Signé par J. Cole et adoubé par la critique, l’avenir de J.I.D est plein de promesses

À 27 ans déjà, J.I.D n’est plus franchement un rookie tant il rap depuis de longues années et a déjà sorti plusieurs projets. Pourtant, ce n’est que très récemment qu’il semble enfin avoir attiré l’attention de l’industrie.

Depuis février 2017 et à la manière de Bas ou du duo d’Earth Gang, J.I.D est signé chez Dreamville Records, label prestigieux fondé et dirigé par J. Cole. Et si cette signature est sans doute la plus belle ligne suur son C.V à ce jour, il a pu, en juin dernier, ajouter celle d’une place dans la sélection des Freshman 2018 du magazine XXL qui, malgré les critiques essuyées chaque année ou presque, reste l’indicateur d’un début de carrière prometteur pour chaque artiste présent. C’est donc au milieu de Lil Pump, Smokepurpp, Ski Mask The Slump God ou encore Blocboy JB que l’on retrouve dans cette édition 2018 l’enfant du boom-bap new-yorkais des nineties qu’est J.I.D. Une opposition de style en bonne et due forme. Pour autant, personne ou presque n’a contesté sa présence ou la légitimité de son rap, qui mêle habillement fond et forme, signe du respect qu’il a déjà réussi à glaner.

Bien qu’il soit originaire d’Atlanta, J.I.D n’a pas grand chose à voir avec le son qui a fait la popularité de la ville depuis le début des années 2000. Bien plus proche musicalement de J. Cole ou Kendrick Lamar que de Future ou Young Thug, le style du principal intéressé le place donc en total contrepied avec celui qui domine Atlanta : l’incontournable trap, aujourd’hui utilisée à toutes les sauces. Avant tout kickeur et storyteller, le protégé de J. Cole a eu l’occasion avec The Never Story, son premier album, de prouver qu’il est doué d’un timbre de voix unique, parfois comparé à Kung Fu Kenny ou Anderson. Paak, et d’un talent pour des textes profonds mais efficaces. Le double tranchant de cette étiquette de « rappeur qui plaît d’abord à la critique » est assurément que son style n’a pas encore prouvé qu’il pourrait un jour parler au grand public, comme beaucoup de rappeurs de sa veine avant lui. Sans forcément être destiné à devenir une superstar, on ne peut aujourd’hui que se réjouir d’assister à l’évolution musicale de J.I.D, qui pourrait devenir l’un des plus beaux talents de sa génération tant ses talents sont faits pour s’exprimer sur la longueur d’un album.

Cette nuit, le rappeur né à l’Est d’Atlanta a fait son retour avec le single “151 Rum”, un morceau extrait de son prochain projet DiCaprio 2, qui devrait arriver cet automne d’après ses propres dires. Cet extrait nommé en l’honneur du Bacardi 151, le rhum le plus fort de la marque, met en avant toutes les qualités de J.I.D, dans un condensé d’un peu plus de 2 minutes : rimes complexes, flow plein d’aisance et un charisme de plus en plus affirmé au micro.

Sous la bienveillance de Jermaine Cole et de l’ensemble d’un label qui effectue jusqu’ici un travail très convaincant avec ses artistes, il sera intéressant de voir l’évolution du style J.I.D. Dès les prochaines semaines avec DiCaprio 2, le garçon de la zone 6 aura l’occasion de s’affirmer un peu plus, avec cette fois l’étiquette d’un Freshman d’XXL hautement estimé par la critique et ses pairs. Il est encore trop tôt pour savoir jusqu’où ira J.I.D, mais il est indiscutablement un artiste à suivre d’un oeil attentif.

Son premier album The Never Story est à (re)découvrir ci-dessous.

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