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Pi’erre Bourne, d’Atlanta à Paris – Interview Off The Record

“Yo Pi’erre, you wanna come out here ?”, ce tag, c’est celui de Pi’erre Bourne et vous le connaissez certainement. Young Nudy, Playboi Carti, Lil Uzi Vert, Drake ou même Kanye West, la liste des rappeurs qui ont posé sur les prods de Pi’erre est longue. Pourtant, ce producteur, rappeur et ingénieur du son américain reste plutôt lowkey si bien que très peu connaissent son visage alors même que sa musique, elle, a inondé l’esthétique du rap d’Atlanta que l’on connaît aujourd’hui. Originaire de New York, c’est en effet à ATL que la carrière de Jordan Jenks (de son vrai nom) commence aux alentours de 2015/2016 avec une rencontre, celle de Young Nudy avec qui il commence à travailler. 

Dès leurs premières collaborations, le fameux “Yo Pi’erre” commence à se faire entendre à l’époque, il arrive même aux oreilles d’un certain Playboi Carti. De ce duo avec Carti va naître le plus gros morceau de ce dernier : “Magnolia”. Par la suite, le son de Pi’erre va se démocratiser. Des 808 qui rebondissent, propre à l’esthétique trap d’Atlanta, des prods nuageuses et planantes, des mélodies entêtantes et des sonorités très électroniques qui pourraient parfaitement s’intégrer à des B.O de jeux vidéos… En posant sa patte sur des morceaux de grosses têtes du rap américain et surtout en collaborant sur des albums entiers comme Slim’erre avec Young Nudy ou l’excellent Die Lit de Playboi Carti, son influence a dépassé les États-Unis au point même d’arriver ici en France. Difficile en effet de ne pas penser à Pi’erre Bourne en entendant les productions et les transitions façon DJ d’un album comme ERRR, chez La Fève. Difficile également d’ignorer son influence sur un Ateyaba au vu de l’esthétique cloudy et électronique de son dernier album La Vie en violet.

Mais Pi’erre ce n’est pas uniquement ses prods : il est également ingénieur du son et surtout, il rappe. Entre mixs et placements à droite et à gauche, l’artiste a ainsi sorti ses propres projets, notamment les The Life Of Pi’erre (TLOP) sur lesquels il travaille seul. Des albums qui s’écoutent d’une traite comme un voyage dans l’univers aérien de l’artiste. Ce voyage, Pi’erre veut désormais le poursuivre ici en France : son prochain album Made in Paris devrait sortir cet été. 

Comment as-tu commencé à faire des prods ? 

La première fois, j’essayais de faire un morceau chez ma grand-mère avec l’ordinateur de mon oncle, lui-même était rappeur. J’étais juste un enfant qui jouait avec un logiciel en essayant de comprendre ce qui se passe. Mais avant de faire des prods, je rappais déjà, c’est par là que j’ai commencé. 

Qu’est-ce qui t’a inspiré à rapper ? 

Mes premières inspirations, c’était surtout mon quartier à New York. Je baignais déjà dans le rap parce que tout le monde rappait chez moi. Les gens se retrouvaient dehors avec des potes juste pour kicker, c’était ça l’ambiance dans laquelle j’ai grandi, c’était mon lifestyle. Du coup plus que les rappeurs ou les autres artistes, c’est vraiment cet environnement et ce que je vivais, ce que je voyais dans mon quartier qui m’a d’abord inspiré à rapper.

La musique, pour moi, c’est un moyen d’expression au même titre que quelqu’un qui voit un thérapeute. 

Quel est ton processus pour écrire tes morceaux, tes textes ? Tu écris en amont sur ton téléphone ou c’est juste la vibe du studio qui te permet d’écrire ? 

Je n’ai pas vraiment de préférence… J’aime juste m’exprimer donc le format ne compte pas trop pour moi. Sur la méthode pure, je ne dirais pas que j’utilise mon téléphone tout le temps, ça dépend. Des fois je préfère écrire dans un carnet, des fois j’écris sur mon ordinateur, des fois sur mon téléphone. Mais finalement, c’est juste moi qui m’exprime à chaque fois, peu importe le support ou la façon, que ce soit en rappant ou en composant des prods. Je dirais même que la musique, pour moi, c’est un moyen d’expression au même titre que quelqu’un qui voit un thérapeute. 

