Ce vendredi 11 septembre est sorti l’un des albums les plus attendus de l’année. La Menace Fantôme doit venir confirmer l’ascension de Freeze Corleone, dont la hype n’a fait qu’augmenter en 2020. Et comme à chacun de ces projets, on retrouve une dose de références complotistes, politiques, mais également des punchlines plus légères à propos du football ou de gaming par exemple. Une chose est sûre, l’album est rempli d’images et de phrases percutantes, voici donc les 10 punchlines particulièrement marquantes issues de ce nouvel album.
“Fuck le 12 fuck le 9-1-1, dans l’complot depuis le 9/1-1 ;
Pétasse, Inch’Allah, bientôt, j’baraude en 9-1-1 »
La date de sortie n’a bien évidemment pas été choisie au hasard. Dans cette phase, Freeze Corleone utilise sa technique de rime habituelle répétant plusieurs fois le même mot, tout en l’utilisant avec des significations différentes. Ainsi, le premier 9.1.1 (prononcé neuf un un) indique le numéro de la police aux États-Unis, le deuxième 9.1.1 quant à lui représente la date des attentats du World Trade Center, et le dernier fait référence à la Porsche 911, modèle phare de la marque allemande.
“Sur la prod’ comme Sonic, ils existent plus comme les Sonics
Quoiqu’il arrive, j’reste solide, trop killu, ils ont peur de m’signer chez Sony”
Ici, l’artiste met l’accent sur le fait que son propos dérange, et que cela a pu freiner les labels qui souhaitaient le signer avant cet album. “Trop killu” signifie qu’il affirme sa volonté d’être “anti-illuminati”, et que cela peut déranger les entités comme Sony par exemple. On note également une référence à la franchise NBA des Seattle Supersonics, qui a été délocalisée en 2008 à Oklahoma City et qui n’existe donc plus.
“J’ai v’la de rimes comme Larousse et j’suis partout comme Arouf”
Dés le premier morceau, Freeze surprend en dédicaçant Arouf Gangsta, personnalité connue pour être moquée plus que pour être admirée. Dans le même son, il fait donc référence à Arouf Gangsta, Baba Maal, et Adama Traoré (entres autres), ce qui confirme un peu plus le grand écart de ses références.
“Lin sur V pour les concentrations, j’suis à Dakar, t’es dans ton centre à Sion,
S/o les Indiens d’Amérique, s/o l’esclavage, R.A.F des *bip*”
Ici, il s’auto censure pour ajouter une touche de provocation. En effet, l’enchaînement de rimes laisse la compréhension possible pour l’auditeur, tout en sachant qu’il s’évite là une potentielle polémique. En ajoutant “S/o les Indiens d’Amériques, S/o l’esclavage”, il critique notamment le fait que ces deux crimes contre l’humanité ne sont pas assez évoqués dans les livres d’Histoire, une idée déjà appuyée dans sa musique précédemment.
“Découpe comme Auron dans FFX, sur la prod’ comme dans SSX”
Ici, double référence à des jeux vidéos qui viennent contraster avec certaines punchlines très sérieuses. Auron est un personnage de Final Fantasy X, et l’idée de “surfer” sur la prod est appuyée par la référence à SSX, célèbre jeu de ski et snowboard des années 2000.
“La police a plus d’un tour dans son sac, le buteur a plus d’un sac dans sa tour”
Beaucoup de bons albums s’appuient sur de gros featurings. C’est également le cas de La Menace Fantôme, honorée par la présence d’Alpha Wann, qui semble toujours aussi bien manier les mots.
“Fuck 12, fuck les insignes et les plaques
J’suis allergique aux fufus, vous m’donnez des plaques
Dans l’piège, trouve-moi à côté des plaques
J’veux le cash, R.A.F des certif’ et des plaques”
Tout le long du projet, Freeze Corleone fait référence à l’argent et à la course pour en gagner le plus possible. En parallèle, il critique beaucoup la quête de la popularité virtuelle. Cette idée est parfaitement imagée par la dernière phase de ce patern : “J’veux le cash, R.A.F des certif’ et des plaques“, qui montre qu’il n’est pas obnubilé par la quête de disque d’or, mais d’avantage par l’enrichissement personnel.
“Vire ces putes, n*gro, d’la map, j’fume des Runtz et des Obama
Ils boivent du sang comme Hillary Clinton et Michelle Obama”
Encore une punchline démontrant son opposition envers les élites qu’il pense “illuminaties”, en s’en prenant cette fois-ci à deux femmes américaines de pouvoir : Hillary Clinton et Michelle Obama, qu’il suspecte de “boire du sang”, ce qui s’apparente à un acte sataniste.
“On les graille en balle comme quatre pastels et des fois j’dérape comme Van Basten”
Ici, le rappeur française se réfère à la “blague nazi” faîte par l’ancien footballeur Marco Van Basten à la télévision. Justement considéré comme un propos problématique, il appuie sur le fait qu’il peut commettre le même genre de dérapage.
“Ouvre pas ta gueule si tu vas rien faire comme l’IGPN”
Pour cette dernière punchline, on retrouve un autre featuring du projet en la personne de Shone. Le membre du Ghetto Fabulous Gang et manager de Freeze Corleone se permet un gros tacle sur l’IGPN, la police des polices, qu’il soupçonne de ne pas agir, notamment au sujet des violences policières.
À chaud, il est déjà évident à quel point La Menace Fantôme de Freeze Corleone est un album truffé de références, parfois limites et provocatrices, parfois légères et drôles. Une chose est toutefois évidente, le projet n’a pas fini de faire parler, tant par son propos que par sa qualité.
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