Entre élégance française et influences urbaines, pourquoi Pièces Uniques est à suivre de près

Nul besoin d’aller chercher trop loin pour trouver l’une des marques les plus attendues de 2018. Elégante enseigne de prêt-à-porter française, récemment portée par Kendrick Lamar, Pièces Uniques commence à faire son trou dans le milieu du menswear. Petit coup de projecteur sur cette institution en devenir. 

Basée à Paris, Pièces Unique propose depuis maintenant deux ans des collections streetwear pour homme. Son créateur, Edmond Luu, est à l’image de la marque : jeune et bourré de talent. À peine âgé de 22 ans, il est en effet déjà directeur artistique de la branche parfums de Dior, et donc de la marque Pièces Uniques. La maison possède une identité marquée, avec des pièces streetwear inspirées de la haute couture. Sobres et élégantes, les coupes minimalistes et audacieuses restent cependant dans l’ère du temps et les matériaux utilisés sont peu connus du grand public, à l’instar du Lyocell ou du Whipcord, quand d’autres sont plus nobles comme la plume d’oie visible dans l’originale puffer jacket transparente.

“Notre but est de vous accompagner à travers les aventures de votre vie et de mettre en valeur les plus belles choses de votre personnalité.”

Pièces Uniques a sa propre vision du vêtement, qui est dans son essence révélateur de la personnalité de celui qui le porte. C’est en partant de cette idée qu’Edmond Luu a créé sa dernière collection Automne/Hiver 2017. Nommée “Sin White, Virgin White et l’Absolu” celle-ci fait références aux trois teintes de blanc utilisées. Les vêtements sont en effet blancs dans leur totalité, faisant ressortir le logo Pièces Uniques écrit en noir et deviennent dès lors de véritables toiles qu’il faut agrémenter de sa personnalité, comme l’explique le créateur. Tête pensante du label, il a grandi dans une banlieue parisienne, élément important pour Pièces Uniques, considérant que Paris est une ville créative avec un environnement stimulant où se mêlent de nombreux arts tels que le cinéma, la peinture, l’architecture ou encore la musique.

 “Nous avons la chance de vivre dans un musée à ciel ouvert”

Edmond Luu accorde une grande importance à sa famille et ses amis. Son travail est pour lui une deuxième famille. Le photographe Bilal El Kadhi est lui aussi membre du collectif, et prend en charge la majorité des lookbooks, tout en contribuant au choix des mannequins affiliés à Pièces Uniques. Ces derniers sont les mêmes depuis plusieurs saisons maintenant et jouissent d’une totale confiance de la part du créateur de la marque.

Passionné par la photographie depuis sa plus tendre enfance, Edmond Luu apprécie également dessiner, et bien que n’étant pas un fan inconditionnel de mode, ce dernier a toujours accordé une grande importance à son style vestimentaire. C’est de la réunion de toutes ces passions qu’il en est arrivé a vouloir devenir directeur artistique. Un métier qui sonnait comme un bon compromis entre son besoin de réaliser de ses propres mains et sa créativité innée. Ainsi, après avoir eu son diplôme de l’Ecole Supérieure de Publicité, Pièces Uniques est devenue une réelle nécessité pour le jeune homme, qui en admire aujourd’hui le succès jour après jour.

“Le mot “Pièces” ne signifie pas les vêtements mais les gens qui les portent parce que nous sommes tous des pièces uniques.”

Pour ce qui est de ses inspirations, elles sont multiples et variées. De la culture japonaise aux cartoons, en passant par les valses de Chopin, Edmond Luu puise ses idées d’un monde qui l’entoure de très près. Au niveau de la mode, Yohji Yamamoto et sa façon de prendre le parti du noir, la neutralité de Margiela sont pour lui des exemples, et la musique a aussi un rôle dans le processus de création, de par sa variété premièrement, que se soit du rap américain, du jazz ou du funk, le créateur apprécie tous les courants musicaux.

De plus, la musique est selon lui “comme une machine a remonter dans le temps, pratique pour revoir les vieux jours de la mode.” Le fait qu’il ait grandi dans une banlieue a aussi joué un rôle important, son cosmopolitisme lui offrant ainsi une grande richesse culturelle. Cela lui permet donc de réinterpréter des pièces plutôt streetwear afin de les rendre uniques, en leur rajoutant un supplément d’âme. Cette volonté de rendre toutes ces pièces uniques, le créateur souhaite la véhiculer aux jeunes designers. Ces derniers doivent selon lui croire en leurs idées, mais surtout laisser libre cours à leur imagination et affirmer leur identité.

“L’esprit compétitif, s’il existe vraiment, stimule et encourage chacun de nous à affirmer notre originalité. Il n’y a pas d’animosité. Au contraire, je considère que c’est le rôle des jeunes designers d’être curieux, ouverts d’esprit, valorisés, et après tout, de faire ce qu’ils veulent.”

Cet état d’esprit, Edmond Luu le montre dans ses collections, même s’il explique que la dernière en date est un léger tournant pour la marque, du fait qu’il lui a insufflé une identité plus marquée qui n’est que le prélude des collections futures. Le site internet, miroir de la marque et des idées du créateur, possède lui aussi ce style épuré et chic qui lui sied à merveille. Les prix sont plutôt variables avec des t-shirts à 35€, des sweat-shirts à 115€ et la fameuse doudoune qui affiche elle un prix de 750€.

Pièces Uniques a récemment eu un sérieux coup de projecteur grâce a l’un des rappeurs les plus reconnus de son époque en la personne de Kendrick Lamar. Le rappeur portait à l’occasion d’un sommet Forbes un ensemble de la dernière collection estivale, qu’il revêtait aussi sur la première de couverture du même magasine en décembre dernier. Cette mise en lumière semble partie pour durer, et l’ascension de la marque ne faisant que débuter, il est dès lors très probable que Pièces Uniques s’installe durablement dans le paysage français de la mode, avec peut-être, bientôt une première Fashion Week à la clé.