Crystal Murray,
créative incandescente
Crystal Murray,
créative incandescente
Avec son deuxième EP Twisted Bases, la franco-américaine officialise son passage à l’âge adulte, humainement et artistiquement.
Bloquée dans les embouteillages, Crystal angoisse. Une épaisse couche de peinture rouge reste collée sur sa peau. La veille de notre rendez-vous, la parisienne clippait un morceau pour son nouveau projet Twisted Bases. Un clip centré sur le body-painting, qui n’a que partiellement quitté l’épiderme de la chanteuse. En arrivant dans le studio, le constat est implacable. La succession répétée de douches et de bains n’y a rien changé. La peau de Crystal Murray est rouge.
L’artiste fait le choix d’en rire, alors qu’elle pose une fine cigarette Vogue — elle aussi tachée de peinture — sur l’étagère la plus proche. En bonne amatrice de mode, le regard aiguisé de Crystal scrute et analyse vite les différentes options de stylisme, avant d’opter pour une élégante robe Margiela. En aisance totale devant l’objectif du photographe, Crystal Murray enchaîne les poses et les changements de tenues, sans sourciller.
À quelques jours de la sortie de son deuxième EP, le calme apparent de Crystal tranche avec l’énergie chaotique de Twisted Bases. Sur ce projet, la chanteuse s’affirme comme une artiste affranchie des genres, créant de l’unité dans un bouillonnement d’idées et d’expérimentations créatives. Sincère et réfléchie, elle va ensuite se livrer pleinement sur le fait de grandir trop vite, sans oublier d’évoquer les engagements qui l’animent et de rendre hommage à ses racines pluri-culturelles.
Avant toute chose, c’est vrai que tu as écrit ton premier morceau à 6 ans ?
(Rires, NDLR) Non, pas vraiment. J’avais repris « So Sick » de Ne-Yo et j’avais écrit des paroles en français. Ce n’était pas très bien. La première chanson que j’ai composé de A à Z, c’est « Princess ».
Avant toute chose, c’est vrai que tu as écrit ton premier morceau à 6 ans ?
(Rires, NDLR) Non, pas vraiment. J’avais repris « So Sick » de Ne-Yo et j’avais écrit des paroles en français. Ce n’était pas très bien. La première chanson que j’ai composé de A à Z, c’est « Princess ».
Il n’empêche que pour faire ça à 6 ans, on imagine que tu étais déjà très intéressée par la musique.
Je viens d’une famille qui a baigné dans la musique. Mon père est un saxophoniste africain-américain qui vient de San Francisco. Sa famille gérait une église Gospel. Ma grand-mère s’occupait de la musique de la paroisse et mon grand-père était guitariste. Mon père a grandi en apprenant la musique via l’église. Dans ma famille, la musique avait un côté assez mystique, très lié à la religion. Ensuite, mon père est parti à New York et a fait carrière dans le free jazz. Sa culture musicale est 100% afro-américaine, ça va de John Coltrane à Minnie Ripperton… Que des références black-centered. Ma mère est franco-espagnole, elle vient de La Palma aux Canaries. C’est une île brulée par les éruptions volcaniques, avec une ambiance là aussi assez mystique. Les paysages sont très noirs et le vent souffle fort. Les Canariennes ont d’ailleurs une personnalité extrêmement forte. Ma mère s’occupe de musiciens live, qui gravitent autour de la musique afro-descendante : cubaine, africaine, jazz…
Chez toi aussi on retrouve ce rapport mystique à la musique ?
Ça coule dans mes veines. Quand je chante, que je suis en studio ou que j’écris, j’ai parfois l’impression d’être possédée. C’est ce qui rend la musique réelle, vraie, pure. C’est très important de connaître ses racines, de prendre ce qu’on m’a donné, pour le transmettre à mes enfants plus tard. Grandir avec ces bases m’a donné envie d’en savoir encore plus. Tu te nourris toi-même, c’est infini.
