Le “resting”, la nouvelle polémique en NBA

Dans la nuit de samedi à dimanche, les Cavaliers ont affronté les Clippers sans leur trio James, Irving et Love, mis au repos. Et cela n’a pas vraiment plu à la NBA.

Imaginez un peu, vous vous déplacez aux Etats-Unis, traversez l’Atlantique pour voir LeBron James jouer, le rêve de beaucoup de fans de la balle orange. Malheureusement, une heure avant le début du match, on vous annonce qu’il ne sera pas présent sur le parquet. Ça semble complètement fou et c’est pourtant ce qui s’est produit samedi soir pour de nombreux fans.

Quelques minutes après l’annonce officielle des forfaits, la NBA n’a pas attendu longtemps pour décrocher son téléphone afin de faire part de son mécontentement aux Cavs et son GM David Griffin :

Sept minutes après l’annonce. Ouais, ils n’étaient pas contents.

Pour un match diffusé sur l’antenne nationale, c’était la pire nouvelle possible pour les fans et la NBA. Énormément d’argent investi, de grosses attentes en terme d’audience, mais sans ses stars, le match perd beaucoup de son intérêt.

David Griffin se défend en expliquant que Kyrie Irving a eu une alerte au genou la veille (il claquera 46 points le lendemain face aux Lakers), tandis que Kevin Love revenu de blessure doit reprendre le rythme. LeBron James est quant-à lui mis au repos prétextant que l’équipe serait plus compétitive le lendemain. King James se range en tout cas du côté de son coach :

Je veux jouer tous les matchs. Je voulais jouer samedi, mais mon coach sentait que c’était mieux que je ne joue pas, alors je suis de son côté, il ne m’a jamais mal dirigé.

Un cas isolé ? Pas vraiment.

Pour voir des stars au repos, il faut remonter à seulement une semaine en arrière. Spurs-Warriors, un autre gros choc attendu par la planète basket, qui va se transformer en fiasco. Kawhi Leonard est absent, mais avec un mot d’excuse, dû au protocole de commotion cérébrale. LaMarcus Aldridge n’est pas là non plus. De ce fait, le coach des Warriors Steve Kerr décide de faire de même en laissant des stars à la maison. Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green et même Andre Iguodala sont absents. Au final, le choc des deux premiers de la conférence Ouest tourne au match banal et sans grand intérêt de saison régulière.

La fin de saison approche et les staffs veulent des joueurs frais à l’arrivée des playoffs. L’année dernière, les Warriors courraient après le record de victoires en saison régulière. L’équipe ne s’est pas reposée et a donc joué à fond jusqu’au dernier match. La suite, on la connait : Le record est obtenu mais pas de titre après une avance gâchée en finale. La faute à un manque de fraicheur ? Probablement que cela n’aide pas, et que Curry and co auraient bien souhaité bénéficier d’un peu de repos à l’approche des playoffs.

La bonne nouvelle, c’est que des décisions sont déjà prises. Grâce à la convention collective, un accord entre les joueurs et la Ligue, des bonnes nouvelles sont garanties. Tout d’abord, une vraie semaine de repos en février, afin de garantir une pause conséquente pendant le week-end du All-Star Break. Jusqu’à présent, les différents concours et le match des étoiles étaient considérés comme des jours de “repos”. Ce qui n’était pas franchement le cas. Les finales NBA devraient également garantir un jour de repos en plus.

Si certaines équipes mettent leurs joueurs au repos, c’est pour cause de back-to-back, très régulier. Ils sont nombreux dans l’année, et avec les kilomètres que parcourent les joueurs, ceux-ci sont parfois délicats à gérer. Les équipes qui étudient le calendrier dans son ensemble savent déjà qu’il y aura des “roads-trips” compliqués à gérer. Des voyages nombreux, des matchs à enchaîner, certains ayant plus d’intérêt que d’autres. C’est dans ces conditions que l’on assiste à de plus en plus de “resting”. Bien décider à régler ce problème, Adam Silver prévoit de supprimer des matchs de pré-saison pour débuter la saison plus tôt :

Chaque jour fait une énorme différence pour créer le calendrier. La semaine supplémentaire va nous permettre de supprimer des backs-to-backs.

Des matchs de pré-saison en moins c’est aussi le retour de la NBA plus tôt, une bonne nouvelle pour les fans. Il paraît compliqué pour la NBA d’obliger les coachs à faire jouer certains joueurs. Mais en allégeant le calendrier et en garantissant plus de repos, nul doute que tout le monde y gagnerait, les joueurs en premier. Désormais, la balle est dans le camp de la ligue.