Gucci s’affranchit des contraintes de genre avec sa collection Fall/Winter 2020

Un défilé qui dénonce la masculinité toxique

Alessandro Michele avait visiblement à coeur de bien entamer la nouvelle décennie. La tête pensante de Gucci a en effet organisé une show 100% masculin pour la première fois depuis 2017. Pour son retour à la Milan Fashion Week, le label transalpin a convié ses centaines d’invités dans le magnifique Palazzo delle Scintille, un imposant bâtiment de style Art Nouveau. Attendu pour son come-back dans le registre du défilé Homme, Alessandro Michele a décidé de concentrer ses efforts sur une problématique qui agite notre société depuis un certain temps déjà : la masculinité toxique.

La note d’intention dévoilée par Gucci en marge de son défilé milanais abonde dans ce sens : “La masculinité toxique nourrit les abus, la violence, le sexisme… Elle produit à la fois des oppresseurs et des victimes. Il semble nécessaire de suggérer un abandon de la norme patriarcale et de ses codes vestimentaires. Il est temps de célébrer l’homme qui est libre d’être qui il souhaite, sans contraintes sociales, sans sanctions autoritaires, sans stéréotypes étouffants.”

Dans les faits, la collection FW20 imaginée par Alessandro Michele s’attache à déconstruire le vêtement masculin traditionnel, en proposant des pièces à la consonance mixte, voire parfois même féminine. Sur une bande-son hard rock signée Marylin Manson, les looks profondément androgynes Gucci cherchent à redéfinir l’identité masculine, avec des blouses raffinées, des pantalons disco ou encore des imprimés animaux tapageurs. Dans les pièces phares de la collection, on retiendra également la nouvelle sneaker de la marque inspirée par les chaussures de trek ou encore la malette siglée du monogramme Gucci, des bandes vertes et rouges avec un gigantesque “FAKE” écrit par dessus.

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