La dignité n’est visiblement pas l’affaire de tous. Dans la nuit de vendredi à samedi, un groupe de voleurs a dérobé la porte d’une sortie de secours du Bataclan, la célèbre salle de concert parisienne, à jamais endeuillée par les attentats du 13 novembre. C’est sur cette porte, qui avait permis à des dizaines de fans de s’échapper des lieux lors des attaques terroristes, que Banksy avait décidé d’apposer une oeuvre hommage aux 90 personnes tombées sous les balles au Bataclan. Ce graff’ qui représentait une femme tête baissée, un mouchoir à la main, a malheureusement été dérobé ce week-end. Selon les informations de LCI, “des malfaiteurs cagoulés et munis de meuleuse sont venus dérober l’œuvre avant de l’emporter dans un camion.” La porte où figurait l’oeuvre de Banksy a donc été retirée dans son intégralité et sa trace a logiquement été perdue, personne n’ayant été en mesure d’identifier clairement les voleurs ou leur véhicule.
Comme l’explique Le Parisien, le Bataclan a dû porter plainte uniquement pour le vol de sa porte, une oeuvre de street-art étant considérée comme illégale, elle n’a en effet pas de propriétaire sur le plan juridique. La salle de concert parisienne a par ailleurs réagi à ce vol via un communiqué partagé sur ses réseaux sociaux : “C’est une profonde indignation qui nous anime aujourd’hui. L’oeuvre de Banksy symbole de recueillement et appartenant à tous : riverains, parisiens, citoyens du monde, nous a été enlevée. L’artiste Banksy a offert cette oeuvre d’art sur la porte de sortie de secours du Bataclan pour une raison : celle de son choix d’artiste urbain et dans un élan d’hommage et de soutien. L’essence même de l’art urbain est de donner vie à une oeuvre d’art dans un environnement particulier et nous sommes persuadés que cette oeuvre n’avait de sens qu’à cet endroit-là, c’est la raison pour laquelle nous avions souhaité la laisser, libre, dans la rue, accessible à tous.” Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que les services de police parviennent à retrouver l’oeuvre de Banksy et que cette dernière retrouve la place qui est la sienne.