Sans aucun pick au départ de la Draft 2017, les Warriors ont payé le prix fort pour récupérer le 38 ème choix des Bulls, une décision déjà gagnante pour certains. Et lorsque l’on se replonge dans l’histoire récente de la franchise, c’est devenu une habitude.
Golden State et la Draft, c’est une histoire d’amour qui perdure. Si l’équipe que nous connaissons aujourd’hui écrase le reste de la ligue, notamment par l’apport évident de Kevin Durant arrivé via le marché des agents libres, il ne faut néanmoins pas oublier le travail rigoureux des scouts de la franchise, qui leur ont permis de revenir au sommet et ce, bien avant KD.
Chris Mullin, Latrell Sprewell, Mitch Richmond, Tim Hardaway, Gilbert Arenas, Jason Richardson, ces noms vous évoquent sans doute quelque chose. Ce sont tous des joueurs draftés par le passé qui ont apporté diverses fortunes à cette équipe, mais qui surtout ont prouvé la capacité des Warriors à dénicher des gros talents via la Draft. Mais revenons plus spécialement en 2009, là où la première brique des Warriors que nous connaissons aujourd’hui va être posée.Le 25 juin 2009 se déroule une draft qui restera dans les esprits comme celle d’un large choix de meneurs. On en retiendra aussi quelques gros ratés tels que les Grizzlies avec Hasheem Thabeet ou encore les Wolves avec Jonny Flynn en sixième position. Ce dernier ne vous dit rien ? C’est possible oui, car Flynn a disparu des écrans depuis 2012. On peut aussi évoquer les Knicks qui récupèrent Jordan Hill, alors que la franchise lorgnait sur Steph Curry, qui fut intelligemment récupéré par les Warriors à la septième place. En clair, les Knicks et les Wolves en sortent grand perdant, et c’est les Warriors, via ce choix, qui posent les bases de leurs succès futurs. Et même si le meneur connaîtra des premières saisons délicates, la faute à des soucis récurrents à la cheville, Golden State ne regrette certainement pas son choix concernant le double MVP. Un choix définitivement payant et loin d’être le dernier. Stephen Curry n’étant qu’une première étape, en effet deux ans plus tard c’est Klay Thompson qui est sélectionné pour l’accompagner. Un shooteur incroyable et un défenseur d’impact, comme il l’a encore démontré durant ces playoffs. Si Curry s’est amélioré dans sa défense, pendant de nombreuses années c’est bien Klay qui s’est occupé des principaux adversaires de son coéquipier, histoire de le protéger idéalement de ses quelques trous d’air défensif. Au final, c’est un backcourt complémentaire et talentueux sur lequel vont miser les Warriors, qui sera rapidement surnommé les “Splash Brothers”.
Un an après, Golden State va réaliser coup double, prouvant une fois de plus sa qualité de scouting. Tout d’abord en allant chercher l’ailier Harrison Barnes, parfait lieutenant qui fera ses preuves. Parti à Dallas pour grandir, l’ailier aura rendu de grands services à sa précédente franchise. Mais au-delà du premier tour, c’est bien au second, plus précisément à la 35è place, que les Warriors vont aller récupérer un certain Draymond Green. Grande gueule, grand défenseur, leader né et playmaker émérite, Draymond connaîtra la montée en puissance qu’on lui connaît aujourd’hui, celle d’un joueur extrêmement important pour sa franchise, et décisif. Le choix est brillant.En 2016 au 38 ème choix, les Warriors s’étaient tourné sur Patrick McCaw, une des surprises côté rookie et une belle satisfaction sur la Baie. La franchise avait déboursé 2.4 millions de dollars à l’époque pour récupérer ce choix. Et un an plus tard, Golden State récidive.
Cette fois-ci, c’est encore plus cher, puisqu’on annonce 3.5 millions de dollars pour récupérer le choix des Bulls, pour choisir l’ailier-fort Jordan Bell. 22 ans, 3 ans dans la fac de l’Oregon avec une capacité au rebond intéressante : 8.8 cette saison et 2.2 contres par rencontre, un profil défensif qui demeure donc extrêmement intéressant. Bob Myer le GM des Warriors a déclaré à son sujet “Nous aimons sa capacité à défendre, il peut défendre sur la plupart des postes en NBA. Nous sommes ravis.”
C’est un profil désiré par les Warriors, et nul doute donc que les fans de la franchise font confiance aux dirigeants concernant ce choix, malgré son coût. Le joueur était vu plus haut à la draft, mais une opération au pied a malheureusement fragilisé l’intérêt des franchises. Sa cote étant à la baisse, les Warriors n’ont pas hésité. Le temps nous dira si l’équipe a eu raison, mais pour beaucoup, c’est d’ores et déjà un joli steal pour Golden State. Draymond Green, tellement excité par la nouvelle a d’ailleurs appelé son nouveau coéquipier le soir même avec un message explicite “Profite de ta soirée, célèbre ça bien, ça n’arrive qu’une fois. Mais après, on se remet au travail, on essaie de gagner des titres ici.”
Après 2 titres (et une finale perdue dans les dernières secondes) en 3 ans, les Warriors sont plus que jamais l’équipe qui écrase la ligue. Mais vous l’aurez compris, résumer cela à Kevin Durant ou à de la chance serait une insulte au travail de fond effectué depuis de nombreuses années. Il suffit parfois de peu pour changer le destin d’une franchise et l’envoyer à la postérité. Et lorsque l’on se replongera sur la domination des Warriors dans les années 2010, tout commencera un soir Draft, un certain 25 juin 2009. Comme une évidence.