En cette saison de Fashion Week parisienne entièrement numérique, les sources d’inspiration ont été multiples pour les différentes marques qui présentent leurs collections. Le fait de devoir imaginer une vidéo implique de s’attarder davantage sur tout l’aspect artistique afin de singulariser son propos. Une exercice parfaitement maîtrisé par Dior, qui dans son défilé haute couture Printemps-été 2021 aux allures de court-métrage nous plonge dans un univers enchanté et mystique.
Pour la seconde fois, Maria Grazia Chiuri a fait appel au réalisateur Matteo Garrone afin de concevoir Le château du tarot, un film onirique emprunt d’inspirations diverses. Si la référence au livre fantastique d’Italo Calvino, Le château des destins croisés (1969) est évidente, celle au fondateur de la maison l’est encore plus. En effet, Christian Dior était de son vivant très superstitieux, et l’art divinatoire était omniprésent dans ses processus créatif. Le fil narratif qui compose ce défilé est ainsi basé sur le thème du tarot divinatoire. « Qui suis-je ? », demande la protagoniste, au tout début du court-métrage, à une voyante qui lui répond qu’elle sera une papesse. Une rencontre qui marque le début d’un voyage initiatique, aux allures de quête identitaire.
Les personnages inspirés du tarot “Visconti-Sforza” se succèdent face à la jeune fille, laissant apparaitre les différentes silhouettes proposées par Dior. Le Fou ouvre la bal vêtu d’un top brodé et d’une jupe en tulle. On découvre ensuite le pendu dans une tenue monochrome bleu poudré, parsemé de détails subtiles. L’impératrice quant à elle se présente dans une robe en velours sur laquelle sont imprimé des signes du zodiaque.
Plus qu’un simple défilé de mode, le film de Dior est une véritable représentation artistique symboliste, qui revisite le thème philosophique de l’identité.
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