Donald Glover à la ville, Childish Gambino à la scène, et un dénominateur commun : le talent. Le rappeur, acteur et auteur d’Atlanta l’a annoncé, il tirera bientôt un trait sur sa carrière musicale. L’occasion pour nous de revenir sur les dix meilleurs morceaux de Childish Gambino, en toute subjectivité bien sûr.
Freaks and Geeks
Issu de son premier EP, ce morceau permet à celui qui n’est encore qu’acteur de s’imposer comme une étoile montante du rap américain. Avec “Freaks and Geeks”, Donald Glover souhaitait montrer que Childish Gambino n’était pas qu’un simple délire de comédien à la mode, mais bien un projet artistique cohérent et réfléchi. Porté par des punchlines brillantes comme “An elephant never forgets, that’s why my dick remembers everything”, “Freaks and Geeks” est un joyeux bordel au cours duquel Gambino multiplie les références pop culture et les jeux de mots bien sentis.
Heartbeat
Le titre a beau être l’un des plus “commerciaux” jamais produit par Gambino, “Hearbeat” n’en demeure pas moins un morceau poétique et complexe. Abordant l’ambivalence d’une relation amoureuse passionnée, notamment son aspect amour/haine, le rappeur d’Atlanta livre un texte soigné porté par une production électro surprenante au premier abord, mais qui se révèle au final d’une efficacité folle. Dès son premier album “Camp”, Childish Gambino prouve son goût pour l’éclectisme et l’expérimentation de nouvelles sonorités.
L.E.S
Ce récit d’une rencontre nocturne au coeur du très branché Lower East Side new-yorkais est l’une des plus belles pépites de la discographie de Childish Gambino. Avec son beat hypnotique et son thème mélancolique jouée au violon, “L.E.S” est un morceau d’une beauté rare. Le rappeur y aborde ses contradictions en décrivant sa relation ambivalente avec une hipster croisée lors de ses nuits d’ivresses dans les bars de la grosse pomme. La plume de Gambino est déjà bien affutée et la production du morceau lui confère son atmosphère si unique.
R.I.P (feat. Bun B)
En samplant “Nightcall” de Kavinsky au cours de l’année 2012, Childish Gambino surfe sur le succès de l’extraordinaire long-métrage “Drive” de Nicolas Winding Refn. Titre phare de la B.O du film, “Nightcall” sert ici de base à Bun B et Gambino pour livrer un morceau qui aura divisé. De notre côté, on ne peut résister au flow envoûtant du prodige, bien que les multiples cuts du refrain peuvent surprendre à la première écoute. Lors du second couplet le Wu-Tang Clan name generator est évoqué, il s’agit en effet du générateur de noms qui a attribué à Donald Glover le désormais célèbre Childish Gambino.
The Worst Guys
Le troisième featuring de Childish Gambino avec Chance The Rapper est un incontournable de sa discographie. Entre son entêtant refrain “All she needed was some…”, son mélange de sonorités jazzy et électroniques et son superbe solo de guitare électrique, “The Worst Guys” est assurément l’un des temps forts de “Because the Internet”, le second album du rappeur d’Atlanta. Pour l’anecdote, ce n’est autre que Ludwig Göransson, le producteur de toujours de Gambino, qui interprète ce solo. “Un rêve de gosse qui se réalisait” selon ses dires.
V.3005
Même si les paroles du titre semblent faire référence à sa relation tumultueuse avec une femme, “V.3005” aurait selon les mots de Childish Gambino une portée bien plus universelle : “C’est une sorte de crise existentielle. J’ai juste très peur de la solitude.” Ce morceau, l’un des plus gros succès de sa carrière, brille également de par le clip qui l’accompagne. On y retrouve le rappeur et un ours en peluche géant sur une grande roue de fête foraine et ne prenez pas la peine de nous demander pourquoi. On sait juste que le rendu est excellent.
Flight of the Navigator
Cette réflexion musicale sur la vie, la mort et les rêves est un autre chef d’oeuvre made in Childish Gambino. “Je me suis senti vraiment bizarre par rapport à la mort après avoir vu quelqu’un partir. C’était comme une mauvaise blague” déclara-t-il pour expliquer ce qui lui avait inspiré l’écriture de morceau. Doux et triste, “Flight of the Navigator” est une magnifique expérimentation sonore de la part de Donald Glover. L’aspect brut du morceau provient du fait que la moitié des parties chantées par Gambino fut enregistré sur son iPhone, bien accompagné par Ludwig Göransson jouant sur la très vieille guitare acoustique du rappeur.
https://www.youtube.com/watch?v=iPHjM19j018
Sober
Ce titre “Michael Jackon-esque”, selon son auteur, marque une nouvelle exploration des territoires sonores qu’a entrepris Childish Gambino depuis ses débuts. Avec “Sober” le rappeur démontre son talent pour créer des tubes pop de très grande qualité. Assez pauvre au niveau des textes, ce morceau se distingue par sa production léchée et très orientées 80’s. Et si la propension de Childish Gambino a tout réussir sur le plan artistique vous agace, ne regardez surtout pas le clip. Oui, en plus de tout le reste, le garçon danse extrêmement bien.
Redbone
Incontestablement le tube de “Awaken, My Love!” le troisième album de la carrière de Childish Gambino. “Redbone” est rapidement devenu un véritable phénomène viral sur le web, les internautes s’amusant à remixer la chanson pour qu’elles puissent coller à les situations possible et imaginables. Avec sa ligne de basse délicieusement funky, sa mélodie dodelinante et son tempo lent, “Redbone” est encore une fois complètement différent de tout ce que Gambino avait produit jusque là. Il s’agit néanmoins du plus gros succès commercial de sa carrière, le morceau allant jusqu’à se classer 16ème du Billboard Hot 100 et 1er du Billboard Adult R&B Chart.
Baby Boy
Avec “Baby Boy”, le gamin enragé de “Camp” démontre qu’il a bien grandi. Chanson sur la paternité (Donald Glover a eu un fils l’an dernier), “Baby Boy” est néanmoins assez sombre dans sa sonorité et ses paroles. Le rappeur y exprime la peur d’un jour perdre son fils du fait de sa relation brisée avec sa mère, mais aussi du fait des violences policières dont est trop souvent victime la communauté noire aux Etats-Unis. Ce morceau sonne comme une déclaration de maturité de la part de Childish Gambino, désormais conscient du fait que sa vie ne sera plus jamais la même qu’auparavant.