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Les mille facettes de Mac Miller

Depuis la disparition de Mac Miller, en septembre 2018, des dizaines d’articles, de vidéos et de podcasts ont célébré sa carrière. À propos de ses albums, des textes élogieux ont fleuri. À propos de sa personnalité, ses proches se sont longuement étendus. Sur ses addictions, il a été écrit trop de choses. Impudiques, parfois déplacées. C’est certain : l’enfant de Pittsburgh a laissé une trace pendant sa courte existence. Ce n’est pas seulement grâce à ses rimes ou ses talents de producteurs, injustement sous estimés. Ni à cause de ses interviews touchantes de sincérité ou des mots qu’il glissait au détour d’un featuring. C’était plus que cela. Si Mac Miller continue d’habiter l’actualité, c’est parce que chacune de ses sorties, à partir de son premier album, symbolise les facettes d’un artiste en recherche perpétuelle d’identité ; artistique comme personnelle. Et qu’elles sont autant une affaire de courage que de démons.

Débuts difficiles et remise en question

En 2010, K.I.D.S, sa quatrième mixtape, propulse Mac Miller au rang de star en devenir. Et l’enferme dans une case presque immédiatement. Il serait l’archétype de ce que certains qualifient de “frat-rapper” : blanc, insouciant, un peu sale gosse et désabusé, en quête d’un sens qu’il trouve en faisant la fête. Un “rappeur de fraternité”, pour des étudiants qui jouent au beer-pong, étudient comme des forcenés pendant la journée et oublient leurs leçons le soir venu en les noyant sous des litres de bière bon marché. G-Eazy, Asher Roth ou Mike Posner seront eux aussi classés dans cette catégorie. “Ouais, je vis une vie assez semblable à la tienne / J’allais à l’école, je traînais avec mes potes et je faisais du sport”, rappe Mac sur “Kool Aid and Frozen Pizza”. Les clichés ayant la peau dure, il lui sera difficile de se défaire de cette étiquette. Surtout que la mixtape Best Day Ever, sortie moins d’un an après K.I.D.S, enfonce le clou. 

Il y avait pourtant autre chose à écouter qu’un jeune rappeur en prise avec les déboires d’une vie d’éternel adolescent. Comme des flashes de ce que Mac Miller allait devenir, et des preuves de son affection pour le rap de ses aînés. Nas était samplé sur “Nikes On My Feet”, Phonte venait l’épauler sur “I’ll Be There”, Lord Finesse était échantillonné sur “Kool Aid & Frozen Pizza” – entraînant d’ailleurs un procès à 10 millions de dollars pour utilisation illégale d’un sample – et Just Blaze passait le bout de sa MPC sur “All Around the World”. 

Et quand vient le temps du premier album, Mac Miller ne bouscule rien mais surfe plutôt sur une formule qui a prouvé son efficacité. Ce sera la dernière fois qu’il fera ce que l’on attend de lui. 

Blue Slide Park, sorti en novembre 2011, est une consécration en termes de chiffres, devenant le premier album indépendant à dominer le Billboard depuis 1995. Mais si le succès commercial est colossal, l’échec critique l’est tout autant. Le rappeur Danny Brown affirme au magazine Rolling Stone après la sortie de Blue Slide Park : “T’es sûrement un mec cool. Je ne suis pas un gars violent, mais je te hais vraiment. Je hais ta musique mec, c’est tellement nul.” Dans une chronique lapidaire passée à la postérité, le média Pitchfork fait tomber le couperet : 1/10 pour Blue Slide Park

mac miller blue slide park

Sur des forums ou des blogs, le surnom “Wack Miller” est brandi à l’envi. Mac Miller devient une cible et alors qu’internet a participé à son succès, YouTube devient une zone de chasse. Personne ne donne cher de sa peau, et nombreux sont ceux qui estiment qu’il retournera dans l’anonymat aussi vite qu’il en est sorti.

Mac Miller a seulement 19 ans et ces vagues de haine le troublent. Il les trouve injustes, centrées sur sa personne et pas sur sa musique. À tel point que pendant un temps, il rejette tout ce qui le lie à l’album, ne jouant même pas ses chansons en live. En 2013, dans une interview pour Complex, Mac Miller avoue que les critiques ont eu un impact négatif sur sa consommation de stupéfiants et son état mental. L’anxiété le paralyse, la lean devient une habitude, la dépression le guette et les drogues dures entrent dans la danse. Blue Slide Park est à la fois un sommet et le moment où il touche le fond. En quête de rupture, Mac Miller quitte alors son Pittsburgh natal et déménage à Los Angeles. 

