Captaine Roshi : “C’est important de rafaler l’auditeur sinon on t’oublie vite”

On a rencontré l'un des nouveaux visages de la trap française.

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Depuis son avènement en 2013 avec la sortie de l’ultra influent Or Noir, la trap à la française a connu de nombreuses mutations. Captaine Roshi est aujourd’hui un exemple parfait de l’émulation du genre. Le jeune rappeur originaire de la capitale française sort ce vendredi sa première mixtape Attaque et nous l’avons rencontré à cette occasion.

Né en juin 1996 à Kinshasa, Roshi a grandi entre Pigalle, Argenteuil et Villeneuve-Saint-Georges. Pour lui, le rap est arrivé assez tôt. Il nous l’explique tout sourire via une anecdote originale : “Mon premier souvenir d’auditeur c’est ‘À 30%’ de Maître Gims. Un grand cousin était venu chez moi, il avait de la musique sur son téléphone. Quand j’ai eu l’occasion de prendre son téléphone, sans qu’il ne me voit, il était verrouillé. Du coup, il n’y avait qu’un morceau disponible c’était celui de Gims. Avant d’ajouter : “Au bout de plusieurs écoutes, j’ai réalisé à quel point il disait des trucs incroyables. C’est la première grande baffe, c’est là où j’ai réalisé à quel point le rap c’est stylé.” Au moment de cette expérience marquante, Captaine Roshi n’a alors que 13 ans. Il faudra attendre quelques années, et de nombreux freestyles dans sa chambre, pour qu’il franchisse le cap de publier un titre sur Internet. À 18 ans, il se jette enfin à l’eau grâce à SoundCloud, comme toute une génération dans les années 2010. C’est ainsi que sa jeune carrière peut débuter.

Photo : Alex Mouchet pour Views

Rapidement, il fait ses classes au sein du groupe Ultimate Boyz, expérience vitale pour son développement en tant qu’artiste : “Ultimate Boyz c’est un groupe d’amis qui aiment énormément la musique et surtout la trap.” Avant d’expliquer plus en détails l’origine du collectif : “On découvrait des groupes de jeunes qui rappaient : XV Barbar, Batara Gang, PSO Thug… C’était une période où ils apparaissaient tous en même temps, on se disait ‘Ils sortent d’où ces mecs là ?’ À ce moment là on s’était donc dit qu’on allait essayer à notre tour de voir ce qu’on pouvait faire. Malgré le fait qu’on avait pas vraiment de moyen.

Malgré son apport évident, l’expérience en groupe a vite montré ses limites : “À force on s’est fait un petit nom, le problème c’est que quand il fallait faire des clips, tout le monde n’était pas présent. On était pas tous prêt, pas tous sur la même longueur d’ondes, ni avec le même sérieux. Du coup il a fallu partir en solo.” C’est ainsi qu’il débute en son nom, avec une série de freestyles qui a façonné son succès naissant. Mais plus que des freestyles, l’origine de son succès naissant reste la productivité selon lui : “Les séries de freestyles sont pas forcément vitales pour un jeune artiste mais il faut au moins un enchainement de clips. Aujourd’hui, t’es un rappeur, si tu veux rester dans la tête des gens, essaye au moins de sortir un clip chaque mois. Comme ça, on te voit souvent, il y a une nouveauté. En tout cas pour moi c’était le but quand je suis parti en solo. Concluant ensuite par une phrase qui résume son état d’esprit et sa détermination : “C’est important de rafaler l’auditeur sinon on t’oublie vite.

Rapidement, le parisien comprend que les choses deviennent sérieuses et que sa carrière se concrétise : “J’ai réalisé que ça commençait à prendre avec ‘Périmètre’, le 3ème épisode de ma série de freestyles. Je l’ai enregistré en France, mais je l’ai clippé en Allemagne. Je ne savais pas vraiment ce que les gens allaient en penser parce que c’est pas vraiment un clip, c’est plus un délire lifestyle. Par la suite, j’ai enchainé sur ‘Metro, boulot’ qui a fait pas mal de bruit aussi.

Photo : Alex Mouchet pour Views

Celui qui se décrit comme un geek (son nom est une référence à Orochimaru dans Naruto), a infusé sa musique de références pop-culture, mangas ou comics, à l’image aussi de Youv Dee, avec qui il collabore sur son projet. Si d’apparence, sa musique est avant tout un concentré d’énergie débordante, de gimmicks folles et d’hymnes trap entêtants, Captaine Roshi mise surtout sa spontanéité : “Ma musique c’est avant tout kiffer l’instant. Sois fou, fais ce que tu veux. Mon style c’est un mélange de folie et de joie.

Solide carte de visite, sa première mixtape Attaque comporte notamment une collaboration avec le duo Key Largo. Leur featuring, présent dans notre playlist, est l’un des titres les plus marquants du projet. Mais entre Key Largo et Captaine Roshi, c’est plus qu’une simple histoire de musique : “Je les connais du 95. Moi j’écoutais Key Largo, eux ils m’écoutaient, du coup on s’est vu, on a bien discuté et on est devenus amis. Avant-même que ce soit une affaire de collaboration. C’est des fêtards, donc sur le tournage du clip c’était le bordel, y’a des passages du clip que le caméraman pouvait pas filmer (rires). En tout cas je suis content du son, les gens ont compris l’énergie.” Et si la suite s’annonce chargée pour Captaine Roshi, avec en ligne de mire une année 2020 qu’il compte bien animer, Attaque est l’occasion de découvrir plus en profondeur l’univers d’un talent qui pourrait vite devenir incontournable dans la trap française.

Attaque est disponible sur toutes les plateformes de streaming.

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