Les 5 marques qui ont retenu notre attention à la Fashion Week de Paris

Il n'y en a pas que pour les habituels géants de la mode.

casablanca

Alors que la Fashion Week masculine de Paris vient de fermer ses portes après la présentation de dizaines de collection Fall/Winter 2020, certaines ont particulièrement marqué des points. Outre les habituels géants (Louis Vuitton, Dior ou encore Off-White plus récemment), des marques plus en retrait ont elles aussi frappé fort. Tour d’horizon.

Eytys

EYTYS fait partie de ces marques qui ont décidé de présenter leur collection sans show, en ligne, et donc sans l’organisation, les coûts et l’impact carbone que ces démonstrations représentent. Tout comme leurs créations, le but est de proposer quelque chose de plutôt sobre et surtout moderne. On retrouve tout simplement un lookbook vidéo capturé sur un fond blanc, pendant le fake walk qui comporte (seulement) deux mannequins. Pour combler cette absence de show, la marque suédoise a mis en place un showroom au coeur de la capitale, non pas avec sa nouvelle gamme Automne/Hiver mais avec la collection d’été, pourtant déjà vendue sur leur site depuis une semaine. Une décision pour le moins originale. Fort de ses créations hybrides, à mi-chemin entre la fast-fashion accessible et la mode pointue, le label se greffe à la perfection dans les tendances du moment, toujours dans un univers jeune, urbain et scandinave.

Études

Dans ce qui semble être sa sortie la plus aboutie à ce jour, le collectif Études s’est retrouvé dans un thème similaire à Eytys : l’utopie avec ou en opposition à la dystopie. Après des débuts sous la forme d’un bureau de direction artistique lors de sa création, puis son expansion vers une marque s’appropriant les basiques du prêt-à-porter, le label créatif parisien nous plonge ici dans sa version la plus fashion à ce jour, lui assurant une place plus que jamais légitime sur les podiums (ce que le public lui rend très bien). Pour se construire au fil des années, Études est ainsi parti à contre-courant par rapport à certains de ses concurrents, en se concentrant d’abord sur le grand public avant de s’engager dans une ambiance beaucoup plus artistique et fashion. On peut notamment saluer le travail de Thomas Koenig sur les casquettes ainsi que sur quelques pièces textiles, et de Vanessa Schindler sur les bijoux expérimentaux qui s’intègrent parfaitement à la collection.

Vetements

La collection présentée cette année par Vetements apparait comme l’une des plus intelligentes et des plus accessibles dans l’approche créative. Alors bien sûr, le mystérieux collectif assume sa volonté de troller, en mettant par exemple en scène une fausse Kate Moss, un faux Snoop Dogg ainsi qu’en orchestrant la chute d’une mannequin, mais contrairement aux dernières saisons, on retrouve un équilibre entre la qualité de la collection et l’envie de faire le show. Un vrai travail autour des tendances a été fait sur les vêtements, permettant de ne pas être trop à l’écart, tout en gardant son ADN et son côté précurseur. Du cuir, des cuissardes, des manteaux… La collection de Vetements est cette année particulièrement complète, ce qui n’était pas forcément attendu, surtout pour une marque qui n’a pas de directeur artistique. “On veut s’affranchir des futilités de l’industrie” indique Guram Gvasalia, créateur de la marque, pour le premier show sans son frère, Denma, qui a quitté l’aventure en septembre dernier. Pari réussi.

Casablanca

La chose la plus importante est de faire des vêtements accessibles.” Face à la quasi tradition élitiste qui pousse les créateurs à privilégier un show marquant plutôt que de permettre aux spectateurs de s’imaginer avec le vêtement et de s’identifier à la marque, Charaf Tajer, fondateur de Casablanca, a fait son choix. Une décision qui peut s’avérer progressiste et surtout maligne face à des moeurs qui ont évolué sur la question. Après s’être fait remarquer l’année dernière, Casablanca confirme cette année avec une collection qui utilise à souhait l’élégance des silhouettes prisées de la saison. En proposant une approche culturelle différente de leurs pairs, que ce soit en s’inspirant du vestiaire féminin comme des origines marocaines de la marque (le thème du voyage est très marqué), la jeune marque signe probablement l’une des collections les plus originales et pertinentes de cette Fashion Week parisienne.

Juun.J

En présentant une gamme beaucoup moins urbaine et accessible que les autres marques citées ici, la collection du créateur coréen a tout de même été largement saluée. Axée sur le cuir, cette dernière se nourrit d’influences diverses et magnifiquement bien réinterprétées. Du fétichisme, de l’élégance, du punk, du jeu vidéo et même du luxe extravagants sont au programme de certains looks. La manière avec laquelle le cuir est traité, donne un aspect complètement futuriste à une matière pourtant souvent catégorisée comme ancienne et vintage. L’engagement écologique de la marque renforce l’idée que cette dernière, créée en 1992, jouera un rôle déterminant dans l’avenir de la haute-couture. Un quasi sans faute.

À lire aussi : La collaboration entre New Balance et la marque franco-marocaine Casablanca se dévoile.