Chen Zen, Yung Tom Jedusor, Professeur Agrégé, Darth Chen, El Freeze… Issa Diakhaté ne manque pas d’alias. Celui qu’on connaît mieux sous le nom de Freeze Corleone a fait son grand retour hier, mardi 13 novembre, en dévoilant son nouvel album Projet Blue Beam. Et comme le natif des Lilas en a l’habitude, la promotion autour de cette sortie a été minimale. Publié un mardi, un timing surprenant étant donné que le jour de la semaine réservé aux sorties est habituellement le vendredi, le sixième projet de Freeze Corleone nous replonge toutefois immédiatement dans l’univers artistique si atypique du membre de 667.
Unique en France, le style du rappeur francilien se montre aussi envoûtant qu’il peut être décontenançant pour les néophytes. Toujours accompagné par des productions soignées, Freeze Corleone se sert une nouvelle fois de sa plus belle plume pour nous proposer des textes à double, voire triple lecture, qui entremêlent avec habileté des références ésotériques, pop culture, conspirationnistes ou encore sportives.
L’état d’Israël, les reptiliens, mollah Omar ou encore le meneur des Hawks Jeremy Lin sont par exemple quelques uns des personnages que l’on croise au détour de la dizaine de morceaux qui composent ce mystérieux Projet Blue Beam. Avec un flow toujours aussi travaillé et efficace, Freeze Corleone prouve à ceux qui en doutaient encore qu’il est un ovni dans l’univers codifié du rap francophone et surtout, qu’il mérite plus que jamais la reconnaissance du grand public et de la presse spécialisée.
Pas forcément accessibles dès la première écoute, les onze morceaux de Projet Blue Beam dévoilent leurs forces comme leurs subtilités au fil des écoutes, jusqu’à en devenir profondément entêtants. Ténébreux, nonchalant, égo-tripé, le nouveau projet d’un Freeze Corleone plus en forme que jamais ne laissera personne indifférent.