Tu es donc d’une nature curieuse ?
J’angoisse à l’idée d’être comme tout le monde. Si ma musique ressemble à celle de quelqu’un d’autre, je vais paniquer. Je suis toujours en recherche d’un nouveau son, d’une nouvelle énergie.
Il n’empêche que pour faire ça à 6 ans, on imagine que tu étais déjà très intéressée par la musique.
Je viens d’une famille qui a baigné dans la musique. Mon père est un saxophoniste africain-américain qui vient de San Francisco. Sa famille gérait une église Gospel. Ma grand-mère s’occupait de la musique de la paroisse et mon grand-père était guitariste. Mon père a grandi en apprenant la musique via l’église. Dans ma famille, la musique avait un côté assez mystique, très lié à la religion. Ensuite, mon père est parti à New York et a fait carrière dans le free jazz. Sa culture musicale est 100% afro-américaine, ça va de John Coltrane à Minnie Ripperton… Que des références black-centered. Ma mère est franco-espagnole, elle vient de La Palma aux Canaries. C’est une île brulée par les éruptions volcaniques, avec une ambiance là aussi assez mystique. Les paysages sont très noirs et le vent souffle fort. Les Canariennes ont d’ailleurs une personnalité extrêmement forte. Ma mère s’occupe de musiciens live, qui gravitent autour de la musique afro-descendante : cubaine, africaine, jazz…
Chez toi aussi on retrouve ce rapport mystique à la musique ?
Ça coule dans mes veines. Quand je chante, que je suis en studio ou que j’écris, j’ai parfois l’impression d’être possédée. C’est ce qui rend la musique réelle, vraie, pure. C’est très important de connaître ses racines, de prendre ce qu’on m’a donné, pour le transmettre à mes enfants plus tard. Grandir avec ces bases m’a donné envie d’en savoir encore plus. Tu te nourris toi-même, c’est infini.
Tu es donc d’une nature curieuse ?
J’angoisse à l’idée d’être comme tout le monde. Si ma musique ressemble à celle de quelqu’un d’autre, je vais paniquer. Je suis toujours en recherche d’un nouveau son, d’une nouvelle énergie.
Dans une précédente interview, tu expliquais détester être comparée à une artiste comme Jorja Smith, uniquement parce que tu fais de la soul et que tu es racisée.
Ça m’a soulée. C’était un moment où j’avais l’impression de devoir me plier aux attentes d’une catégorie. Les gens font leur propre jugement, tu ne peux pas leur dire comment penser, je détesterais faire ça. Mais c’est vrai qu’il y a trop de généralités, qui ne sont ni bien faites, ni très vraies. Il y a beaucoup de gens qui sont dans une forme de normalité et qui pensent que c’est bien que les choses doivent être comme ils les conçoivent. Quand ils voient des artistes qui arrivent, ils vont directement les ranger dans une case prédéfinie. Ça ne donne pas nécessairement une mauvaise perception de moi, mais ça ne me laisse pas d’espace. J’ai l’impression qu’on attend quelque chose de moi et que je ne vais pas leur donner ce qui est attendu. Si j’avais un album néo-soul qui était énervé, je serais trop contente, mais ce n’est pas le cas (rires). Si le public attend uniquement ça de moi, il ne va pas comprendre pourquoi je ne vais pas dans cette direction.
Le fait de venir d’une famille d’artistes et d’avoir grandi dans un environnement privilégiée culturellement, est-ce que ça t’a mis une forme de pression pour devenir artiste ?
Pas du tout. J’ai un frère diplomate, un autre dans la restauration, un autre qui est basketteur… On n’était pas spécialement riches financièrement, mais je considère qu’on était riches en culture et en voyages. Nos parents nous ont offert une enfance très riche en termes de bagage culturel. J’ai à peine 20 ans et je sais que pour moi, la réussite ce ne sera jamais l’argent. Ma réussite, ce sera le reste du bagage que j’aurai réussi à acquérir.