Tu es de New York et tu as déménagé à Atlanta, une scène de rap qui est aujourd’hui devenue l’une des plus importantes du paysage hip-hop. Qu’est-ce que ça t’a appris, ce déménagement ? 

J’ai bougé à Atlanta pour une école d’ingénierie du son, donc ce que ça m’a appris en premier lieu, c’est comment travailler en studio, comment produire de la musique, comment la mettre en forme, la faire sonner comme je veux… Et du coup, je suis devenu très autonome très vite. Je dirais même que c’est ce qui m’a préparé pour l’après, pour ma carrière. Faire ma musique seul, m’enregistrer moi-même ou gérer mon son pendant ma tournée, pour chaque situation je suis capable de me gérer seul si jamais on me pose un plan ou qu’il y a un imprévu. 

Pour ma première année de tournée par exemple, j’étais mon propre ingénieur du son, j’ai tout branché, j’ai fait mes propres checks de son. Je n’avais que mon meilleur ami pour m’aider, qui faisait énormément de choses aussi, c’était mon tour manager, il a vraiment été indispensable. Mais j’ai adoré cette tournée parce qu’en voyageant de pays en pays, en faisant différents shows, en voyant les fans… je me suis rendu compte de ce dont j’étais capable et pas seulement en studio mais partout. 

Les gens qui veulent un deal vont souvent soit à New York, soit à Los Angeles. Mais à Atlanta, tu peux y aller et “make the sauce” même si tu n’as rien.

En termes de technique pure aussi sur de la production ou du mix, c’est un endroit qui t’a permis de développer ton son ? 

Oui et ça rejoint le fait d’être prêt pour la suite. Paradoxalement, ATL ce n’est pas le but ultime comme L.A. Les gens qui veulent un deal vont souvent soit à New York, soit à Los Angeles. Mais à Atlanta, tu peux y aller et make the sauce même si tu n’as rien. Ma sauce, je l’avais déjà, je suis allé à l’école pour apprivoiser le studio, apprendre comment faire de l’argent avec ma vision jusqu’à ce que la musique prenne. Et ça a super bien marché ! Je suis allé à l’école, j’ai commencé à être ingénieur du son, j’ai bossé avec Nudy, j’ai bossé avec Epic Records comme ingé son, c’est le top du top. Tu pars du studio trap d’Atlanta pour finir dans les plus grosses structures de L.A. 

Et ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère : je ne suis pas un mauvais ingénieur du tout. Ça me fout la flemme maintenant quand on parle d’ingénieur du son. Je suis probablement l’un des meilleurs honnêtement. J’ai enregistré Young Nudy, Lil Uzi, A$AP Rocky, Playboi Carti…. J’ai enregistré “Magnolia” ! C’est l’un des plus gros morceaux de Carti ! Des accomplissements comme ça, ce n’est pas quelque chose qui arrive tout le temps. Je suis en mode “putain si je les enregistre… Qui va le faire comme moi ?”. Aujourd’hui, même Nudy me laisse à nouveau l’enregistrer comme à l’époque et ça sonne super bien.

Ça tombe bien que tu parles de Young Nudy, c’est le premier gros artiste avec lequel tu as bossé dans ta carrière. Tu te souviens du moment où tu l’as rencontré ? 

On s’est croisé dans le studio dans lequel je commençais à faire des prods à l’époque. Le propriétaire du studio avait appris que j’allais en école d’ingénieur du son donc il m’a offert un job, j’enregistrais des sessions. J’ai commencé à en faire quelques-unes avec des artistes et puis un jour Nudy est passé et je l’ai enregistré. Je n’aimais pas vraiment les autres sessions que je faisais à l’époque, donc quand j’ai commencé à bosser avec Nudy, j’étais en mode “ok, je vois le potentiel de ce qu’on pourrait faire”. Mais il fallait aussi qu’il veuille bosser avec moi, je ne pouvais pas le forcer à poser sur mes compositions parce qu’à ce moment-là, je bossais avec lui en tant qu’ingé son mais je ne lui jouais pas de prods. J’ai même fait une passe à un pote du lycée, JetsonMade avant même que Nudy n’entende l’une de mes prods !

