À l’occasion de de la parution du deuxième numéro de Sport-Étude Magazine, nous nous sommes rendus à l’Hôtel Grand Amour afin de rencontrer David Bellion et Julien Soulier, les initiateurs du projet. Ce fanzine de 16 pages, tirant le portrait de sportifs de haut niveau, revendique un regard novateur et artistique sur le monde du sport. Après Adrien Rabiot, c’est un autre footballeur que nous découvrons dans ce nouveau numéro, Tiemoue Bakayoko, milieu de terrain de l’AC Milan, passé par Chelsea et Monaco. Nous en avons profité pour poser quelques questions à l’ancien buteur des Girondins de Bordeaux, fondateur de Sport-Étude Magazine.
Comment est né ce projet ?
Lorsque je suis arrivé au Red Star pour finir ma carrière, le président du club Patrice Haddad a demandé à deux photographes de documenter les dessous de l’équipe. Nous avons sympathisé avec Julien et puis un an et demi plus tard, lors d’une discussion à deux, nous avons décidé de nous lancer. On a alors commencé à réfléchir à comment s’entourer pour la direction artistique, pour la rédaction et comment proposer un nouveau média de sport avec un regard neuf sur ces sportifs.
Nous sommes les premiers à faire de la presse sportive gratuite, tout en accordant beaucoup d’importance à l’objet. On a voulu faire un bel objet, intemporel, que l’on peut garder chez soi.
Que souhaitez-vous montrer à travers ces portraits ?
Je suis parti du constat qu’en tant qu’ancien sportif de haut niveau, personne ne me connait vraiment. Lorsqu’on est sur le terrain, les gens qui viennent nous voir ne savent pas ce qu’il se passe dans nos vies, pourquoi on joue bien, pourquoi on joue mal. Le plus important, c’est le moral. Moi je voulais parler de la vie du sportif/sportive, de son enfance, ses habitudes, ce qui a construit l’athlète d’aujourd’hui. Une façon de rendre hommage au sport et de montrer le côté humain. Par exemple, une photo de Julien montre un banc, c’est le banc ou Tiemoué avait ses premiers rendez-vous amoureux. Pour te dire, le magazine a failli s’appeler Human After All en référence à l’album des Daft Punk. J’aime bien les beaux objets, la photo, la mode. Ce magazine était un moyen de combiner ces passions.
La mode occupe une place importante dans ce magazine, tout comme dans le sport et le foot plus particulièrement. Comment t’es venue cette passion ? Comment choisis-tu les looks ?
Alors… j’ai grandi dans une famille qui n’avait pas beaucoup de moyens, mais je savais que si j’étais premier de la classe j’allais avoir un cadeau. J’étais un peu flemmard à l’école, mais j’étais bon élève, je savais ce que je voulais, et j’ai finalement été premier de la classe pour avoir ma première paire de Jordan.
Je choisis principalement les vêtements par rapport au personnage, à l’histoire qui est racontée. Je ne veux pas déguiser les sportifs, je veux qu’ils se sentent à l’aise. Par exemple la couverture, la photo et le look font clairement référence au travail de Pharell Williams au sein de N.E.R.D. Tiémoué est à la maison, je lui ai fait porter un t-shirt Mélange avec un éléphant orange, en référence à ses origines ivoiriennes. J’essaye de trouver des petites marques, on pourra retrouver des grandes marques, mais ce n’est pas une nécessité pour moi.
Nous retrouvons pour accompagner cette interview, de très beaux clichés réalisés par Julien Soulier. Des portraits, mais aussi des photos venant retracer l’enfance de Tiemoue Bakayoko, notamment son premier terrain de foot dans le 14ème arrondissement de Paris, où il a grandi.
Sport-Étude est disponible dans 300 lieux à Paris, tels que le Palais de Tokyo, l’Hotel Amour, Starcow ou encore la Brasserie Barbes.