La web-série Arte “Lost in Traplanta” met brillamment le rap d’Atlanta à l’honneur

Désormais considéré comme l’épicentre du rap américain, Atlanta a pourtant longtemps été snobé par les scènes des deux côtes américaines, Los Angeles à l’Ouest et New York à l’Est. Une injustice qui amènera Andre 3000 en 1995 à prononcer ces mots passés à la postérité : “The South got something to say / le Sud a quelque chose à dire.” Car si OutKast, en tant que groupe, a malheureusement fait voeu de silence depuis de trop longues années, la capitale de l’état de Géorgie a redéfini le son du rap américain en faisant exploser la trap aux yeux du monde. Ce constat constitue le point d’accroche de Lost in Traplanta, la nouvelle web-série d’Arte.

Cette série mélangeant fiction et documentaire nous fait suivre l’enquête de Larry, un jeune homme français un peu perdu, qui vient de se faire plaquer par sa petite amie originaire d’Atlanta. Cette dernière lui offre toutefois une dernière chance pour la récupérer : il doit réunir OutKast. Derrière ce pitch simpliste se cache une série fascinante sur la musique de la Black Mecca, ses lieux incontournables et ses acteurs singuliers. Larry, interprété par l’humoriste belge Kody Kim, se retrouve ainsi à déambuler dans les rues de la ville, afin de retrouver Andre 3000 et Big Boi. Romancée mais intégralement constituée de véritables témoignages, Lost in Traplanta nous emmène ainsi à la rencontre du père pasteur d’Andre 3000, de la mère de Wacka Flocka Flame réputée pour ses talents de manageuse, de divers producteurs locaux, d’un marchant de grillz ou encore d’une strip-teaseuse officiant dans l’un des clubs les plus célèbres de la ville.

Si la disparition d’OutKast est le fil rouge, son véritable sujet n’est autre que l’analyse de la scène rap d’Atlanta, des évolutions qu’elle a vécue avec l’émergence de la trap et de son impact sur le reste du monde. Baignant dans une ambiance douce-amère, dans une ville partagée entre le culte qu’elle voue au mythique duo et sa passion dévorante pour la trap, les péripéties du sympathique Larry n’est pas sans nous rappeler le Atlanta de Donald Glover, autre série qui nous plongeait dans les coulisses socio-économiques du rap sudiste.

Composée de 10 épisodes de 7-8 minutes, la série produite et diffusée par Arte sur YouTube parvient à nous tenir en haleine pendant toute sa durée. Lost in Traplanta est ainsi parfaitement écrite, interprétée et réalisée. Cette mini-série sur le rap s’intègre avec brio dans la nouvelle stratégie digitale d’Arte, qui souhaite s’intéresser de près au genre musical le plus populaire actuellement. “Nous sommes à un moment durant lequel on essaie de s’intéresser de manière plus précise à la culture hip-hop, qui est une culture vraiment très importante à nos yeux” avait en expliqué Gilles Freissinier, directeur du développement numérique de la chaîne, au moment de la récente mise en ligne de Lost in Traplanta. On ne peut que s’en réjouir.

Le premier épisode de Lost in Traplanta est à découvrir ci-dessous.

https://youtu.be/topmkqmo4zk

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