Emma Watson, le féminisme dans la peau

Emma Watson, 

le féminisme dans la peau

Emma Watson, 

le féminisme

dans la peau

Ancienne enfant-star, Emma Watson avait tout pour être la coqueluche d’Hollywood. Aujourd’hui, l’inlassable avocate de l’égalité des genres se complait dans son rôle de militante qui l’habite depuis toujours. 

Pour son premier post de la nouvelle année sur Instagram, Emma envoie un message politique puissant. L’image, barrée du slogan “Solidarity is a verb”, révèle en toile de fond une foule, drapeaux palestiniens brandis, immortalisée lors d’une manifestation organisée à Chicago en soutien au peuple cisjordanien. Likée par plus d’un million de personnes, la photo agace une partie du gouvernement israélien. “10 points pour Gryffondor pour antisémitisme”, martèle sur Twitter Danny Danon, ancien ambassadeur d’Israël à l’Organisation des Nations Unies (ONU). Son successeur, Gilad Erdan, surenchérit : “La fiction fonctionne peut-être dans Harry Potter, mais pas dans la réalité. Si c’était le cas, la magie utilisée dans le monde des sorciers pourrait éliminer les maux que représentent le Hamas (qui opprime les femmes et cherche à anéantir Israël) et de l’AP (qui soutient le terrorisme). Je serais en faveur de cela !” Des attaques auxquelles l’actrice répond par le silence, avec pour défenseurs une horde de followers unis à sa cause.
 
Celle qui reste Hermione Granger pour les “Potterheads” invétérés a le pouvoir de fédérer autour d’elle. Sa notoriété tient surtout à son statut de militante forgé dès l’enfance. À huit ans, elle s’indigne quand les garçons de sa classe l’empêchent de diriger la pièce de théâtre annuelle. Jugée trop “autoritaire”, la petite Watson est celle qui dérange par sa volonté de bousculer les codes. Aujourd’hui, cet évènement raisonne comme un écho pour celle qui a fait de la lutte féministe un baroud de vie.

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Ancienne enfant-star, Emma Watson avait tout pour être la coqueluche d’Hollywood. Aujourd’hui, l’inlassable avocate de l’égalité des genres se complait dans son rôle de militante qui l’habite depuis toujours. 
Pour son premier post de la nouvelle année sur Instagram, Emma envoie un message politique puissant. L’image, barrée du slogan “Solidarity is a verb”, révèle en toile de fond une foule, drapeaux palestiniens brandis, immortalisée lors d’une manifestation organisée à Chicago en soutien au peuple cisjordanien. Likée par plus d’un million de personnes, la photo agace une partie du gouvernement israélien. “10 points pour Gryffondor pour antisémitisme”, martèle sur Twitter Danny Danon, ancien ambassadeur d’Israël à l’Organisation des Nation Unies (ONU). Son successeur, Gilad Erdan, surenchérit : “La fiction fonctionne peut-être dans Harry Potter, mais pas dans la réalité. Si c’était le cas, la magie utilisée dans le monde des sorciers pourrait éliminer les maux que représentent le Hamas (qui opprime les femmes et cherche à anéantir Israël) et de l’AP (qui soutient le terrorisme). Je serais en faveur de cela !” Des attaques auxquelles l’actrice répond par le silence, avec pour défenseurs une horde de followers unis à sa cause.

 

Celle qui reste Hermione Granger pour les “Potterheads” invétérés a le pouvoir de fédérer autour d’elle. Sa notoriété tient surtout à son statut de militante forgé dès l’enfance. À huit ans, elle s’indigne quand les garçons de sa classe l’empêchent de diriger la pièce de théâtre annuelle. Jugée trop “autoritaire”, la petite Watson est celle qui dérange par sa volonté de bousculer les codes. Aujourd’hui, cet évènement raisonne comme un écho pour celle qui a fait de la lutte féministe un baroud de vie.

