Le manteau de fourrure a traversé les époques, de ses débuts primitifs à sa place controversée dans la mode contemporaine. Rares sont les pièces dans la mode qui symbolisent autant le pouvoir et d’exclusivité.
À l’origine l’un des premiers matériaux utilisés pour se vêtir, des créateurs dès les années 1960 incluent la fourrure dans leurs collections. Les manteaux en vison, léopard ou renard sont alors réservés à une clientèle fortunée.
Une pièce iconique
Le fur coat s’impose rapidement comme un symbole d’extravagance et d’ostentation. L’un des exemples les plus marquants reste celui de Frank Lucas, trafiquant d’héroïne, qui fait une apparition en 1971, lors du célèbre combat Ali-Frazier, vêtu d’un manteau en chinchilla d’une valeur de 125 000 $. Ce geste, devenu légendaire, attire l’attention de la police et mène à sa condamnation.
Cette image trouve également un écho dans les films et séries, notamment dans les personnages de femmes de gangsters comme Carmela Soprano ou Cookie Lyon qui arborent de longues fourrures. Aujourd’hui, cette esthétique est réappropriée par une nouvelle génération à travers la tendance “mob wives”, popularisée sur TikTok et Instagram.
Cependant, dès les années 1980, l’image de la fourrure commence à se ternir. Les campagnes des défenseurs des droits des animaux dénoncent les méthodes cruelles d’élevage et de piégeage. Les images choquantes de violence animale provoquent un changement radical dans l’opinion publique, avec de nombreuses personnalités qui s’engagent contre la fourrure.
Pour une mode plus éthique
La réaction de l’industrie de la mode tarde. Même si plusieurs marques plus éthiques se sont développées ces dernières décennies, il faut attendre 2018 pour que de grandes maisons comme Versace, Furla et Gucci annoncent qu’elles ne recourront plus à la fourrure animale dans leurs collections.
Plus récemment, plusieurs villes, telles que Londres et Copenhague, interdisent la fourrure lors de leurs Fashion Weeks. Aujourd’hui, certaines grandes maisons de couture, telles que Dior, Louis Vuitton ou Fendi, continuent d’utiliser de la fourrure, mais l’industrie du luxe subit une pression croissante pour trouver des alternatives durables et plus respectueuses de l’environnement.
L’une des réponses à ce dilemme éthique est l’essor de la fourrure synthétique, qui reproduit l’apparence et la texture de la fourrure réelle sans recourir à l’exploitation animale. Cependant, bien que ces matériaux soient de plus en plus utilisés, ils soulèvent des questions environnementales, notamment en raison de leur fabrication à partir de dérivés pétroliers.