Pendant les 55 jours de confinement imposés par la pandémie de Covid-19, la population française a eu le temps de scruter dans les moindres détails son domicile et de s’en lasser. Un ennui qui a probablement poussé certains citadins à profiter pour la première fois de leur vis à vis, en espérant, peut-être, changer un peu de décor. Jeter un œil dans l’appartement d’en face pour se rassurer ou simplement par curiosité, pour observer ceux qui, comme nous, expérimentent une année 2020 plus que mouvementée. Une idée qui se traduit parfaitement dans la série “Vis à vis”, un travail artistique produit par Gail Albert Halaban, une photographe américaine.
En 2014, Cathy Rémy du magazine M par Le Monde a demandé à Gail Albert Halaban d’immortaliser la vie des habitants de la capitale, depuis la fenêtre d’en face. Un travail qui a demandé à l’artiste d’aller à la rencontre des parisiens pour leur demander leur accord, prendre les gens en photos à leur insu et sans leur consentement étant évidemment illégal.
La photographe américaine traverse ainsi, avec son objectif, les différents arrondissements de la capitale, mettant en scène sa richesse architecturale. Surtout, elle propose au spectateur d’aller plus loin que les paysages urbains de Paris. Elle présente ici des scènes de vie intimes, capturées dans un voyeurisme maitrisé. Une femme qui sort de sa douche, une mère et son fils qui se prennent dans les bras, une adolescente révisant sa musique … L’ambiance est radicalement différence d’une fenêtre à l’autre. Et c’est dans cette diversité, pourtant immortalisée dans un périmètre aussi réduit qu’un pâté de maison, que réside la beauté de la série photo “Vis à vis.”
Si Gail Albert Halaban a immortalisé les vis à vis de Paris, la photographe a reproduit l’expérience dans plusieurs autres villes, comme New York ou Rome. Toutes ses oeuvres sont à retrouver sur son site internet et sur son compte Instagram.
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