Il y fait un virage artistique à 180 degrés, commençant à toucher du doigt ce qu’il deviendra. Impossible, pourtant, de se réjouir du fait que Mac Miller change si radicalement de direction. Car ce rappeur d’un genre nouveau se confond avec un homme qui ne sait plus qui il est. Aurait-il connu un destin différent si Blue Slide Park avait été mieux reçu ?

Los Angeles comme terre d’accueil

La mixtape Macadelic, sortie en mars 2012, est le premier pas vers un nouvel horizon. Sa pochette rappelle la première version de celle de l’album Electric Ladyland de Jimi Hendrix, un chef d’œuvre de psychédélisme dont Macadelic s’inspire. La cover est abstraite, un dessin aux contours flous, superposant des corps de femmes nues dont les yeux sont dissimulés. Alors qu’il était seul sur Blue Slide Park, Macadelic multiplie les collaborations. Mac Miller croise le fer avec des artistes qui, de prime abord, se seraient inscrits en opposition de ses premières sorties : Cam’ron, Lil Wayne, Kendrick Lamar, Juicy J ou Joey Badass. 

À Los Angeles, Mac Miller est entouré d’artistes qui l’inspirent et il n’a qu’à piocher parmi les mille influences qui fusent autour de lui. Pas étonnant : la cité des Anges s’est toujours tenue au carrefour des genres. Le jazz s’est mêlé au rap, l’underground à des scènes plus exposées, et en ville, tout existe sur le même plan. Macadelic est à ce titre un pur produit de Los Angeles. 

Mac Miller ouvre sa porte à des artistes du crû qui deviendront des amis, dont Earl Sweatshirt et Vince Staples, avec qui il sort la mixtape Stolen Youth sous le nom de Larry Fisherman en 2013. Son studio d’enregistrement, baptisé “The Sanctuary”, devient rapidement un point de rendez-vous incontournable pour tout ce que L.A compte de rappeurs. La mise en avant de talents émergents sera une constante dans sa carrière et une des raisons pour lesquelles ses pairs salueront son héritage. Mac Miller offre par exemple à Kendrick Lamar et Chance The Rapper ses premières parties et contribue à lancer la carrière de la chanteuse SZA en produisant pour elle et en devenant un confident. 

Pendant qu’il planche sur Macadelic, Mac Miller commence à composer ses propres instrumentaux et dévoile moins d’un an après l’album qui le fait passer dans une autre dimension : Watching Movies with the Sound Off

mac miller watching movies with the sound off

Flying Lotus, chantre du jazz sous influences hip-hop et figure de la scène alternative californienne, s’illustre sur le psychédélique “S.D.S”, premier single de l’album. Pharrell, Clams Casino et Tyler, The Creator sont aussi au crédit, changeant radicalement le son de Mac Miller. Le chant prend le premier plan sur “Objects In The Mirror” et “Youforia”, dont les influences rock ne ressemblent à rien de ce que Mac Miller avait effleuré jusque-là. Il se fait plus frontal que jamais, notamment sur “Red Dot Music”, ou “Aquarium”, où la drogue et le deuil sont évoqués pour mieux les évacuer. “Red Dot Music” deviendra un des standards de la carrière du MC de Pittsburgh, une de ses chansons favorites et une affirmation de son nouveau statut. Mac ne roule plus seul : il trouve en Earl Sweatshirt, lui aussi transparent sur ses combats avec l’anxiété, le miroir de ses questionnements existentiels sur “I’m Not Real”. 

L’album prend les critiques et les fans par surprise. Mac Miller lui-même est étonné de la bonne réception de l’album. Lui qui s’attendait à une vague de haine semblable à celle de Blue Slide Park, réalise qu’il peut évoluer sans se mettre le monde à dos. Ne reste qu’à creuser le sillon. 

Facettes

Faces, en 2014, pousse plus loin encore les envies de liberté de Mac Miller. La mixtape est enregistrée rapidement, comme si elle avait seulement été guidée par l’instinct. Obnubilé par son héritage et sa place dans l’industrie, et souvent reclus dans une chambre qui lui sert de refuge, Mac Miller s’abîme dans l’excès et la solitude. Son ingénieur du son, Josh Berg, estime que Faces correspond au moment où Mac Miller devient enfin lui-même. Troublante et inquiétante déclaration : le rappeur dira qu’il était tellement drogué qu’il ne se sentait plus sur terre au moment d’enregistrer Faces

Le studio The Sanctuary devient un endroit où la créativité est encouragée et où aucune idée n’est jamais rejetée. Les sessions de travail ressemblent à des marathons, Mac Miller dort peu, et il enregistre l’équivalent de neuf albums, dont un projet instrumental en seulement trois jours avec Thundercat.

