Le GIEC, groupement de scientifiques internationaux chargés de documenter et d’évaluer l’évolution du climat, a publié ce lundi un nouveau rapport. Il dresse un constat alarmant : celui d’un “avenir effrayant qui nous attend si nous n’agissons pas” prévient Stephen Cornelius, expert en changement climatique chez WWF.
Les activités humaines sont la cause principale du changement climatique
L’humain est l’acteur numéro un du changement climatique : la combustion des énergies fossiles a conduit à une concentration en CO2 dans l’atmosphère “la plus élevée depuis au moins 2 millions d’années”. Ainsi, la température de la Terre a gagné 1,1°C par rapport à la période 1850-1900 et 1,07°C sont dues aux activités humaines.
Les activités humaines, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre, ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète.
Réseau Action Climat
Le réchauffement climatique affecte l’ensemble du globe
La fréquence des événements météorologiques extrêmes aux “effets de plus en plus dangereux sur la nature et les populations” est en hausse. Le GIEC a identifié 127 risques majeurs. Parmi eux, inondations, cyclones, vagues de chaleurs, réchauffement et acidification des océans, fonte des glaciers et du permafrost ou encore sécheresses. Par conséquent, la sécurité alimentaire est en baisse de même que l’accès à l’eau.
La moitié la plus pauvre de la population mondiale est celle qui souffre le plus du changement climatique
Les déplacements de populations ne font que croître. Ces dix dernières années, il y a eu 15 fois plus de morts dues aux inondations, à la sécheresse et aux tempêtes, en particulier dans les pays les plus vulnérables. Dans le monde, 10% des ménages contribuent à 40% des émissions de gaz à effet de serre. Les pays riches sont “historiquement” responsables du réchauffement climatique.
Selon le GIEC, la France figure parmi les pays européens les plus menacés par les vagues de chaleur extrême.
Une centaine d’espèces est menacée d’extinction
Entre 9 et 14% des espèces sont impactées par le réchauffement climatique, sur Terre et dans les océans où le niveau de l’eau s’est élevé de 20 centimètres entre 1901 et 2018.
Le risque d’extinction augmente parallèlement au réchauffement climatique et la perte irréversible de biodiversité est une possibilité même dans des écosystèmes variés comme les forêts et récifs coralliens.
La limite des 1,5°C sera dépassée au début des années 2030
La promesse de limiter le réchauffement de la Terre à 1,5 degré, formulée par 194 États lors de la COP21 au travers de l’Accord de Paris, ne sera pas tenue. En septembre 2022, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres tirait déjà la sonnette d’alarme : “L’industrie des combustibles fossiles nous tue”.
De son côté, Peter Thorne, climatologue et co-auteur du rapport du GIEC précise que, à ce stade, “la question est de savoir si on va les dépasser, puis redescendre grâce à l’action climatique, ou si l’on va continuer à se réchauffer.”
Côté États, des solutions peuvent rapidement être implantées
“L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessiterait des efforts colossaux et urgents de modification des politiques publiques et de nos modes de vie” précise Arnaud Gauffier, responsable des programmes du WWF France.
1. Abandonner les énergies fossiles au profit du solaire et de l’éolien
79% des émissions de gaz à effet de serre sont dues au pétrole, gaz et charbon. Or, les financements publics et privés pour ces énergies sont plus importants que ceux pour l’action climatique, regrette le Réseau action climat, qui préconise de supprimer ces subventions et d’investir dans les énergies renouvelables.
2. Viser l’efficacité et la sobriété énergétique
Pour la première fois, le terme “sobriété” apparaît “dans une synthèse pour les décideurs politiques” commente Anne Bringault du Réseau Action Climat. Une définition entendue dans le sens de mesures et pratiques visant à réduire la consommation globale de ressources telles l’énergie, la terre et l’eau.
3. Protéger et restaurer les écosystèmes vitaux comme les forêts tropicales.
Pour ce faire, les États et entreprises doivent tout mettre en œuvre pour mettre fin à la déforestation, notamment celle de l’Amazonie. Le modèle agricole actuellement en vigueur n’est pas viable et représente en l’état 20% des émissions de gaz à effet serre.