Kendrick Lamar évoque Jay Z, Obama, “DAMN.” et l’impact de sa musique dans une interview

Kendrick Lamar a répondu aux questions du journaliste Zane Lowe sur de nombreux thèmes, allant de Jay-Z, Eminem, son statut de «meilleur rappeur en vie», à Obama et les théories des fans sur un nouvel album.

Selon Kendrick, “l’autodiscipline” est le meilleur des mots pour décrire DAMN., en expliquant que cette musique n’est «pas pour lui», mais pour les personnes qui «traversent une journée difficile et qui ont besoin de motivation pour progresser dans leur existence». Kendrick ajoute que l’objectif avec DAMN. est aussi la longévité et pas seulement un album que les gens «écoutent et après lequel ils passent à autre chose». Il ajoute «[qu’il] veut qu’il vive pour les 20 prochaines années».

Sur ses influences, Eminem et Jay Z :

“Mon gars Dave vous le dira, quand j’improvisais du rap dans mon garage je m’inspirais de Jay-Z. Mes textes, mon flow, tout. Lui, Eminem, et bien sûr Tupac vu que j’ai grandis à Compton. Mais Jay-Z c’était quelque chose, je voulais m’exprimer comme lui même quand je ne rappais pas. Par exemple si je racontais une histoire ou juste une blague, ça venait naturellement.”

Je veux me maintenir au plus haut niveau et y être encore dans 10 ou 15 ans.

Sur son sentiment d’être le meilleur rappeur en vie :

“Je suis tellement passionné par le hip-hop. Je ne sais pas de quelle ère vient chaque rappeur mais j’ai tout écouté. On passe des soirées à écouter du son. Je l’aime à un tel point que je ne peux pas le décrire. Quand j’entend ces artistes dire qu’ils sont les meilleurs, alors qu’ils comment tout juste à monter… Moi je ne le fais pas pour faire un bon morceau, un bon couplet ou juste une bonne rime. Je veux quelque chose de parfait à chaque fois, tout simplement. Vous devez dépasser vos limites et vous devez le faire pour vous, et personne d’autres. Personne ne pourra me l’enlever si je le fais. C’est ce qui me motive et me pousse à toujours en vouloir plus. Je veux me maintenir au plus haut niveau et y être encore dans 10 ou 15 ans.”

Ce que j’ai fait avec “To Pimp a Butterfly” était pour aider mon prochain, aider le prochain Kendrick Lamar, aider le gamin au coin de la rue à rendre sa situation plus belle.

Sur l’impact de To Pimp A Butterfly :

“C’est quelque chose que je voulais mettre en lumière. Ce qui se passait dans ma communauté, ce qui se passait dans le monde entier, ce qui se passait avec mon peuple. J’ai toujours ressentis le besoin de faire des morceaux qui ont un impact dans le temps, qui ne pense pas qu’au présent, à la manière de N.W.A en 1991. Grâce à eux je suis retourné 15 ans en arrière et j’ai appris beaucoup de choses. TPAB doit apporter du savoir aux futures générations, pour qu’elles comprennent notre histoire et ce qui se déroulait en 2010, 2012, 2014, 2015 et pour ensuite appliquer cette leçon avec ce qui se déroulera à leur époque. Ce que j’ai fait avec To Pimp a Butterfly était pour aider mon prochain, aider le prochain Kendrick Lamar, aider le gamin au coin de la rue à rendre sa situation plus belle. Pour le moi vrai succès n’était pas les tapes sur l’épaule après avoir remporté un prix, pour moi c’était voir des gens dans la rue chantonner “Alright” avec fierté.”

Sur sa relation avec Barack Obama :

“Ce que j’ai retenu de cette expérience est qu’il faudra plus de 4 ou 8 années pour changer les choses. On a tous eu le sentiment que les choses allaient changer du tout au tout avec son élection. Alors quand j’ai eu une discussion en face à face avec lui, il m’a dit “les changements ne commencerons pas alors que nous sommes assis là, ils commenceront quand nous quitterons cette pièce”, c’était ça l’idée. Inconsciemment ça m’a amené à évaluer mes propres pensées et ce que je retiendrai de cet entretien en sortant du bâtiment. C’est quelque chose que je porterai toujours avec estime, l’idée qu’il faut parfois penser plus loin que l’année prochaine ou l’année dernière. Se préparer à la prochaine décennie et réfléchir à ce qu’on va y faire. Cela va probablement bouleverser nos idées et le point de vue que l’on a eu pendant des années.”

Sur la théorie d’un deuxième album en trois jours

“Il y a des trucs. Bien souvent, les gens qui écoutent ma musique sont très forts. Vraiment, vraiment fort. J’en suis choqué. J’en suis chamboulé.” Une manière pour Kendrick d’avouer que ce second album en 3 jours était une vraie possibilité ?

Découvrez l’interview complète ci-dessous :