Des marques se réinventent en bannissant les matières animales

Le monde de la mode est aujourd’hui un des milieux les plus attrayants. Regroupant de plus en plus de personnes, il joue un rôle politique majeur dans nos sociétés. En effet, l’influence accrue des créateurs n’est plus à remettre en question. Suivant l’exemple de marques de cosmétiques telles que Lush, une poignée de créateurs et marques de luxe prennent la tête d’un véritable mouvement et s’engagent à ne plus utiliser de matière animale pour leurs tissus.

M.I.A porte de la fausse fourrure lors du show printemps 2016 de Stella McCartney

En effet, nombreuses sont les associations qui se sont battues pour empêcher l’utilisation de fourrure, de cuir, de laine angora ou autres matières animale dans les grandes enseignes de la mode. Les associations ne tarissent pas de critiques sur la condition malheureuse des animaux utilisés dans l’industrie textile. Mutilés, électrocutés ou tabassés à mort avant d’être dépecés, leur condition est défendue par ces dites associations. Nous pouvons citer par exemple: PETA France, 269Life Libération Animale, 30 Millions d’Amis Animaux, ainsi que la Fondation Unies pour les Droits des Animaux (FUDA) qui regroupe à elle seule 26 associations pour l’éthique animale. Bien d’autres encore ont également relayé cette cause.

Par ailleurs, la chanteuse Sia a prêté sa voix dans le titre Free the Animals, pour une vidéo synthèse qui invite les internautes à inverser les rôles. Les humains prennent ici la place des animaux condamnés à être dépecés vivants pour que leur cuir soit utilisé dans l’industrie textile. La chanteuse australienne est également très engagée dans la protection animale auprès de l’association PETA.

Les enseignes qui s’engagent

La marque française The Kooples a également annoncé en septembre qu’elle n’utiliserait plus de fourrure naturelle, remplacée par du synthétique, dès leur prochaine collection. Celle-ci avait déjà cessé de commercialiser des vêtements à base de laine angora, très controversée. The Kooples ont alors expliqué que cette décision fut été prise « grâce à la sagacité et au courage de PETA qui nous a fait prendre conscience du mauvais traitement infligé aux animaux dont nous n’étions pas au courant ».

La marque populaire La Halle (aux Vêtements et aux Chaussures) s’engage également à ne plus vendre de laine angora. Les traitements reçus par les lapins angoras d’élevage ont été révélé par l’association L214 qui avait réussit à s’infiltrer et à filmer en caméra caché dans l’un des centres d’élevage. Les poils des lapins leur sont directement arrachés à la main, n’épargnant par leur peau, ce qui les fait hurler de douleur.

« Sans cuir, sans plumes et sans fourrure », voilà le slogan de Stella McCartney pour sa collection Automne-Hiver 2016. C’est un engagement à vie de la créatrice anglaise qui déplore la cruauté envers les animaux au bénéfice de l’Homme.

Nombreuses sont les marques qui se lancent dans des produits « vegan » telles que Doc Martens, marque très réputée pour ses bottes en cuir. Elle lance dorénavant un modèle en simili-cuir avec la même qualité et le même confort que la botte classique.

Doc Martens vegan

On peut facilement trouver sur les sites de prêt-à-porter des versions « faux fur » (fausse fourrure) de manteaux d’hiver, qui, contrairement à la fourrure qui n’est « pas durable et pas moderne »  selon Stella McCartney, dure et donne fière allure. En effet,  les alternatives à la fourrure animale sont très développées, même à l’échelle locale. La marque Ecopel fondée en France en 2005 est une entreprise renommée qui produit de la fausse fourrure de haute qualité. Le million de pièces vestimentaires qu’ils vendent par an en est par ailleurs la preuve.

Ces engagements sont de réels espoirs pour la cause animale, longtemps mise de côté au profit de la production humaine. Une grande partie de l’industrie du textile reste certes sensible au charme de la fourrure animale originelle, mais une prise de conscience générale avec une sensibilisation de la population commence à émerger. L’égoïsme de l’Homme commence à s’atténuer face à l’urgence de la situation, avec non seulement la maltraitance des animaux mais également l’extinction de certaines espèces (dont le chinchilla sauvage par exemple).

Effet de “mode” ou  véritable engagement, campagne marketing ciblée ou véritable intention de changer les choses, le message est clair: fur is over!

Par Elsa David