Auréolé de son nouveau statut de superstar et du succès de son troisième album Astroworld, le rappeur de Houston semble pourtant loin de se considérer comme ayant atteint son sommet artistique.
Si le succès commercial massif fait souvent office de firmament d’une carrière dans l’esprit du grand public, cela s’accompagne parfois d’un revers de la médaille dans les projets suivants. Beaucoup d’artistes peinent en effet à prendre le risque de sortir de leur zone de confort pour renouveler leur formule une fois ce succès atteint. La peur de l’échec, la difficulté à travailler autrement ou penser sa musique différemment, un entourage musical trop propice à rester dans une zone de confort ou encore un manque de vision au long-terme, tout cela peut-être à l’origine de ce phénomène très commun dans la musique.
Un grand artiste ne peut pas continuellement faire la même musique, sous peine de perdre en impact et de lasser son public, même lorsqu’il a tutoyé les sommets comme l’a fait Travis Scott avec Astroworld. Ce dernier semble en tout cas en être totalement confiant si l’on en croit les propos de son producteur et mentor Mike Dean pour The FADER : “Il est toujours en train de se chercher en tant qu’artiste, vous comprenez ? Il cherche toujours à se réinventer. J’aime comment il expérimente.” avant d’ajouter qu’étant donné la façon dont progresse La Flame, il ne fait aucun doute que son prochain projet surpassera Astroworld : “Le prochain album sera meilleur.”
À 26 ans, et alors que sa discographie se compose déjà de deux mixtapes en solo dont l’acclamée Days Before Rodeo, trois albums en solo, ainsi qu’un album commun avec Quavo, La Flame est encore dans un état d’esprit où il se cherche artistiquement, ce qui peut ici paraître surprenant tant il n’est plus un rookie. Pour autant, cela ne peut que laisser entrevoir de belles choses pour la suite, puisqu’après avoir sorti son album le plus cohérent et maîtrisé musicalement cet été, il pourrait encore chercher à faire évoluer sa formule et se renouveler. Une belle façon de perdurer dans l’industrie musicale, à l’image de son mentor Kanye West, roi du contrepied musical.
La question est désormais de savoir dans quelle mesure ses changements existeront, et surtout, comment réagira le public, déjà bien familier du « son Travis Scott ». Après de tels propos, il y a en tout cas de quoi être excité pour la suite de la carrière de Jacques Webster, de son vrai nom, et c’est forcément une bonne nouvelle.
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