Gucci Gang à 14 ans, exposée très tôt, microcosme parisien, comment tu as géré ça à l’époque ?
On a pas vraiment « créé » le Gucci Gang. On était quatre ados, un peu comme tout le monde. Un jour, un média nous a contactés sur Instagram pour faire un sujet sur notre génération. On n’avait pas forcément beaucoup de followers, mais on posait avec des fringues qu’on achetait en fripes ou qu’on volait à nos grands frères. Il n’y avait rien de réfléchi (rires). Dès le premier article, c’est devenu le « Gucci Gang ». On a surfé dessus pendant trois ans, sur ce concept d’influenceurs qui n’existait même pas encore réellement. On ne savait même pas ce que c’était. On nous invitait à des shows, tout le monde se faisait un peu de biff… Je mixais dans des clubs, mais j’avais à peine 15 ans ! Ça m’a permis de vivre plein de trucs en étant très jeune, mais au bout d’un moment, tu te poses sur ce qu’il se passe et tu satures.
Comment tu en arrives à saturer ?
J’avais l’impression de ne rien faire de concret. On te qualifie de « talent » parce que tu n’es pas mannequin professionnel, mais que tu fais des photos. C’est aussi devenu ce moment où les marques te voyaient comme un chiffre Instagram. Je me suis rendu compte que je n’avais pas envie de faire ça et j’ai très vite bifurqué dans la musique. Le Gucci Gang est une expérience qui m’a nourrie, mais c’est un peu chiant, j’ai 20 ans et j’ai l’impression d’avoir déjà vécu 40 000 vies.
Dans une précédente interview, tu expliquais détester être comparée à une artiste comme Jorja Smith, uniquement parce que tu fais de la soul et que tu es racisée.
Ça m’a soulée. C’était un moment où j’avais l’impression de devoir me plier aux attentes d’une catégorie. Les gens font leur propre jugement, tu ne peux pas leur dire comment penser, je détesterais faire ça. Mais c’est vrai qu’il y a trop de généralités, qui ne sont ni bien faites, ni très vraies. Il y a beaucoup de gens qui sont dans une forme de normalité et qui pensent que c’est bien que les choses doivent être comme ils les conçoivent. Quand ils voient des artistes qui arrivent, ils vont directement les ranger dans une case prédéfinie. Ça ne donne pas nécessairement une mauvaise perception de moi, mais ça ne me laisse pas d’espace. J’ai l’impression qu’on attend quelque chose de moi et que je ne vais pas leur donner ce qui est attendu. Si j’avais un album néo-soul qui était énervé, je serais trop contente, mais ce n’est pas le cas (rires). Si le public attend uniquement ça de moi, il ne va pas comprendre pourquoi je ne vais pas dans cette direction.
Le fait de venir d’une famille d’artistes et d’avoir grandi dans un environnement privilégiée culturellement, est-ce que ça t’a mis une forme de pression pour devenir artiste ?
Pas du tout. J’ai un frère diplomate, un autre dans la restauration, un autre qui est basketteur… On n’était pas spécialement riches financièrement, mais je considère qu’on était riches en culture et en voyages. Nos parents nous ont offert une enfance très riche en termes de bagage culturel. J’ai à peine 20 ans et je sais que pour moi, la réussite ce ne sera jamais l’argent. Ma réussite, ce sera le reste du bagage que j’aurai réussi à acquérir.
Gucci Gang à 14 ans, exposée très tôt, microcosme parisien, comment tu as géré ça à l’époque ?