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Actrice

malgré

elle

Actrice

malgré

elle

Vingt ans après la sortie du premier volet d’Harry Potter, Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson, le trio emblématique de toute une génération, se retrouvent pour une réunion teintée de nostalgie. Dans les fauteuils de la maison Gryffondor, ils passent en revue les années de succès, exhument par vagues les souvenirs où se confondent les instants magiques et les autres.
Emma Watson se souvient de ces moments de doute et les exprime sans détours. Elle révèle qu’avant le tournage du cinquième volet, Harry Potter et l’Ordre du Phénix, elle “n’était pas sûre de vouloir revenir”, effrayée alors que la renommée atteignait un point de basculement. “Je me rends compte qu’à cette époque, j’étais vraiment seule. La question de la célébrité avait fini par avoir un impact important“, souffle Emma Watson à Rupert Grint. Une pression trop lourde à porter. “Je me suis souvent dit que je n’étais pas faite pour ce métier parce que je suis trop sérieuse, que je suis une emmerdeuse, que je suis difficile, que je n’ai pas ma place dans cette industrie”, livre-t-elle à Vanity Fair en 2017.
Vingt ans après la sortie du premier volet d’Harry Potter, Daniel Ratcliffe, Rupert Grint et Emma Watson, le trio emblématique de toute une génération, se retrouvent pour une réunion teintée de nostalgie. Dans les fauteuils de la maison Gryffondor, ils passent en revue les années de succès, exhument par vagues les souvenirs où se confondent les instants magiques et les autres.
Emma Watson se souvient de ces moments de doute et les exprime sans détour. Elle révèle qu’avant le tournage du cinquième volet, Harry Potter et l’Ordre du Phœnix, elle “n’était pas sûre de vouloir revenir”, effrayée alors que la renommée atteignait un point de basculement. “Je me rends compte qu’à cette époque, j’étais vraiment seule. La question de la célébrité avait fini par avoir un impact important”, souffle Emma Watson à Rupert Grint. Une pression trop lourde à porter. « Je me suis souvent dit que je n’étais pas faite pour ce métier parce que je suis trop sérieuse, que je suis une emmerdeuse, que je suis difficile, que je n’ai pas ma place dans cette industrie », livre-t-elle à Vanity Fair en 2017.
J’ai reçu beaucoup d’appels téléphoniques menaçants. Mais j’avais besoin d’espace pour aller explorer qui j’étais, sans être placée sous un microscope.
 
Emma Watson
J’ai reçu beaucoup d’appels téléphoniques menaçants. Mais j’avais besoin d’espace pour aller explorer qui j’étais, sans être placée sous un microscope.
 
Emma Watson
Après le dénouement d’Harry Potter, en 2009, l’actrice décide de s’inscrire à Brown, l’une des universités les plus prestigieuses du pays. Un désir de s’émanciper du monde hollywoodien “trop superficiel” pour elle. “Je trouvais que cette histoire de célébrité atteignait un point de non-retour. Je sentais que si c’était quelque chose dont je devais m’éloigner un jour, c’était maintenant ou jamais”, poursuit Watson. Une quête d’apaisement comblée par cinq années d’études de lettres, et quelques petits projets menés à la marge : Le Monde de Charlie (2012), The Bling Ring (2013) ou encore Noah (2014). Un répertoire trop maigre pour une rising star promise à la gloire.

 

Malgré son retrait médiatique, la période reste aussi étouffante que confuse : “J’avais l’impression de laisser passer beaucoup d’opportunités”, confie-t-elle à Jessica Chastain pour Interview Mag. “J’ai reçu beaucoup d’appels téléphoniques menaçants. Mais j’avais besoin d’espace pour aller explorer qui j’étais, sans être placée sous un microscope.” La Britannique décline de grosses offres, des contrats lucratifs de cosmétiques aux scénarios acclamés par la critique et refuse même le rôle de Mia Dolan dans La La Land, que récupérera Emma Stone. Ses choix à l’écran s’alignent avec sa philosophie. La Belle et la Bête, “un film définitivement féministe” selon elle, remet au goût du jour un cliché, celui de la princesse Disney ingénue, devenue dans cette nouvelle version une femme émancipée. Érudite, aventurière ou encore bricoleuse, “Emma apporte quelque chose de très fort, d’indépendant, à Belle… C’est une femme moderne, qui voit le monde comme un endroit à découvrir, qui fait ce qu’elle veut. Et puis, combien y a-t-il de films où la princesse sauve le prince ? Sans elle, la Bête aurait péri… “ avait clamé Josh Gad — qui incarne Le Fou dans le film — au magazine L’Obs.
Après le dénouement d’Harry Potter, en 2009, l’actrice décide de  s’inscrire à l’université de Brown à Rhode Island. Un désir de s’émanciper du monde hollywoodien « trop superficiel » pour elle. « Je trouvais que cette histoire de célébrité atteignait un point de non-retour. Je sentais que si c’était quelque chose dont je devais m’éloigner un jour, c’était maintenant ou jamais », poursuit Watson. Une quête d’apaisement comblée par cinq années d’études de lettres, et quelques petits projets menés à la marge : Le Monde de Charlie (2012), The Bling Ring (2013) ou encore Noah (2014). Un répertoire trop maigre pour une rising star promise à la gloire.

