PJ Tucker, l’underdog devenu trendsetter de la NBA

Pour ceux qui suivent la NBA de loin, le nom de PJ Tucker n’est pas forcément très familier. Et pourtant, l’ailier de 34 ans est devenu au fil des années un joueur qui compte dans la ligue, sur et en dehors du terrain.

La traversée du désert

Si l’on donne un coup d’oeil dans le rétroviseur, on se souvient d’un Tucker galèrant à se faire une place dans un roster NBA et contraint d’exporter ses talents sur le vieux continent. À sa sortie de l’université de Texas en 2006, “Pops Junior” n’est drafté qu’en 35e place par les Raptors de Toronto, sans jamais parvenir à obtenir un spot dans la rotation canadienne. Le natif de Raleigh a alors débuté un parcours de 5 ans au sein de différents championnats européens, passant par Israël, l’Ukraine, la Grèce, l’Italie et l’Allemagne. Connu et reconnu par les observateurs du basket européen, PJ Tucker en a profité pour glaner au passage plusieurs récompenses individuelles et collectives, pour ainsi convaincre la franchise des Phoenix Suns de finalement lui donner sa chance à la faveur d’une Summer League réussie.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ancien joueur de Donetsk a saisi cette opportunité pour ne plus jamais quitter les parquets nord-américains. Ailier costaud, rugueux et altruiste, il a réalisé 4 saisons et demi de très bonne qualité dans l’Arizona, devenant un véritable cadre au sein d’une équipe alternant le prometteur (9e de l’Ouest en 2014) et le catastrophique (14e de cette même conférence en 2016). Malgré de nombreuses déceptions et des statistiques peu ronflantes (sa meilleure moyenne de point sur une saison étant de 9,4 en 2013-2014), Tucker a profité de son passage à Phoenix pour se construire une réputation de défenseur d’élite, capable de combler bon nombre de brèches. Et c’est bien grâce à cette image de joueur dur et complet, capable de prendre des rebonds et de mettre quelques tirs dans le corner que Tucker a pu relever des challenges plus excitants par la suite.

Une explosion sur le tard

Outsiders au sein de la conférence Est, les Raptors, qui l’avaient drafté 10 ans plus tôt sans réellement lui donner sa chance, ont alors monté un trade début 2017 pour le rapatrier dans le Grand Nord. Les dirigeants de la franchise de l’Ontario voyaient alors en PJ l’antidote capable de stopper LeBron James, injouable avec les Cavs. Même si le coup de poker n’a pas fonctionné pour les protégés de Drake, le cubique ailier a vu sa côte grimper une nouvelle fois.

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Ayant de très nombreuses options à l’été 2017, le vétéran a fait le choix de rejoindre James Harden et Chris Paul à Houston, pour tenter de contrecarrer l’hégémonie des Warriors. Sans révolutionner le jeu des Rockets, il a une nouvelle parfaitement tenu son rôle de verrou défensif, donnant avec Luc Mbah a Moute un réel équilibre à une équipe portée vers l’offensive. S’ils n’ont pas réussi à dominer la clique de Steph Curry, les hommes de Mike D’Antoni ont malgré tout réalisé une saison remarquable. A désormais 34 ans, PJ Tucker ne semble pas prendre une ride.

Sneakerhead et trendsetter

Au-delà d’être un joueur respecté, PJ Tucker est également un homme scruté avant et après les matchs pour ses tenues et ses paires de sneakers en pagaille. Collectionneur depuis de longues années, il possède des centaines de paires, dont un grand nombre de modèles plutôt rares sur le marché. Il est unanimement considéré comme le plus gros sneakerhead de la ligue, chacune de ses sorties sur le terrain étant l’occasion de découvrir une paire inédite. Très grand connaisseur, celui dont la collection est répartie dans différentes villes des Etats-Unis a d’ailleurs participé à plusieurs shows sur le sujet comme par exemple une session de “Sneaker Shopping” avec Complex, dévoilée il y a quelques heures. 

L’ensemble des medias US décryptent d’ailleurs avec attention la rotation de ses paires, publiant de nombreux articles sur le sujet, allant même parfois jusqu’à récapituler l’ensemble des modèles (souvent plus de 100) qu’il a porté sur les parquets lors d’une saison. Sponsorisé par Nike, celui que l’on retrouve sous le pseudo Instagram de @therealpjtucker17 n’hésite pas à porter des paire lifestyle sur le terrain. La saison dernière, il a par exemple joué un match de saison régulière avec les Nike Fear of God 1. La saison d’avant, il avait porté à plusieurs reprises des paires issues de la collaboration Nike x Off-White, comme la Hyperdunk 2017 ou encore l’iconique Nike Air Yeezy 2. Disposant d’archives inépuisables, Tucker a également l’habitude de porter des modèles performances datant de plusieurs années, comme des Kobe 4 ou des Lebron 10 Low. Le joueur a également la chance de pouvoir porter des modèles uniques, puisque Nike lui met à disposition de nombreux modèles P.E (Player Exclusive).

Immense fan de Jordan, l’ailier des Rockets a aussi disputé de nombreuses rencontres avec des Air Jordan retros lacées aux pieds. On l’a ainsi vu à de nombreuses reprises avec des AJ XIII, des AJ VII, des AJ IV (Cactus Jack notamment) ou encore des collab’ telles que la AJ X OVO ou la AJ XII PSNY. On l’a également aperçu s’entraîner avec la AJIII Quai 54 Friends & Family de l’édition 2018. Roi incontesté du sneaker game en NBA, on ne voit pas qui peut rivaliser avec PJ, mis à part l’intérieur des Clippers Montrelz Harrell, lui aussi capable de sortir des paires assez folles.

Au-delà des paires qu’il arbore sur les parquets, Tucker dispose également d’un style affirmé dans le civil. Il est par exemple proche du chapelier Nick Fouquet, dont il porte de nombreuses pièces dans les coursives des salles NBA. Capable d’alterner des looks sportswear, comme de porter des pièces plus extravagantes, il est l’un des joueurs qui inspire au sein de la ligue et dont les tenues sont analysées. C’est ainsi qu’on peut le voir porter à la fois des pièces telles que des des maillots de foot US de son université, des tees Gucci, des blousons Ovadia & Sons ou des pièces de créateurs comme Raf Simons, Rick Owens ou encore Jerry Lorenzo (Fear of God). Il se plait également à enfiler des costumes Tom Ford et des montres Audemars Piguet à l’occasion. On vous laisse maintenant vous faire votre propre opinion sur le style du bonhomme aux abords des parquets.

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