Ce vendredi, SCH sortira son quatrième album, son 6ème projet au total, avec le très attendu JVLIVS 2. L’occasion pour nous de se replonger dans sa discographie déjà très riche et de la classer. De ses débuts en 2015 avec la mixtape classique A7 à son album majeur JVLIVS, en passant par son plus récent projet Rooftop, SCH a su s’établir comme un artiste solo unique. Découvrez sans plus attendre notre classement de ses 5 projets sortis à ce jour.
5. Rooftop (2019)
Sortie entre entre les deux JVLIVS, Rooftop est une mixtape qui a permis à SCH de s’émanciper de l’important storytelling et de la direction artistique très cadrée des deux albums cités. Allégé de ces contraintes, l’artiste originaire d’Aubagne propose une très solide démonstration de sa polyvalence, aussi bien sur des titres nerveux, mélancoliques ou entêtants.
À l’image des très bons “Cervelle,” “Ah gars,” “Ça ira,” “Tirer un trait” ou encore “R.A.C.”, SCH propose ici un projet extrêmement généreux, qui n’a pas l’étiquette d’un album mais qui en a assurément la qualité intrinsèque. Ne vous y trompez donc pas, sa dernière place en dit beaucoup plus sur la grande qualité de la discographie de SCH que sur une quelconque déception vis à vis de Rooftop.
4. Anarchie (2016)
Arrivé seulement 6 mois après A7, Anarchie est le premier album de SCH. L’étape était très difficile, elle l’est encore plus quand Anarchie se devait d’être le successeur d’A7. Le principal intéressé a eu la bonne idée de ne pas tenter de refaire A7 mais plutôt d’ouvrir ses horizons, en proposant une direction plus orientée vers le grand public, qu’il a délaissé par la suite. À l’image des morceaux “Je la connais,” ou “Le doc,” il s’agit sans doute globalement de son projet le moins sombre.
Mais SCH oblige, les fulgurances sont nombreuses : on pense notamment à l’exceptionnel “Himalaya” : “Mon père vous a donné santé / J’suis là pour l’addition” affirme-t-il en démarrage du morceau. De quoi résumer la hargne d’un artiste qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il met sa plume exceptionnelle au service de l’introspection. En résumé, Anarchie est un bon album, qui a le mérite pour lui d’avoir très bien trouvé son public.
3. Deo Favente (2017)
Deo Favente est un album qui n’a sans doute pas reçu les fleurs qu’il méritait à sortie. Dévoilé seulement une semaine après le raz-de-marée qu’a été Ipséité sur le rap francophone, Deo Favente n’a pas forcément su s’accaparer toute l’attention du public et a vite été étiqueté comme un bon album, sans forcément plus. Le temps s’est assuré de redorer son blason, à raison.
Seulement 4 ans après sa sortie, le deuxième album de SCH est aujourd’hui reconsidéré à juste titre comme une oeuvre très aboutie, marquée par certains morceaux de très grandes factures. On pense notamment aux sublimes “Pas la paix” et “La nuit”, mais aussi aux démonstrations de force que sont “Comme si” et “Nino Brown”. Sur cet album, SCH fait globalement tout et le fait très bien. S’il n’a ni la cohérence parfaite de JVLIVS ou les fulgurances exceptionnelles d’A7, Deo Favente est assurément une très belle oeuvre.
2. JVLIVS (2018)
Alliance exceptionnelle de fond et de forme, de sons et d’images, de moments de bravoure et de faiblesse, JVLIVS représente toute la profondeur et la dualité de SCH et de son personnage. Dès son premier interlude interprété par José Luccioni, le doubleur d’Al Pacino, suivi de l’intro d’une rare puissance “VNTM”, SCH pose les bases d’un album viscérale et sombre. Les grands morceaux s’enchainent alors, à l’image du single “Otto” et jusque dans sa déchirante conclusion “Bénéfice”, l’album est une réussite immense. Autre point très positif, SCH passe un gros cap visuellement avec JVLIVS. Que ce soit via ses clips ou sa direction artistique, son image est ici pleinement à la hauteur de la qualité de la musique.
Après deux albums qui n’avaient pas totalement fait l’unanimité, et qui souffraient forcément de la comparaison avec A7, SCH livre ici son premier album complètement abouti et qui maximise son potentiel. Un disque qui pourrait bien rester dans l’histoire du rap français comme un classique. Une prétention que très peu d’albums peuvent avoir dans le rap francophone ces dernières années.
1. A7 (2015)
Démarrer une discographie par un tel monument de rap français moderne est le meilleur résumé du talent de SCH. Le 13 novembre 2015, jour évidemment très triste pour notre pays, SCH livrait de son coté son premier projet. Et quel projet. Officiellement une mixtape, officieusement une qualité dépassant l’immense majorité des albums du genre, A7 est un grand coup de pied dans la porte du rap français. Une prise de pouvoir quasi immédiate.
Parfaitement équilibrée entre les collaborations avec Katrina Squad et Kore, la mixtape brille dans des registres opposés. Une performance possible aussi bien pour la richesse de l’interprétation de SCH que pour la qualité des compositeurs présents. À l’image du Monde Chico de PNL, A7 est le fer de lance de l’année 2015 titanesque du rap français. Une année considérée comme le second âge d’or du genre. De quoi offrir à ce projet un héritage déjà immense, qui l’est encore plus lorsque l’on remet en considération ce qu’est A7 à sa sortie : le premier projet d’un rappeur de 22 ans qui n’a qu’une poignée de morceaux disponibles. Immense.
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