 

Malgré son retrait médiatique, la période reste pour elle aussi étouffante que confuse : « J’avais l’impression de laisser passer beaucoup d’opportunités », confie-t-elle à Jessica Chastain pour Interview Mag. « J’ai reçu beaucoup d’appels téléphoniques menaçants. Mais j’avais besoin d’espace pour aller explorer qui j’étais, sans être placée sous un  microscope. » La Britannique décline de grosses offres, des contrats lucratifs de cosmétiques aux scénarios acclamés par la critique, et refuse même le rôle de Mia Dolan dans La La Land, pourvu à Emma Stone. Ses choix à l’écran s’alignent avec sa philosophie. La Belle et la Bête, « un film définitivement féministe » selon elle, remet au goût du jour un cliché, celui de la princesse Disney ingénue, devenue dans cette nouvelle version une femme émancipée. Erudite, aventurière ou encore bricoleuse, « Emma apporte quelque chose de très fort, d’indépendant, à Belle… C’est une femme moderne, qui voit le monde comme un endroit à découvrir, qui fait ce qu’elle veut. Et puis, combien y a-t-il de films où la princesse sauve le prince ? Sans elle, la Bête aurait péri… » avait clamé Josh Gad — qui incarne Le Fou dans le film — au magazine L’Obs.
Photo : Mack Breeden

 

Photo : Mack Breeden

Cheval blanc du féminisme ?

Chevalier blanc du féminisme ?

Le 20 septembre 2014, Emma Watson, drapée d’une robe Dior grise sobrement ornée d’une broche, grimpe sur le podium devant l’Assemblée des Nations Unies à New York. On est avant le séisme de l’Affaire Weinstein, qui a secoué Hollywood et le monde. Avant le mouvement #MeToo et la libération de la parole des femmes. Le féminisme se prêche encore timidement, s’interdit souvent. Mais Emma Watson décide de le crier et laisser émerger une autre facette de sa personnalité, en somme, plus libre et authentique. 
 
“Nous lançons aujourd’hui la campagne ‘HeForShe’. Je m’adresse à vous en ce jour, car j’ai besoin de votre aide. Nous souhaitons mettre fin aux inégalités entre les sexes, et pour y parvenir, l’implication de tous est indispensable.” Par ces mots, l’actrice débute son discours, la voix légèrement frêle. Devant une assemblée sur-testostéronée, elle livre un message puissant et en phase avec son temps. Quelques semaines plus tôt, We Should All Be Feminists, essai de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, avait déjà esquissé une nouvelle définition du terme.
Le 20 septembre 2014, Emma Watson, drappée d’une robe Dior grise sobrement ornée d’une broche, grimpe sur le podium devant l’Assemblée des Nations Unies à New York. On est avant le séisme de l’Affaire Weinstein, qui a secoué Hollywood et le monde. Avant le mouvement #MeeToo et la libération de la parole des femmes. Le féminisme se prêche encore timidement, s’interdit souvent. Mais Emma Watson décide de le crier et laisser émerger une autre facette de sa personnalité, en somme, plus libre et authentique. 
 
« Nous lançons aujourd’hui la campagne « HeForShe ». Je m’adresse à vous en ce jour, car j’ai besoin de votre aide. Nous souhaitons mettre fin aux inégalités entre les sexes, et pour y parvenir, l’implication de tous est indispensable. » Par ces mots, l’actrice débute son discours, la voix légèrement frêle. Devant une assemblée sur-testostéronée, elle livre un message puissant et en phase avec son temps. Quelques semaines plus tôt, We Should All Be Feminists, essai de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, avait déjà esquissé une nouvelle définition du terme.

 

Photo : Tim Walker
Comme l’auteure, Emma Watson prêche un féminisme décloisonné et veut briser les stéréotypes de genre. “Je me souviens avoir regardé le discours d’Hillary Clinton en 1997 sur les droits des femmes, disant qu’il s’agissait de droits humains. Quand ils ont montré le public, et il y avait presque exclusivement des femmes. Pourquoi pensons-nous que cette conversation n’est pas une chose que tous les êtres humains ont besoin d’entendre ?” s’interroge-t-elle. Durant six mois, elle charpente le discours que l’organisation lui commande “à partir des ébauches du journal [qu’elle tenait] depuis l’âge de 12 ou 13 ans.” Nommée ambassadrice de bonne volonté par ONU Femmes deux mois avant son allocution, l’oratrice veut marquer les esprits et son époque.
 
