Pour sa collection inaugurale à la tête de Kenzo, Nigo investit l’emblématique Galerie Vivienne, un clin d’oeil subtil au fondateur de la maison éponyme, disparu en octobre 2020.
C’est probablement l’un des défilés le plus attendus de cette Fashion Week parisienne. Ce dimanche, Nigo, nommé directeur artistique de Kenzo en septembre dernier, fait ses premiers pas dans le prêt-à-porter de luxe sur fond de nostalgie. Comme un symbole, le créateur japonais a élu la Galerie Vivienne pour domicile, haut lieu de la mode qui a accueilli le premier show de Kenzo Takada en 1970. Sur les images du teaser de la présentation, les fleurs de sakura superposées sur un plafond de verre laissent entrevoir une empreinte esthétique semblable à celle de Takada.
Fondateur de la marque BAPE en 1993, co-gérant du label Human Made depuis 2010, DJ et fin collectionneur d’objets vintages, Nigo est un polymate incontestable. Tout au long de sa carrière, il s’est évertué à bâtir un pont entre streetwear et luxe. « C’est peut-être un truc de japonais, mais l’idée de prendre beaucoup d’influences disparates de diverses cultures et d’une certaine manière, de réussir à les fusionner en une entité qui semble avoir sa propre identité, c’est quelque chose que je reconnais dans la façon dont Takada a travaillé, et c’est quelque chose dont je suis très proche », a-t-il confié à WWD en marge du défilé.
Kenzo Takada, Yohji Yamamoto ou encore Issey Miyake ont ouvert la voie aux créateurs japonais afin qu’ils puissent se frayer un chemin au sein de la mode occidentale. Dans leur sillage, Nigo — enfant du sérail formé, tout comme Takada, au Bunka Fashion College de Tokyo — a l’ambition perpétuer le prestige du savoir-faire nippon. « Hériter de l’esprit de l’artisanat de Kenzo san pour créer un nouveau Kenzo est le plus grand défi de mes trente ans de carrière, que j’ai l’intention de relever avec l’équipe », s’était ému le designer après l’annonce de sa nomination.
Découvrez ci-dessous les débuts de l’ère Nigo chez Kenzo.