Mac Miller devient fasciné par la découverte de nouveaux sons. Il achète des instruments qu’il apprend à jouer en autodidacte – un violon, une basse, une clarinette et différentes percussions – et va toquer à la porte de Rick Rubin pour donner corps à ses idées. Le producteur l’encourage à prendre sa santé en main et lui apprend à être patient pour canaliser ses idées. Sous l’influence de Rick, Mac Miller devient un expert du collage instrumental, un talent qu’il mettra en œuvre sur toutes ses futures sorties.

Sur Faces, le rappeur évoque aussi ouvertement la mort, les relations amoureuses conflictuelles et sa consommation de drogue, plus frontalement que sur n’importe quelle autre sortie. Il semble déjà savoir où ses addictions le précipiteront. “J’imagine que je mourrai seul d’une sorte d’overdose” rappe-t-il sur “San Francisco”. Plus loin, “Colors and Shapes”, co-produit par Thundercat, détaille comment une personne sous LSD perçoit le monde, et pour que le symbole soit complet, la chanson convie Timothy Leary, auteur et psychologue américain ayant défendu les bienfaits du LSD pendant une partie de sa carrière.  

Même si son contexte d’enregistrement est chaotique, Faces sert de rampe de lancement à la suite de la carrière de Mac. Josh Berg affirme à GQ que certains titres de Swimming, dernier album de Mac Miller de son vivant, prennent pour socle Faces : “Colors and Shape”, “Ave Maria”. Amer, le rappeur y règle aussi ses comptes avec une industrie qui a tardé à le valider : sur “Here We Go”, il regrette qu’on ne le soutienne que depuis qu’il collabore avec Brainfeeder, label californien fondé par Flying Lotus, célébré pour sa capacité à sortir des sentiers battus. Industrie d’hypocrites, semble cracher le rappeur. À la lumière de cette déclaration, le mystère demeure : Mac Miller a-t-il changé de trajectoire parce qu’il le voulait, ou simplement pour prouver des choses aux personnes qui l’ont traîné dans la boue ? Cette évolution, qui lui assure aujourd’hui une place dans l’histoire, était-elle forcée ou un cheminement artistique réfléchi ? 

Faces est autant un cri du cœur qu’une mixtape en forme de quête artistique et personnelle, où Mac Miller fait l’économie de mots mais maîtrise enfin sa plume. Les samples y sont légion, sourcés dans d’obscurs extraits de discours, de dialogues ou de titres de jazz – “Diablo” -. Quelques mois avant, la mixtape Delusional Thomas, du nom d’un des alias du rappeur, presque entièrement produite sous le nom de Larry Fisherman, était un autre OVNI, d’une noirceur façon horrorcore, relevée par quelques traits d’humour propres à Mac Miller. Le rappeur y parlait de mutilation, de suicide et de satanisme, laissant un alter-égo sociopathe prendre les rênes. Toujours sur la brèche.

L’amour sous toutes ses formes

Quand il dévoile The Divine Feminine, son quatrième album, Mac Miller ne rappe presque plus. Il chantonne, le jazz déferle (“Stay”, “Congratulations”) et il tente de mêler plusieurs mondes en enregistrant des musiciens en live dans son studio. Les sessions d’enregistrement rappellent celles de Faces et sont une sorte de chaos organisé, pendant lesquelles des artistes écoutent ce qui a été capté, ajoutent leurs idées, partent, travaillent sur des motifs instrumentaux, puis repassent pour rejouer certaines parties. Beaucoup de chansons sont laissées à l’état de brouillon, et commencent comme des ébauches donnant des idées pour les prochaines. A l’image d’une jam session dans un club de jazz, pendant laquelle personne ne sait quelles notes vont retentir, The Divine Feminine est une tentative assumée d’expérimentation…qui n’aurait jamais existé sans Macadelic ou Watching Movies With The Sound Off

mac miller the divine feminine

Ce qui n’était à l’origine qu’un EP se transforme en une exploration du thème de l’amour, et l’album devient une manière pour le rappeur d’évoquer des sentiments qui ne le concernent pas que lui-même. En décentrant le sujet, il tente de livrer un message universel et trouve l’inspiration dans les émotions qui dansent autour de ses proches. La sortie de The Divine Feminine coïncide avec le moment où Mac Miller revient à Los Angeles, après un bref séjour à New-York. En retournant sous le soleil californien, c’est comme s’il entamait un nouveau chapitre, désormais sûr de la direction à emprunter. The Divine Feminine est donc un moment pivot. 

