Très présente au côté de son père tout au long de la campagne présidentielle, Ivanka Trump semble bien partie pour occuper les fonctions officielles habituellement dévolues à la femme du Président.
Mais qui est véritablement la première « First Daughter » de l’histoire des Etats-Unis ?
Amie d’enfance de Paris Hilton, ancien mannequin, socialite new-yorkaise, jet-setteuse branchée puis entrepreneuse, créatrice de bijoux ou encore gestionnaire de l’empire familiale, Ivanka Trump a déjà vécu mille vies. Et pourtant, la jeune femme de 35 ans s’apprête à vivre une aventure incomparable avec tout ce qu’elle a connu auparavant. Melania ayant annoncé son souhait de rester à New York pour ne pas troubler la scolarité du dernier né de la dynastie Trump, tout semble indiquer que c’est Ivanka qui remplira le rôle de First Lady, si important de l’autre côté de l’Atlantique.
Devant assumer bien plus qu’un rôle de représentation officielle, la Première Dame américaine est tenue de mener à bien d’importantes campagnes de sensibilisation sur de graves problèmes de société. Michelle Obama avait par exemple choisi de concentrer son action sur la lutte contre l’obésité, et Laura Bush avant elle s’était concentrée sur les questions d’éducation. Et même si Ivanka nie toute aspiration politique, les faits prouvent le contraire.
Femme d’affaires avant tout
Diplômée avec mention de la très prestigieuse Wharton Business School, l’une des meilleures écoles de business au monde, Ivanka Trump a vite tourné la page d’une carrière sans grande saveur dans le mannequinat pour s’orienter vers les affaires. Elle lancera d’abord une marque de joaillerie sobrement nommée Ivanka Trump Fine Jewelry, avant d’être nommée numéro 2 du département Développement & Acquisitions de la Trump Organization.
Habile gestionnaire, Ivanka Trump s’est construite une image lisse de working-girl calme et modérée. Très active sur les réseaux sociaux où elle alterne entre les inspirational quotes et les photos de famille parfaite, la fille aînée du nouveau président a notamment pour habitude de militer en faveur de l’égalité des sexes dans le monde du travail. Etonnant lorsque l’on connaît les opinions plutôt tranchées de Donald Trump sur ses questions sociétales.
Mère de trois enfants, Ivanka Trump s’est également prononcée en faveur des congés maternité payés pour les employées américaines. Une idée qui a bien évidemment déplu à une grande partie de l’électorat républicain. Un électorat qu’elle connaît pourtant bien. Omniprésente tout au long de la campagne présidentielle (c’est notamment elle qui a introduit son père lors de l’annonce de sa candidature ou lors de son intronisation à la convention Républicaine de Cleveland), Ivanka Trump n’a pas toujours prêté allégeance au camp conservateur.
Soutien publique et financier d’Hillary Clinton lors de la primaire démocrate de 2007, elle est également très proche de la fille de cette dernière. Plus ouverte d’esprit et tempérée que son sulfureux paternel, Ivanka a récemment été prise à partie par le collectif d’artistes New Yorkais HALT, ces derniers la suppliant de faire entendre raison à son père sur de nombreux points de son programme. Un appel resté bien évidemment sans réponse.
Un rôle inédit
Fraîchement installée à Washington avec son mari Jared Kushner et leurs trois enfants, Ivanka Trump continue de clamer qu’elle ne jouera en aucun cas le rôle de First Lady : « Il y a une première dame et elle fera des choses remarquable pour notre pays ». Difficile de la croire tant son implication lors de la campagne présidentielle a été bien plus importante que celle de Melania. Un proche de la famille Trump confirmait récemment cette théorie dans les colonnes du Washington Post : « Ivanka et Jared sont bien plus influents auprès du Président que n’importe quel membre du Cabinet officiel ».
En effet, Jared Kushner vient d’être nommé haut-conseiller à la Maison Blanche par Donald Trump : Un rôle de l’ombre au plus près du président pour le mari d’Ivanka. Totalement dépourvu d’expérience politique, Kushner a toutefois été très actif lors de la campagne présidentielle. Malgré tout, il est pour l’instant difficile d’évaluer l’influence réelle qu’exercera cet héritier d’un gigantesque empire immobilier (ça vous rappelle quelqu’un?) sur Trump.
Même si le rôle véritable du couple Ivanka-Jared reste à définir, il ne fait aucun doute qu’ils seront des rouages essentiels de l’administration Trump. Accusée d’être une fausse féministe par une partie de l’opposition, il est difficile de se faire une opinion claire sur le personnage Ivanka. Certains choisissent d’y voir un espoir pour la cause démocrate à la Maison Blanche, tandis que d’autres ne voient en elle que la marionette glamour de son père.
Au moment d’annoncer sa démission de la Trump Organization, la jeune femme a publié une longue lettre sur sa page Facebook, dessinant les contours de son action future à Washington : “L’éducation et l’émancipation des femmes et des petites filles, l’élargissement du champ d’action des femmes qui entreprennent et qui créent des emplois ainsi que la libération de la parole féminine dans le monde du travail seront mes priorités”. Des ambitions progressistes, à mille lieux des actions déjà amorcées par son père.