Dix morceaux de rap religieux à écouter si “Jesus is King” vous a déçu

Ce vendredi, Kanye West a enfin a enfin dévoilé Jesus is King, son neuvième album solo. Et si comme nous, vous avez été déçus par ce projet, ne faites pas une croix sur le rap spirituel pour autant.

Au fil du temps, la religion et la spiritualité ont fait partie des sujets les plus traités par les rappeurs, que ce soit dans quelques phrases, un couplet ou un morceau entier. Pour l’occasion, on a donc sélectionnés 10 titres que l’on aime tout particulièrement à (ré)écouter après Jesus is King :

Kanye West, “Jesus Walks”

Forcément. Il est difficile ne pas commencer ce classement par Kanye lui-même, tant les morceaux religieux sont légions dans sa discographie, et ce bien avant son dernier projet. Présent sur son premier album The College Dropout, ce morceau est tout simplement un titre emblématique des années 2000 et qui prend vraiment position sur le sujet de la religion dans l’industrie musicale : “They say you could rap about anything / Except for Jesus / That means guns, sex, lies, videotape / But if I talk about God / My record won’t get played – lls disent que tu peux rapper à propos de tout / Sauf de Jésus / Tu peux parler d’armes, de sexe, de mensonges, de films / Mais si je parle de Dieu / Mon morceau ne sera pas joué.”

Tupac feat 4-Tay, “Only God Can Judge Me”

C’est le morceau le plus ancien de la sélection et sans doute le plus emblématique pour le grand public. Il faut dire que le titre de ce morceau est devenu caricatural, tant il a été utilisé en description d’horribles photos de profil Facebook (ne niez pas, on s’en souvient tous). Si on met ce détail de côté, “Only God Can Judge Me” est un morceau incroyable, sur lequel Tupac place seulement Dieu au dessus de lui et envoie un sacré message à ses détracteurs. Ce titre fait suite à une fusillade dans le studio Quad de New York où il avait été blessé et qui avait précédé la guerre East Coast/West Coast. C’est donc le début de la facette paranoïaque de Tupac et de son conflit avec Bad Boy, puisqu’il pense alors que Diddy et The Notorious B.I.G. sont à l’origine de la fusillade.

Chance the Rapper feat Kanye West, “All We Got”

Après Kanye, c’est désormais un de ses enfants, musicalement parlant, qui est à l’honneur avec le très spirituel Chance the Rapper. Ce n’est donc pas une surprise de voir son mentor en collaboration sur un morceau qui se veut très gospel musicalement. Pas forcément le titre de la sélection qui parle le plus de Dieu, mais résolument un morceau qui se veut partager des valeurs spirituelles, à l’image de l’importance de la famille. À écouter le dimanche matin.

Damso, “Dieu ne ment jamais”

Extrait de l’excellent Ipséité, “Dieu ne ment jamais” est le morceau le plus spirituel et philosophique de l’album. Damso prend du recul sur la vie et évoque des leçons qu’il en a tiré, que ce soit sur l’industrie musicale ou sur la femme qu’il associe au diable avec, globalement, une grosse touche de nihilisme : “La voix des anges résonne moins qu’celle des vautours” Du Damso dans le texte.

50 Cent, “God Gave Me Style”

Malgré toute les difficultés que 50 Cent a rencontré dans sa vie, il se montre reconnaissant auprès de Dieu pour l’avoir béni d’un style incomparable. En clair, même en lui rendant hommage, celui qui se nomme Curtis Jackson réussit à mettre l’egotrip au centre de son morceau très entêtant. On dit souvent qu’en musique, ce sont les plus gros voyous qui parlent le mieux d’amour, cette idée pourrait alors aussi être vraie lorsqu’il s’agit de spiritualité.

Kendrick Lamar, “GOD.”

Si d’apparence, ce morceau est assez arrogant dans les standards habituels du rappeur de TDE, Kendrick Lamar renverse la situation en expliquant que : “C’est comme ça que Dieu doit se sentir” et rappelle qu’il n’est qu’un simple mortel. Par la suite, il en fait de même pour les rappeurs se comparant à Dieu dans leurs textes, et on retrouve alors le propos plus traditionnel du rappeur de Compton.

Kaaris, “Paradis ou Enfer”

Si la religion n’est pas le pilier du morceau, elle en est un thème important puisque Kaaris parle de la dualité du paradis ou de l’enfer auquel font face ses semblables, en fonction de leur pays ou de leurs conditions de vie. C’est en tout cas l’un des morceaux les plus profonds et puissants de la carrière du rappeur du 93. Conscient de sa foi imparfaite, Kaaris explique : “Malhonnête mais pieux : s’il plaît à Dieu” avant de quelque peu se montrer résigné sur cette souffrance généralisée : “Père et Mère peuvent rien y faire, personne ne peut rien y faire

A$AP Rocky feat Joe Fox, “Holy Ghost”

Au-delà d’être une réussite musicalement, ce morceau est très intéressant puisqu’il prend une direction bien différente dans son propos. Ici, A$AP Rocky critique l’institutionnalisation de la religion et donc de l’Église en tant qu’organisation. Le rappeur ne pense pas que cela soit nécessaire pour avoir une relation privilégiée avec Dieu et donc d’être croyant.

Mac Miller feat Kendrick Lamar, “God is Fair, Sexy, Nasty”

Toujours dans l’idée de contrepied sur le thème de la religion, le regretté Mac Miller concluait son avant-dernier album avec un morceau où Dieu est féminisée et où sa spiritualité est l’amour. Le contrepied est d’autant plus fort que le rappeur avait invité Kendrick Lamar sur ce morceau, là on ne l’attendait pas forcément. Mac Miller avait d’ailleurs expliqué que sa volonté était de ne pas faire “un morceau à la Kendrick Lamar“. Et c’est une réussite.

Kanye West feat Chance The Rapper, “Ultralight Beam”

On ne prendra pas trop de risques en affirmant que ce morceau est le plus grand chef-d’oeuvre qu’un rappeur a créé en traitant de la religion. L’intro de The Life Pablo tutoie des sommets spirituels et musicaux, comme si tous les artistes ayant travaillé sur ce titre avaient conjointement été touchés par la grâce. Et, il faut bien lui reconnaitre ça, le couplet de Chance the Rapper sur ce morceau est l’un des meilleurs de sa carrière. “I made Sunday Candy, I’m never going to hell / I met Kanye West, I’m never going to fail” Frissons.

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