L’athlète américaine Simone Biles ne participera pas au concours général individuel des Jeux Olympiques de Tokyo ce jeudi. Après avoir passé une évaluation médicale à la suite de son abandon mardi, lors du concours par équipes, l’icône de la gymnastique a expliqué vouloir se concentrer sur sa santé mentale.
Forte de ses quatre médailles d’or remportées lors des JO de Rio en 2016, Simone Biles était très attendue cette année à Tokyo. Celle qui est considérée comme la plus grande gymnaste de tous les temps fait partie de l’équipe nationale américaine depuis ses 14 ans. Elle n’a cessé de prouver ces dix dernières années qu’elle est la meilleure dans sa discipline. Quintuple championne du monde au concours général, quintuple championne du monde au sol, triple championne du monde à la poutre et double championne du monde du saut de cheval, son palmarès est impressionnant. L’athlète avait toutes les cartes en main pour battre de nouveaux records lors de ces JO de Tokyo. Elle a finalement, contre toute attente, déclaré forfait, d’abord pour la finale par équipes femmes, puis pour le concours général individuel.
Un abandon inattendu
Ce mardi, après un passage au saut à cheval peu convaincant, Simone Biles quitte la salle avec son entraîneure Cécile Landi avant d’être remplacée. Elle revêt son survêtement et ne dispute pas la fin de l’épreuve. À cet instant, l’équipe américaine semble alors condamnée, les espoirs des États-Unis reposant beaucoup sur leur athlète pour conserver leur titre olympique. En retrait, Biles suit la fin de l’épreuve et encourage ses coéquipières après quelques sincères accolades. C’est finalement la Russie qui remporte la compétition, devant les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Dans un communiqué, la Fédération américaine de gymnastique évoque « un problème médical » pour expliquer le retrait de Simone Biles, sans donner plus d’informations. L’athlète “sera évalué quotidiennement pour déterminer l’autorisation médicale pour les futurs concours” poursuit le communiqué. Toujours engagée en individuel, la championne explique à son tour vouloir se consacrer à son bien-être : “Il y a plus dans la vie que la gym, c’est vraiment dommage que cela se produise ici, pendant les Jeux. J’aurais préféré que les Jeux se déroulent mieux pour moi. Je vais prendre les jours les uns après les autres et voir comment cela va se passer“.
Mais, nouveau coup de tonnerre, la Fédération américaine annonce ce mercredi sur son compte Twitter le forfait de Simon Biles pour le concours général individuel de jeudi.
“Après une évaluation médicale, Simone Biles s’est retirée de la finale du concours général afin de se concentrer sur sa santé mentale. Simone continuera à être examinée quotidiennement pour déterminer si elle apte ou non à participer aux finales individuelles la semaine prochaine. Jade Carey, qui avait obtenu le neuvième meilleur score en qualification, prendra sa place au concours général. Nous soutenons pleinement la décision de Simone et saluons son courage de donner la priorité à son bien-être. Son courage montre, une nouvelle fois, pourquoi elle est un modèle pour tant de gens” peut-on lire sur le communiqué. Un choc pour les Américains qui comptaient sur leur championne, et c’est bien là le nœud du problème.
Faire face à ses démons
Face à la pression immense que les JO impliquent, Simone Biles fend la carapace. “Nous ne sommes pas que des athlètes, nous sommes des gens. Et parfois il suffit de prendre du recul. Je ne voulais pas faire quelque chose de stupide et me blesser. C’est tellement gros, c’est les Jeux Olympiques. Et à la fin, on n’a pas envie d’être transportés sur une civière” affirme-t-elle.
La gymnaste explique également “faire face à [ses] démons“. Une déclaration qui rappelle celle de la tenniswoman Naomi Osaka. Cette dernière a déclaré forfait à Roland Garros en mai dernier à la surprise générale. Après avoir vécu une longue période de dépression, la préservation de sa santé mentale était primordiale. Comme Osaka, Simone Biles est une athlète de haut-niveau depuis son adolescence, impliquant une célébrité précoce. Et, bien sûr, des heures incalculables d’entraînement qui la privent de temps libre.
Simone Biles doit donc quotidiennement gérer ce poids immense sur ses épaules. Et cela, en plus de lourds fardeaux qu’elle porte depuis plusieurs années. L’abandon de ses parents et l’agression sexuelle qu’elle a subi par l’ancien médecin de l’équipe nationale américaine l’ont profondément marqué. Entre quotidien éreintant, épreuves difficiles et traumatismes, Simone Biles choisit de prioriser son bien-être psychologique. Son retrait favorisera, on le lui souhaite, une victoire contre ses propres démons.