D’autres actrices avant elles ont mis leur notoriété au service de la cause : Jane Fonda, Nicole Kidman, Ellen Page ou encore Natalie Portman. Aujourd’hui, pour espérer convaincre, les combats pour l’égalité sont de moins en moins formulés et portés par des personnalités politiques, aux arguments usés par le temps. Il faut des modèles générationnels, des figures. Emma Watson en est une. Le jour de son 25ᵉ anniversaire, le magazine Time la propulse dans une autre sphère. Son nom figure dans la liste des 100 personnalités les plus influentes de l’année, catégorie “pionniers”. Un rôle gratifiant, mais souvent trop lourd à assumer, qui traîne parfois son lot d’effets indésirables.

 

Photo : Tim Walker
Comme l’auteure, Emma Watson prêche un féminisme décloisonné et veut briser les stéréotypes de genre. « Je me souviens avoir regardé le discours d’Hillary Clinton en 1997 sur les droits des femmes, disant qu’il s’agissait de droits humains. Quand ils ont montré le public, et il y avait presque exclusivement des femmes. Pourquoi pensons-nous que cette conversation n’est pas une chose que tous les êtres humains ont besoin d’entendre ? », s’interroge-t-elle. Durant six mois, elle charpente le discours que l’organisation lui commande « à partir des ébauches du journal [qu’elle tenait] depuis l’âge de 12 ou 13 ans ». Nommée ambassadrice de bonne volonté par ONU Femmes deux mois avant son allocution, l’oratrice veut marquer les esprits et son époque.
 
D’autres actrices avant elles ont mis leur notoriété au service de la cause : Jane Fonda, Nicole Kidman, Ellen Page ou encore Nathalie Portman. Aujourd’hui, pour espérer convaincre, les combats pour l’égalité sont de moins en moins formulés et portés par des personnalités politiques, aux arguments usés par le temps. Il faut des modèles générationnels, des figures. Emma Watson en est une. Le jour de son 25ème anniversaire, le magazine Time la propulse dans une autre sphère. Son nom figure dans la liste des 100 personnalités les plus influentes de l’année, catégorie « pionniers ». Un rôle gratifiant mais souvent trop lourd à assumer, qui traîne parfois son lot d’effets indésirables.

Icône controversée 

 

Icône contro-

versée

Pour certains, la Britannique incarne le “white feminism” en tant que femme blanche, jeune, aisée, hétérosexuelle et cisgenre. La comédienne est ainsi née, à Paris en 1990, d’un couple d’avocats, avant de s’envoler six ans plus tard en Angleterre. À la Dragon School, école élémentaire privée d’Oxford, elle suit ses premières leçons et découvre le théâtre. Watson appartient au groupe démographique qui a dominé le féminisme de la deuxième vague, parfois au détriment d’autres femmes, et dont la nouvelle génération cherche à se distancer. Un féminisme cloisonné, qui ignore les défis uniques des femmes racisées, devant faire face au double fardeau intersectionnel du racisme et du sexisme, ou ceux des femmes handicapées, transgenres, de classe ouvrière…
Pour certains, la Britannique incarne le « white feminism » en tant que femme blanche, jeune, aisée, hétérosexuelle et cisgenre. Bien née, à Paris en 1990, d’un couple d’avocats, avant de s’envoler six ans plus tard en Angleterre. À la Dragon School, école élémentaire privée d’Oxford, elle suit ses premières leçons et découvre le théâtre. Watson appartient au groupe démographique qui a dominé le féminisme de la deuxième vague, parfois au détriment d’autres femmes, et dont la nouvelle génération cherche à se distancer. Un féminisme cloisonné, qui ignore les défis uniques des femmes racisées, devant faire face au double fardeau intersectionnel du racisme et du sexisme, ou ceux des femmes handicapées, transgenres, de classe ouvrière etc…
Quand on m’a qualifiée de “féministe blanche”, je n’ai pas compris. Quel était le besoin de me définir – ou de définir quelqu’un d’autre d’ailleurs – comme une féministe par la race ?
Emma Watson
Quand on m’a qualifiée de “féministe blanche”, je n’ai pas compris. Quel était le besoin de me définir – ou de définir quelqu’un d’autre d’ailleurs – comme une féministe par la race ?
Emma Watson
 