JetsonMade, celui qui a fait les prods de “BOP” (Dababy) et de “Meh” (Playboi Carti) notamment ? 

Oui, il était en première année quand j’étais en année sénior. Un jour, il a envoyé un pack de prods. Quand Nudy a joué ses compositions, je lui ai dit “tu dois poser là-dessus, je connais le gars qui a fait ça, s’il te plaît, tu dois poser là-dessus”. Je me serais senti mal d’avoir dit, “non ne prends pas ses prods, j’en ai de meilleures sur mon ordi”, même si je voulais qu’il pose sur les miennes. En plus, il n’avait jamais rien entendu de ma part. Au final, il pose sur la prod de Jetson et après 21 Savage a posé aussi. Le morceau s’appelle “Slime”. Ça m’a rendu fou parce que Savage à l’époque, il était en pleine explosion. Au moment où j’enregistre le morceau, je ne savais pas encore tout ça, j’essayais juste d’enregistrer un bon titre. Au final, Savage l’a carrément mis sur sa propre mixtape.

Donc tout ce temps-là, je me disais “putain, je savais que j’aurais dû lui faire écouter mes prods”. Mais bon, je me suis montré patient parce qu’on bossait toujours ensemble, on était toujours enfermés en studio. Mais quand même, j’étais trop entier, trop bon. J’ai mis bien quelqu’un alors que je n’avais pas encore réussi à placer mes putains de prods (rires). C’est incroyable parce que les petits détails comme ça, ça lance des carrières. Tu vois, Dababy a bossé avec Jetson ensuite et ça a commencé à bien fonctionner pour lui. À ce moment-là, quand ils ont fait “Slime”, si tu plaçais une prod pour Savage tout le monde t’appelait après pour que tu envoies un pack. Mais je savais déjà ce que je pouvais faire et je savais que ce ne serait qu’une question de temps pour moi. Finalement ça a fini par arriver, j’ai placé pour Nudy. 

Et ensuite, c’est en bossant avec Nudy que tu as pu te faire un nom en tant que compositeur. C’est grâce à ça que tu as pu te connecter avec Playboi Carti ? 

Oui. À l’époque, Carti était partout. Il a entendu parler de moi à travers Young Nudy. On avait mis le feu à Atlanta avec le Slutter gang. Tout le monde était fou devant cette vidéo sur Worldstar “Air it out”, c’était avec 21 Savage et Nudy. À cette époque-là, leurs mixtapes avaient conquis tout Atlanta, tout le monde les avait remarqués mais moi, je ne quittais jamais le studio, donc personne ne me connaissait vraiment.

Et puis un jour, je composais des prods en live sur Instagram avec quoi, 10 ou 15 viewers ? Et Carti m’a juste envoyé un message et puis on s’est appelé. Juste avant ça, quelqu’un m’avait dit que j’avais placé une prod pour lui en plus. Je ne savais même pas comment c’était arrivé, donc je devais le rencontrer ne serait-ce que pour lui parler de ça. À l’époque, il connaissait très bien “Yo Pi’erre” et Young Nudy, c’est sûr, parce que Slimeball était déjà sorti, Savage Mode était déjà sorti… On avait déjà cette vague qui rendait tout le monde fou à Atlanta. Les gens avaient pris goût à ce qu’on faisait. 

En revanche, je ne me doutais pas que travailler avec Playboi Carti par la suite serait un shift pour notre culture, pour ma vie et même pour la sienne. Sa musique était un peu différente avant qu’on ne bosse ensemble. Lui et moi, on a changé le monde.

L’un des plus gros morceaux que tu aies produit pour Carti, c’est “Magnolia”. Tu peux raconter le processus de création de ce morceau-là ? 

À ce moment-là, quand on bossait sur des morceaux comme “Magnolia”, on avait une sorte de routine : je venais au studio à une certaine heure et on bossait toute la nuit jusqu’au matin, puis on rentrait dormir et ça recommençait. On était en train de finir l’album quand on s’est mis à travailler comme ça, c’était vraiment la fin du process. Son ingénieure du son de l’époque, Kysha qui était aussi l’ingé son de Lil Uzi, mixait carrément l’album le jour où on a enregistré Magnolia. Donc elle ne pouvait pas enregistrer Carti : on n’avait pas d’ingé son quand je suis arrivé. 