On a pas vraiment « créé » le Gucci Gang. On était quatre ados, un peu comme tout le monde. Un jour, un média nous a contactés sur Instagram pour faire un sujet sur notre génération. On n’avait pas forcément beaucoup de followers, mais on posait avec des fringues qu’on achetait en fripes ou qu’on volait à nos grands frères. Il n’y avait rien de réfléchi (rires). Dès le premier article, c’est devenu le « Gucci Gang ». On a surfé dessus pendant trois ans, sur ce concept d’influenceurs qui n’existait même pas encore réellement. On ne savait même pas ce que c’était. On nous invitait à des shows, tout le monde se faisait un peu de biff… Je mixais dans des clubs, mais j’avais à peine 15 ans ! Ça m’a permis de vivre plein de trucs en étant très jeune, mais au bout d’un moment, tu te poses sur ce qu’il se passe et tu satures.
Comment tu en arrives à saturer ?
J’avais l’impression de ne rien faire de concret. On te qualifie de « talent » parce que tu n’es pas mannequin professionnel, mais que tu fais des photos. C’est aussi devenu ce moment où les marques te voyaient comme un chiffre Instagram. Je me suis rendu compte que je n’avais pas envie de faire ça et j’ai très vite bifurqué dans la musique. Le Gucci Gang est une expérience qui m’a nourrie, mais c’est un peu chiant, j’ai 20 ans et j’ai l’impression d’avoir déjà vécu 40 000 vies.
Tu as l’air d’avoir des regrets.
Pas vraiment, c’est juste que j’ai 20 ans et que je suis plus si innocente que ça. C’est bien, car ça se reflète dans ma musique et dans mon art, mais des fois, je me dis que ce serait génial d’avoir 20 ans pour de vrai, de ne pas être autant à l’aise. Je ne sais pas trop ce qui est normal pour mon âge.
Justement, tu as l’impression d’être en phase avec ton époque ? De l’extérieur, on a l’impression que tu colles totalement aux aspirations de ta génération.
C’est marrant, j’ai l’impression d’être un peu old school ! Je ne capte rien aux NFT, à TikTok… Artistiquement aussi, je vais davantage m’intéresser à des artistes d’avant, à des icônes comme Prince, Macy Gray, Kelis ou OutKast. Avec eux, tout est vrai. Leur musique est brute, elle vient du corps. Il y a un aspect très physique dans leur art, que j’essaie de suivre. Globalement, j’ai l’impression que ma génération est profondément liée aux années 90 et 2000, même si on ne l’a jamais vécu.
À quoi est dû ce lien selon toi ?
C’est une période où les artistes ont fait du bruit, pour changer les choses et les clichés. Notre génération partage cette mentalité. On veut changer les codes. Même si c’est le combat porte sur d’autres sujets, le discours reste le même. Si mes grands-parents se sont battus pour quelque chose, je vais aussi me battre pour cette cause, jusqu’à ce que toute la communauté concernée considère que le travail est fait. Je n’aime pas le discours qui dit que c’est déjà bien que les choses aillent dans le bon sens. Tant que ce n’est pas totalement fini, non, ce n’est pas bon.
Quels sont ces sujets justement ?
Dans mon art, j’essaie de libérer le sexe, le corps et la parole. J’ai envie d’ouvrir la parole sur ces sujets. Mes clips peuvent être considérés comme très sexy, mais pour moi ça ne l’est pas. C’est artistique. L’autre jour, quelqu’un me disait que j’étais souvent dénudée dans mes clips, avant de me demander si c’était lié à mon engagement féministe. J’ai trouvé ça complètement débile. Pourquoi on associe autant le féminisme et le vulgaire ? C’est étrange de penser comme ça. Le corps, c’est le corps. Le sexe, c’est le sexe. Des paroles, ce sont des paroles.
Ce sont des sujets sur lesquels tu t’es engagée très tôt, notamment avec SafePlace que tu as cofondé à 16 ans. Comment en arrive-t-on à s’engager aussi jeune ?