En 2018, la lettre qui introduit la première lecture de son club « Our Shared Shelf » traduit une repentance sincère : « Lorsque j’ai prononcé mon discours à l’ONU, une grande partie de ce que j’ai dit concernait l’idée qu’être féministe est une chose simple. J’ai depuis appris c’était plus qu’un seul choix ou une seule décision. C’est une interrogation sur soi […] Quand on m’a qualifiée de “féministe blanche”, je n’ai pas compris. Quel était le besoin de me définir – ou de définir quelqu’un d’autre d’ailleurs – comme une féministe par la race ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Me traitait-on de raciste ? Le mouvement féministe était-il plus fracturé que je ne l’avais compris ? J’ai commencé à… paniquer. » Symboliquement, le livre du mois, Why I’m No Longer Talking to White People About Race, best-seller de Reni Eddo-Lodge, est choisi par Emma Watson afin de mieux saisir les enjeux contemporains liés au racisme et en débattre avec sa communauté.

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En 2018, la lettre qui introduit la première lecture de son club Our Shared Shelf traduit une repentance sincère : “Lorsque j’ai prononcé mon discours à l’ONU, une grande partie de ce que j’ai dit concernait l’idée qu’être féministe est une chose simple. J’ai depuis appris que c’était plus qu’un seul choix ou une seule décision. C’est une interrogation sur soi […] Quand on m’a qualifiée de ‘féministe blanche’, je n’ai pas compris. Quel était le besoin de me définir – ou de définir quelqu’un d’autre d’ailleurs – comme une féministe par la race ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Me traitait-on de raciste ? Le mouvement féministe était-il plus fracturé que je ne l’avais compris ? J’ai commencé à… paniquer.” Symboliquement, le livre du mois, Why I’m No Longer Talking to White People About Race, best-seller de Reni Eddo-Lodge, est choisi par Emma Watson afin de mieux saisir les enjeux contemporains liés au racisme et en débattre avec sa communauté.

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Son club de lecture, fondé en 2016, est littéralement l’expression d’une « identité commune ». Pensé comme un safe space, les membres y conversent librement des ouvrages de la poète Maya Angelou, l’illustre féministe Gloria Steinem ou encore l’ex-Première dame Michelle Obama. Un outil de communication majeur et qui rassemble, tout comme sa chaîne Youtube aux 400 000 abonnés. Baptisé « totally Emma Watson », le réseaux est une vitrine pour promouvoir l’empowerment féminin. Elle campe quelques fois le rôle de journaliste pour donner la parole aux autres femmes qui l’inspirent : Rupi Kaur, poétesse féministe canadienne ou encore Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix en 2014, se sont déjà confié à elle. La militante pakistanaise assume pleinement l’influence qu’Emma Watson a exercé sur sa vie, comme sur celle de tant d’autres : « J’ai longtemps hésité à me définir comme féministe. Mais quand tu as dit : « Si ce n’est pas maintenant, quand ? Si ce n’est pas moi, qui ? » dans ton discours à l’ONU, j’ai compris qu’il n’y avait pas de mal à s’appeler féministe, parce que c’est un synonyme d’égalité ».
Son club de lecture, fondé en 2016, est littéralement l’expression d’une “identité commune”. Pensé comme un safe space, les membres y conversent librement des ouvrages de la poète Maya Angelou, l’illustre féministe Gloria Steinem ou encore l’ex-Première dame Michelle Obama. Un outil de communication majeur et qui rassemble, tout comme sa chaîne Youtube aux 400 000 abonnés. Baptisé Totally Emma Watson, le réseau est une vitrine pour promouvoir l’empowerment féminin. Elle campe quelques fois le rôle de journaliste pour donner la parole aux autres femmes qui l’inspirent : Rupi Kaur, poétesse féministe canadienne ou encore Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix en 2014, se sont déjà confié à elle. La militante pakistanaise assume pleinement l’influence qu’Emma Watson a exercé sur sa vie, comme sur celle de tant d’autres : “J’ai longtemps hésité à me définir comme féministe. Mais quand tu as dit : ‘Si ce n’est pas maintenant, quand ? Si ce n’est pas moi, qui ?’ dans ton discours à l’ONU, j’ai compris qu’il n’y avait pas de mal à s’appeler féministe, parce que c’est un synonyme d’égalité.”
Maëlys Kapita