Mon manager de l’époque m’a demandé de l’enregistrer. Et je ne voulais pas faire cette merde, j’étais mentalement épuisé par le boulot d’ingénieur du son que j’avais déjà avant ma rencontre avec Carti. Finalement, je l’enregistre et ce jour-là, on a fait deux morceaux, je crois. “Magnolia”, je m’en rappelle très bien parce que le beat s’appelait Mustang 1 ou 2. Le nom vient du fait que j’ai fait la prod dans la Mustang d’un ami à moi plus tôt dans la même journée. Mon pote bossait comme Uber Eats et il faisait ses livraisons dans sa Mustang. On faisait ça souvent, je l’accompagnais, on fumait dans la voiture, je branchais mon ordinateur et je faisais des prods en même temps. C’était un peu la routine avant d’aller au studio. 

De manière générale d’ailleurs, quand j’ai des sessions studios, je compose avant d’y aller. J’aime être préparé pour tout type de situation donc quand il s’agit de faire des prods, si j’ai le temps, je peux faire quelques beats avant d’arriver au studio. Ensuite, si ça ne plaît pas à l’artiste quand je lui joue, je peux en faire d’autres pendant la session sans problème. Mais j’aime juste être prêt, ça se passe bien comme ça. 

J’ai l’impression que tu travailles beaucoup, que tu es continuellement en studio. À quelle fréquence tu y vas ? 

Avant, j’y allais, j’y travaillais tous les jours. J’y vais moins maintenant sauf si je travaille sur mon album. Une fois que je me suis mis en mode album, j’y suis tout le temps : je mange, je dors mais sinon tout mon temps et ma volonté, je les mets dans l’album. Et puis je fais tout seul. Je fais les prods, je m’enregistre, j’écris la chanson, je la mixe, donc pourquoi pas se mettre à l’écart en studio pour avoir un maximum de temps et de concentration, jusqu’à ce que l’album soit fini ? En tout cas, c’est ce que j’essaie de faire. 

En revanche, je n’aime pas vraiment être en studio sans but, je n’aime pas perdre mon temps. J’aime travailler, mais il faut des résultats, ça doit être efficace, sinon autant travailler à la maison. Et tu vois, le studio ce n’est pas le lieu d’où l’inspiration me vient : je te racontais tout à l’heure qu’avant, je faisais des prods dans une voiture ! Je commence à travailler avant d’entrer en session et je vois plus le studio comme un lieu de finalisation : c’est là que je finis, que je termine un morceau ou un projet. 

Tu as dit tout à l’heure que la musique était comme une thérapie pour toi. Je trouve qu’on le sent beaucoup dans tes albums The Life Of Pi’erre. C’était nécessaire de sortir ces albums en particulier ? Quelle est la différence entre bosser sur ces projets-là et travailler avec d’autres personnes ?

Je crois que toute la musique que j’ai sortie jusqu’à maintenant, ça ne représente que 25 % ou 30 % de ce que je peux faire. Je n’ai jamais assez de temps pour moi, je dois faire plein de choses pour plein d’autres gens. Du coup, j’ai développé ma capacité à faire beaucoup de choses rapidement et je pense que le public aime ma musique pour ça. Mais pour être honnête, je considère ça comme du Pi’erre Bourne sous micro-onde. Ce n’est pas un truc qui sort du four, du genre vraiment cuisiné, bien préparé, tu vois ? Je fais mes compositions tellement vite…Parfois, je me demande comment j’ai pu imaginer des prods et une musique comme ça, comment les gens aiment autant cette musique quand je fais ça si rapidement. 

Je pense que je travaille même trop vite pour décrire ce à quoi je pense ou ce que je ressens au moment de la création. Comme je l’ai dit, c’est un moyen d’expression… Un peu comme quelqu’un qui peint. L’artiste va juste peindre, il ne sait même pas comment il le fait et le public va apprécier l’art ou non. C’est comme ça que je vois ma musique, c’est un art abstrait et si j’étais peintre, je serais peintre abstrait. Je ne veux pas peindre un portrait ou quelque chose de réel, je veux juste peindre ce que je ressens. C’est comme ça que je conçois ma musique, je prends toujours en compte mes sentiments pour créer. 

