L’édition 2019 d’Art Basel Miami célèbre l’union de l’art et de la mode

Les plus grandes marques étaient au rendez-vous.

Photo : Brynn Anderson

Comme chaque année, Art Basel a réuni la crème de l’art contemporain mondial du côté de Miami Beach. Ce véritable who’s who du marché de l’art a lieu trois fois par an, à Bâle (sa ville d’origine), à Hong Kong et donc, à Miami. Lancée en 2002, l’édition floridienne d’Art Basel s’est toutefois récemment imposée comme la plus incontournable et la plus branchée de ce trio international. L’aspect cosmopolite de Miami, son imaginaire coloré et sa scène arty en pleine expansion ont ainsi permis à cette foire de devenir une étape obligatoire pour les designers, les artistes et les influenceurs. Les tabloïds se régalent en effet des ragots des soirées ultra-select de l’Art Basel, où Kendall Jenner et les soeurs Hadid côtoient Leonardo Di Caprio et A$AP Rocky. L’impact phénoménal d’Art Basel se mesure jusqu’en terme d’urbanisme, l’événement étant par exemple responsable de la gentrification du quartier de Wynwood. Cette ancienne zone industrielle, qui accueille de nombreuses expositions et événements en lien avec Art Basel, est ainsi devenue un district extrêmement couru au fil des ans.

Mais plus qu’une simple cartographie du cool mondial, l’événement qui se déroule cette année du 5 au 8 décembre est un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art contemporain. Une infinité de disciplines artistiques y est ainsi représentée, de la peinture à la vidéo, en passant par la photographie, la sculpture, la performance live… Le programme est pour le moins exhaustif. La 18ème édition du Art Basel Miami a en effet réuni 4000 artistes et 200 galeries d’art, venus du monde entier pour l’occasion. Bien évidemment, comme lors de chaque foire d’art contemporain, des dérives artistico-financières ont fait le tour du monde, à l’image de l’oeuvre de Maurizio Cattelan intitulée Comedian. Le concept de cette création ? Une banane scotchée à un mur. Prix de vente ? 150 000 dollars. Malgré ses extravagances inhérentes à ce genre de manifestation, une tendance de fond s’est clairement dégagée. Le monde de la mode n’a jamais été aussi proche de celui de l’art, et l’édition 2019 d’Art Basel Miami l’a plus que confirmé.

À l’image de ce qu’il se fait au Salon du Meuble de Milan depuis quelques temps déjà, les grands noms de la mode ont compris qu’Art Basel était l’endroit rêvé pour présenter des collaborations, des installations artistiques ou encore carrément des nouvelles collections. C’est notamment ce qu’a fait le Dior de Kim Jones en milieu de semaine, en présentant sa collection Fall 2020 du côté de Miai Beach. Après avoir présenté au monde la collaboration sneaker tant attendue Dior x Air Jordan, Kim Jones a également révélé le fruit de son travail avec Shawn Stussy, fondateur de la marque éponyme et créateur à l’origine du tout premier empire streetwear de l’histoire. Pour cette collection Fall 2020, le designer californien a retravaillé le mythique logo de Dior, en le transformant avec la police mythique de sa marque. Autre designer de renom présent du côté de Miami, Heron Preston a quant à lui organisé un workshop pour apprendre à créer des “contrefaçons authentiques.”

Les marques et les créateurs ont en effet compris l’importance d’une participation réussie à Art Basel, n’hésitant pas à collaborer avec des designers renommés. L’une des installations majeures de cette édition 2019 n’est autre que le canapé créé par Balenciaga et Harry Nuriev. Cette collaboration a pour but de “ré-imaginer le sofa”, l’objet central de nombreux foyers. Le canapé de Balenciaga/Nuriev se veut éco-responsable et déclinable à l’infini, étant intégralement constitué de pièces Balenciaga invendues, qui retrouvent ici une seconde vie. Autre maison de renom qui s’associe à un designer huppé, Versace a créé une collection de meubles maximalistes et flashy, reprenant l’identité visuelle de la marque intimement liée à Miami. Toujours dans l’hommage à la ville accueillant Art Basel, Thom Browne a créé la première installation artistique de sa carrière, le Palm Tree I. Mis en valeur lors de la présentation de sa dernière collection, ce palmier artificiel reprend les couleurs “d’un été américain sans fin” selon les dires de son créateur.

En pleine renaissance sous l’impulsion de Daniel Lee, Bottega Veneta a fête l’ouverture de sa boutique floridienne en créant un diner américain des années 60 dont les murs extérieurs sont intégralement recouverts d’or. Cet établissement temporaire est actuellement ouvert 24 heures sur 24, accueillant aussi bien les curieux que les oiseaux de nuit revenant des innombrables soirées branchées d’Art Basel.

Autre maison italienne présente en Floride en ce début de mois de décembre, Fendi continue un sans-faute entamé en 2008. La marque romaine a en effet été la première à présenter une collaboration artistique à Art Basel, il ya de cela 11 ans maintenant. Cette année, la marque du groupe LVMH s’est associé à Sarah Kueng et Lovis Caputo pour créer la collection de mobilier Roman Molds. On y retrouve divers pièces, comme un bureau, une table ou encore un banc, conçu en terre cuite et en cuir premium venu directement de Rome. Ces collections sont un hommage direct aux arcades du Palazzo della Civiltà Italiana, le siège de l’entreprise Fendi.

Enfin, comment parler art et mode sans évoquer l’incontournable Virgil Abloh ? Le directeur artistique de Louis Vuitton est bien évidemment de la partie, avec non pas une, mais deux installations artistiques. Abloh a tout d’abord présenté la sculpture Dollar a Gallon, un panneau de station-service Sunoco en train de s’enfoncer dans le sol.

Toujours aussi actif en terme de collaboration, le designer américain s’est associé à la maison de cristallerie Baccarat pour imaginer une collection de mobilier minimaliste, avec des verres, des couvertes ou encore un lustre imposant.

Si la mode était présente en force lors de cet Art Basel 2019, affirmant ainsi le lien de plus en plus fort entre les grandes maisons du luxe et le marché de l’art, le sport a également commencé à investir les rues de Miami. La marque de LeBron James UNKNWN a par exemple inauguré une boutique/terrain de basket dans le quartier de Wynwood.

De son côté, la NBA a organisé sa toute première exposition à Art Basel, au sein de laquelle on retrouve des archives exclusives, ainsi que de nombreux oeuvres contemporaines inspirées par les protagonistes actuels et passés de la ligue. Un vaste programme.

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