C’est ce qui est beau dans notre génération. C’est con de dire ça, mais le wokisme est à la mode et les gens ont envie d’apprendre. Ça donne de la visibilité à des combats importants. C’est comme quand le Noir est devenu à la mode, le Noir est devenu sympa. Au début on était juste utilisés, mais maintenant, c’est la norme d’avoir des mannequins Noirs. Ça se voit que ma génération veut changer les choses et libérer la parole. Surtout, c’est une génération qui est ce qu’elle a envie d’être. C’est pour ça qu’on est tous fâchés. On ne peut toujours pas faire partie du système et être ce qu’on a envie d’être. D’une manière plus large, je pense que ma génération est rebelle. Je pense même que bientôt, le mot rebelle sera un synonyme d’humain.
Tu as l’air d’avoir des regrets.
Pas vraiment, c’est juste que j’ai 20 ans et que je suis plus si innocente que ça. C’est bien, car ça se reflète dans ma musique et dans mon art, mais des fois, je me dis que ce serait génial d’avoir 20 ans pour de vrai, de ne pas être autant à l’aise. Je ne sais pas trop ce qui est normal pour mon âge.
Justement, tu as l’impression d’être en phase avec ton époque ? De l’extérieur, on a l’impression que tu colles totalement aux aspirations de ta génération.
C’est marrant, j’ai l’impression d’être un peu old school ! Je ne capte rien aux NFT, à TikTok… Artistiquement aussi, je vais davantage m’intéresser à des artistes d’avant, à des icônes comme Prince, Macy Gray, Kelis ou OutKast. Avec eux, tout est vrai. Leur musique est brute, elle vient du corps. Il y a un aspect très physique dans leur art, que j’essaie de suivre. Globalement, j’ai l’impression que ma génération est profondément liée aux années 90 et 2000, même si on ne l’a jamais vécu.
À quoi est dû ce lien selon toi ?
C’est une période où les artistes ont fait du bruit, pour changer les choses et les clichés. Notre génération partage cette mentalité. On veut changer les codes. Même si c’est le combat porte sur d’autres sujets, le discours reste le même. Si mes grands-parents se sont battus pour quelque chose, je vais aussi me battre pour cette cause, jusqu’à ce que toute la communauté concernée considère que le travail est fait. Je n’aime pas le discours qui dit que c’est déjà bien que les choses aillent dans le bon sens. Tant que ce n’est pas totalement fini, non, ce n’est pas bon.
Quels sont ces sujets justement ?
Dans mon art, j’essaie de libérer le sexe, le corps et la parole. J’ai envie d’ouvrir la parole sur ces sujets. Mes clips peuvent être considérés comme très sexy, mais pour moi ça ne l’est pas. C’est artistique. L’autre jour, quelqu’un me disait que j’étais souvent dénudée dans mes clips, avant de me demander si c’était lié à mon engagement féministe. J’ai trouvé ça complètement débile. Pourquoi on associe autant le féminisme et le vulgaire ? C’est étrange de penser comme ça. Le corps, c’est le corps. Le sexe, c’est le sexe. Des paroles, ce sont des paroles.
Ce sont des sujets sur lesquels tu t’es engagée très tôt, notamment avec SafePlace que tu as cofondé à 16 ans. Comment en arrive-t-on à s’engager aussi jeune ?
C’est ce qui est beau dans notre génération. C’est con de dire ça, mais le wokisme est à la mode et les gens ont envie d’apprendre. Ça donne de la visibilité à des combats importants. C’est comme quand le Noir est devenu à la mode, le Noir est devenu sympa. Au début on était juste utilisés, mais maintenant, c’est la norme d’avoir des mannequins Noirs. Ça se voit que ma génération veut changer les choses et libérer la parole. Surtout, c’est une génération qui est ce qu’elle a envie d’être. C’est pour ça qu’on est tous fâchés. On ne peut toujours pas faire partie du système et être ce qu’on a envie d’être. D’une manière plus large, je pense que ma génération est rebelle. Je pense même que bientôt, le mot rebelle sera un synonyme d’humain.