Pourtant, tu collabores beaucoup avec d’autres artistes, que ce soit en produisant pour eux, ou même carrément sur des albums communs, comment tu les inclus dans le processus de création que tu décris là ? 

Pour reprendre la métaphore de la peinture, tu vois, quand je pose ma musique sur la toile, je peins un tableau. Quand je suis avec d’autres artistes, je leur installe la toile, la base de la peinture et ensuite, ils expriment aussi leur art via ce support. Mais je n’ai jamais l’impression qu’ils me prennent quelque chose, c’est un vrai travail d’équipe. Quand je donne mon art, je fais vraiment confiance à ceux avec qui je collabore : on prend du plaisir à bosser ensemble et je n’ai jamais le sentiment qu’on me prend mon art. Et puis j’aime mettre mes gars en avant. Est-ce que je voulais faire tous ces albums communs en éclipsant certains projets que j’avais en cours ? Non. Les collaborations et mes albums, ce sont deux entités qui se rassemblent. Sans moi, tu as plein de trucs qui se passent d’ailleurs ! Mais Juicy J, Young Nudy, Slim’erre… Tout ce que je fais, c’est mettre mes gars en avant. 

L’objectif, c’est que le public écoute l’album et rêve comme je le faisais plus jeune. Et peut-être qu’ils auront envie de venir à Paris et d’aimer la ville comme moi.

Pour aller sur ton actualité, tu as annoncé un nouveau projet qui devrait s’appeler “Made in Paris”. Qu’est-ce que Paris t’inspire ? 

Mon nom réel, c’est Jordan mais mon nom de scène, c’est Pi’erre. J’ai trouvé ce nom du cours de français en 9th grade (l’équivalent de la 3ᵉ en France). J’ai juste pris et aimé tout ce que j’ai vu en classe, dans les livres et à la télévision. Ça m’a tout de suite donné envie d’aller à Paris : n*que regarder et suivre des cours, je voulais voir la vraie ville, ça avait l’air fou un endroit comme ça. 

Et le français… Ce n’était pas juste une autre langue pour moi comme pourrait l’être, je ne sais pas, de l’espagnol. Aucune offense à l’espagnol, ma famille vient de Belize, je suis moi-même un peu latino. Mais la classe de français, c’est vraiment là que j’ai commencé à rêver. Donc c’était merveilleux quand je suis arrivé à Paris pour la première fois, je me souviens, j’étais avec Carti et Rocky pour un évènement V-Lone. Et puis j’ai adoré, j’ai commencé à revenir seul. 

Pour cet album évidemment, l’inspiration c’est mon amour pour Paris mais je l’ai aussi fait pour ma marque de vêtements. Je pense à ce projet depuis quelque temps déjà, de faire des vêtements ici à Paris. La marque va s’appeler Sossboy et je voulais appeler mon album de la même façon mais je n’avais pas envie qu’on le confonde avec du vulgaire merchandising. Je ne veux pas qu’on confonde marque et album, je veux scinder les deux, même si l’album porte aussi ce projet-là de vêtements. Ce sont vraiment des vêtements à part entière que je veux faire, je veux qu’on puisse les voir dans une fashion week un jour. 

Qu’est-ce qu’on pourra y trouver concrètement dans cet album ? Dans quel état d’esprit, tu as travaillé dessus ? 

C’est un album dans lequel je peux continuer la série de The Life of Pi’erre. Ça ne s’appelle pas comme ça, mais c’est toujours ma vie, ce que j’ai vu, ce qui m’influence, ce qui m’a marqué, la différence, c’est juste que ça se passe à Paris. Attention, ce n’est pas vraiment une ode à la France mais plutôt le rêve que j’y vois. Bien sûr, il y aura des éléments relatifs à la France de sorte que les gens voient que ça a été fait ici à Paris. Mais l’objectif, c’est que le public écoute l’album et rêve comme je le faisais plus jeune en classe. Et peut-être qu’ils auront envie de venir à Paris et d’aimer la ville comme moi.