besoin de diversifier ses revenus.
Souviens toi l’été dernier. En dépensant 400 millions d’euros (180 + 220) pour mettre la main sur Kylian Mbappé, la nouvelle étoile du football français, et pour arracher Neymar JR des griffes du Barça, le PSG a envoyé un sacré message au monde du ballon rond. Aux fans, au reste du gratin européen, mais aussi aux grandes instances qui régissent le foot mondial. Le club parisien est en effet plus que jamais dans le collimateur de l’UEFA, soucieuse de faire respecter le fair-play financier. Cette règle en vigueur depuis 2010 a pour but d’empêcher les clubs de football de dépenser plus d’argent que ce qu’ils n’en engrangent, afin d’éviter d’assister à une faillite pure et simple de l’institution.
Surveillé par le gendarme financier du football européen, le PSG avait pourtant été notifié le 13 juin dernier qu’aucune sanction ne serait prise à son encontre, le club ayant respecté les règles en vigueur. Pourtant, début juillet, l’UEFA annonce que le cas du Paris Saint-Germain allait être “réexaminé” et qu’un nouveau verdict serait rendu au cours des prochains mois. Suspecté d’avoir largement sur-évalué ses contrats de sponsoring avec ses nombreux partenaires qataris (Qatar Tourism Authority, Ooredoo, Qatar National Bank), le PSG est donc toujours menacé par les instances. Et plus que par les belles ventes de joueurs réalisées cet été (Pastore, Berchiche, Edouard, Guedes), c’est bien grâce à son nouveau partenariat avec Jordan Brand que Paris pourrait définitivement sortir la tête de l’eau.
Selon une source proche du club parisien citée par l’AFP, ce partenariat unique dans le monde du football pourrait rapporter jusqu’à “200 millions d’euros par an sur l’ensemble des ventes cumulées des produits Nike et Jordan associés à la la marque PSG.” Une somme astronomique, qui ferait renter le Paris Saint-Germain dans le cercle fermé des clubs les plus bankables au monde sur le plan du merchandising. Nasser Al-Khelaïfi, le président du club de la capitale, confiait en marge de la présentation de la collection Jordan x PSG que Paris était “aujourd’hui l’une des trois plus grandes marques de football dans le monde.” À l’instant où nous écrivons ces lignes, il est toutefois permis de fortement en douter. Oui, le PSG s’impose petit à petit comme une marque globale. Non, le PSG n’est pas l’une des trois plus grandes marques de football au monde et reste loin derrière les stratosphériques revenus merchandising de clubs comme le FC Barcelone, Manchester United ou encore le Real Madrid. Toutefois, ce nouveau partenariat est un immense pas en avant.
Le président du Paris Saint-Germain n’a en tout cas pas caché qu’il comptait bien sur cette association avec la marque de Michael Jordan pour remplir les caisses de son club. C’est en tout cas ce qu’il a confié à l’AFP : “Cela va aider pour le fair-play financier. C’est pour ça que je disais à tout le monde : ‘Ne vous inquiétez pas, parce que nos revenus sont en train d’augmenter.’ Nous avons encore beaucoup de choses à faire bien sûr, mais la marque globale du PSG, avec Jordan, peut nous apporter beaucoup de revenus, déjà cette saison.” Il est évident que ce partenariat peut permettre au PSG d’effectuer de belles percées dans des marchés jusqu’ici dévolus aux mastodontes historiques du football européen.
“Je pense que c’est très important que nous puissions réussir à toucher plus de fans parce que la marque Jordan, c’est l’Amérique du Nord, l’Asie, la Chine… C’est énorme” explique Al-Khelaïfi à l’AFP. Unanimement considérés comme les nouveaux Eldorado du marketing sportif, ces territoires sont en ligne de mire pour le PSG. Et quelle meilleure manière de débuter une conquête qu’en s’associant avec une marque aussi iconique que Jordan, qui sort ici de son terrain de jeu habituel pour créer une collection unique en son genre et déjà intensément convoitée ? Les fans du PSG ayant essayé de mettre la main sur l’une des 90 pièces de la collection siglée du Jumpman l’ont bien compris hier en début d’après-midi, une fois que le shop en ligne du club avait totalement crashé suite à des demandes de connexion trop importantes.
Même son de cloche ce matin, du côté de la boutique du club située sur les Champs-Elysées. Files d’attente interminables, nombreux déçus, ces scènes rappellent l’effervence qui s’était emparée de la Ville Lumière lors de l’arrivée de Neymar, l’autre pion majeur de la stratégie commerciale du PSG. Car le virevoltant numéro 10 brésilien, à l’image de Michael Jordan, sont des figures majeurs de la culture populaire, qui ont depuis longtemps dépassé le simple cadre de leur discipline. Nasser Al-Khelaïfi l’a en tout cas bien compris : ” Cette collaboration avec Jordan va nous aider à toucher des fans qui ne s’intéressent pas ou n’aiment pas forcément le foot. Avec notre ligne ‘lifestyle’, on va pouvoir par exemple toucher plus de gens : les enfants, la jeunesse, les femmes. C’est l’un de nos objectifs avec ce partenariat : attirer plus de fans.”
Avec une image ravivée dans l’imaginaire consommateur, le PSG pourrait donc également profiter de cette collaboration pour renflouer ses caisses et définitivement rassurer les instances du football européen sur sa bonne santé économique. Car dans un sport où le marketing et l’image de marque prennent de plus en plus d’ampleur, en témoigne la ruée collective vers le juteux marché asiatique, Jordan Brand est sans aucun doute la meilleure recrue signée par le Paris Saint-Germain cet été.
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