Photo : Lucas Matichard

Avec son nouveau projet, Sopico se destine à la lumière

Sopico sort vendredi 26 janvier son projet , composé de 14 titres qui racontent un morceau de vie du jeune parisien.

Révélé au sein de la 75e Session, Sopico s’est véritablement illustré pour la première fois avec la sortie de son projet DOJO, mi-2016. Suivi depuis par un public qui n’a eu de cesse que de s’élargir, le parisien semble être parmi les plus aptes à s’imposer durablement dans le paysage francophone. De par sa productivité affolante et sa polyvalence, il installe depuis plusieurs mois un univers extrêmement travaillé dans lequel se côtoient des clips marquants et un usage repensé des instruments acoustiques. Pur produit de l’école du nord de la capitale, adoubé par l’ensemble de ses aînés, son second projet YË sera à n’en pas douter un nouveau coup d’accélérateur dans la carrière de l’artiste.

Mélodieux, nostalgique, est un morceau de vie délivré par Sopico. Entièrement produit par les soins de l’artiste du Dojo Klan et de la 75ème session, l’EP a été écrit, composé, produit et masterisé en 6 mois, pour un résultat enivrant. Souvent accompagnée de sa guitare, la voix de celui que ses amis surnommaient Pico durant l’enfance pour sa petite taille semble parfois bercer l’auditeur sur des mélodies nostalgiques et lointaines, quand elle peut également agresser et transmettre toute sa rage. Le projet est donc le carnet des états d’âmes du rappeur, qui nous raconte ses errements dans les rues de Paris, dans son quartier de la Porte de la Chapelle, son besoin d’amour, le futur brillant qu’il espère tant et son appréciation des siens. Alors qu’il met souvent l’accent sur les mélodies, Sopico joue avec ses productions, parfois chantonnant d’un air triste et mélancolique sur des rythmes pourtant estivaux, comme sur son morceau “Arbre de vie”, quand il sait aussi kicker de la plus classique des manières sur des productions au BPM pourtant plus lente que la normale.

“C’est un projet qui est très nostalgique, dans lequel je parle énormément de l’enfance, où je parle énormément de mes références et des choses que j’aimais pendant cette période. Vraiment, j’ai mis un maximum de moi même à l’intérieur et je pense que c’est un projet qui me ressemble énormément.” C’est ainsi que le rappeur présente son projet, sobrement. Pendant 6 mois, Sopico s’est enfermé en studio et a bouleversé son rythme de vie. “Mon quotidien, c’était de me lever, d’aller au studio, de rentrer 18 heures plus tard, de me lever et… de retourner au studio, et ainsi de suite (Rires),” raconte-t-il ainsi. Sans utiliser aucun sample, le rappeur a donc été forcé de créer de A à Z l’ensemble de ses mélodies et sonorités, ce qui offre un rendu uniforme bien que divers, puisqu’il a produit, seul, l’ensemble des instrumentales de . “Je ne suis pas allé chercher de références extérieures pour mettre certaines sonorités ou ambiances dans les morceaux. Je me suis laissé guider par rapport aux morceaux que je voulais faire : quand je voulais faire un son qui était on va dire assez agressif je me mettais devant les machines et je décidais d’être agressif le temps d’une soirée ou pendant deux jours, après quoi je commençais l’écriture et enregistrait la maquette directement dessus.”

Photo : Lucas Matichard

Depuis que le grand public rap l’a découvert, en partie à la suite de son passage à Colors, le rappeur a donc travaillé sans relâche pour s’auto-produire et préparer la suite. Le morceau “Le Hasard ou la Chance”, qu’il avait joué à Berlin à l’occasion de son passage dans la désormais célèbre émission, avait posé les bases d’un succès qui se devine à très large échelle en cette année. Écrit et composé spécialement pour l’occasion, le morceau avait su capter l’attention du public grâce à la mélodie acoustique jouée par Sopico, et posait les premières bases de l’approche choisie par l’artiste pour ce nouveau projet. Mélodique, nostalgique, jamais déprimant et très souvent juste, Sopico rend dans ce nouveau projet sa copie la plus propre à l’heure actuelle. Alors qu’il a récemment signé chez Auguri, le rappeur va enchaîner jusqu’à l’été plus d’une cinquantaine de dates de concerts pour défendre ce nouveau projet auprès d’un public français qui ne demande qu’à être conquis par ses rimes et sa musicalité. Jusque là plutôt cantonné à la scène underground, Sopico ne va plus avoir d’autre choix que d’être en pleine lumière.

Son nouveau projet YË sera disponible vendredi 26 janvier à minuit sur toutes les plateformes de streaming.