Le designer australien Thomas Wing-Evans a créé une installation artistique d’envergure, qui trône devant la State Library of New South Wales à Sidney. Baptisée 80Hz, cette structure à l’apparence monolithique et écailleuse abrite en réalité une machine pas comme les autres. Conçue par Sonor Sound et DX Lab, la technologie qui siège au sein du 80Hz transforme en effet des tableaux présents dans le musée adjacent en morceaux de musique. Pour cela, les tableaux de la State Library of New South Wales ont été soigneusement scannés par ordinateur, en analysant chacun de leurs caractères distinctifs, comme la couleur, les tons utilisés, la complexité, l’agencement des protagonistes ou encore les visages représentés. D’autres éléments tels que leurs lieux de création, leurs dates de réalisation ou encore les sujets peints ont également été traduits en data pure. Chaque spécificité de chaque tableau s’est ensuite vue accordée une certaine valeur en données, qui correspondait à un son ou à une note de musique.
De la numérisation d’un tableau est donc né un morceau. Selon son créateur, cette installation artistique a pour but de mettre une technologie incroyablement complexe au service de l’art : “80Hz est basé sur un concept de sonorisation des données qui est fréquemment utilisé dans le domaine de l’astronomie et de l’océanographie pour décrypter les données. Néanmoins, 80Hz applique ces processus scientifiques à l’art afin d’explorer toute les données que contient une oeuvre.” Une fois à l’intérieur de la structure, une colonne centrale tactile permet aux visiteurs de sélectionner le tableau qu’ils souhaitent “écouter.” L’architecture unique de la structure du designer australien offre également une acoustique exceptionnelle, qui confère une puissance authentique aux morceaux créés de toutes pièces par la data.
“Au delà de ses qualités acoustiques, mon intention était de créer une structure qui soit aussi un abri pour les visiteurs, tout en leur permettant de se sentir lié à la ville de Sidney et à ses éléments naturels” a par ailleurs expliqué Thomas Wing-Evans. Force est de constater qu’en créant cette prouesse architecturale, technologique et artistique, le designer australien a relevé son pari haut la main.