L’album est une porte vers un Mac Miller nouveau, qui assume pleinement ses influences et sait comment les tourner à son avantage. Alors qu’il l’avait fait par touches, il s’immerge pleinement dans des ambiances jazz et soul qu’il ne cessait de célébrer depuis 2013. Sorti presque au même moment que To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar et A Seat At The Table de Solange, The Divine Feminine, s’il n’a ni la portée politique ni le statut de classique des deux autres albums, adopte une approche similaire dans cette envie de pousser toujours plus loin les frontières de l’identité artistique de son auteur. Comme un caprice, ou plutôt un court moment de respiration. Avant une dernière danse. 

Nager dans un océan de doutes

Avec Swimming, en 2018, c’est comme si Mac Miller avait définitivement quitté le cocon de ses débuts. Son dernier album de son vivant est un concentré de l’envie d’expérimenter de Faces, de la chaleur et des mélodies de The Divine Feminine, du besoin d’introspection et de la radicalité de Watching Movies With The Sound Off, du psychédélisme de Macadelic et de la douceur rétro de You, un EP de Jazz qu’il sort sous le nom de Larry Lovestein & The Velvet Revival – cinq titres dévoilés avant Watching Movies With The Sound Off et qui, déjà, préfigurent ses futures expérimentations -.

Tout y était dilué, rassemblé sous les traits d’un rappeur abattu par des années d’addictions et de déboires artistiques et amoureux. Mac y est comme tiraillé entre Malcolm James McCormick, l’enfant de Pittsburgh qui rappait sans se soucier du lendemain, et Delusional Thomas, artiste suicidaire, rongé par ses démons, proche de la folie et jouant au bord du précipice. L’apaisement entrevu avec The Divine Feminine est un souvenir : la vie d’adulte et son lot de galères, la vie d’artiste et son concert de déceptions, pèsent de plus en plus lourd. Désabusé et presque impuissant, Mac Miller tente quand même d’entrevoir une éclaircie. “J’ai juste besoin de sortir de ma tête / Je ferai tout pour sortir de ma tête”, disait-il sur “Come Back To Earth”.

Dans le concert “Tiny Desk” d’NPR qu’il donne peu de temps avant sa disparition, et pendant lequel il joue des titres de Swimming, Mac Miller sourit souvent et se mue en crooner la seconde d’après, pour mieux grimacer. Ombre et lumière, toujours. 

Sa version live du titre “2009” reste à ce jour une des performances les plus poignantes d’un artiste chez NPR. Peut-être parce qu’elle a un goût d’au revoir, pleine de nuances et d’émotions effleurant sous un cœur déchiré. Sur une boucle de piano, Mac Miller chantonne avec la voix brisée. “Et parfois, parfois, j’aurais aimé prendre une route moins difficile / Plutôt que d’avoir des démons aussi grands que ma maison”. “Je creusais un trou, assez grand pour enterrer mon âme”, ajoute-t-il sur le deuxième couplet.  

Changer, mais à quel prix ?

“2009” est un des derniers testaments d’un artiste qui n’avait, sans doute, fait qu’effleurer ce qu’il pouvait accomplir. Sur la ligne de crête entre le vide et la paix, il était un équilibriste adroit. Et ne jamais savoir de quel côté il allait pencher est ce qui a construit sa réputation. A 27 ans, il avait déjà connu plusieurs carrières, tenté mille choses, échoué et réussi autant de fois. Comme s’il avait tout vécu en accéléré, laissant derrière lui un héritage musical conséquent. Il a su se montrer courageux et audacieux, capable de braquer le volant dans une autre direction alors qu’un mur se dressait devant son regard de jeune adulte. 

Je n’aime pas m’en tenir à une seule formule quand je fais de la musique

Il s’est élevé au-dessus de ce à quoi il avait été réduit, déjouant les pronostics en devenant un bourreau de travail. Ses proches et collaborateurs n’auront de cesse de saluer sa vivacité d’esprit, sa générosité, son humour et son autodérision, lui qui deviendra si proche de ScHoolboy Q, le rappeur de TDE, qu’il sera presque considéré comme un membre à part entière du label de Kendrick Lamar et consorts. 

De ‘frat-rapper” sans substance, il s’est mué en producteur habile, suscitant le respect d’artistes de scènes alternatives ne jurant que par l’audace expérimentale. On l’a dit : Mac Miller était un équilibriste. Et personne n’aurait pu prédire ce qu’il allait devenir après la sortie de Circles, son premier album posthume. Lui qui laissait de plus en plus le rap de côté, semblait parti pour explorer les contours d’une identité nouvelle. Déjà, si tôt. 

Je n’aime pas m’en tenir à une seule formule quand je fais de la musique”, affirmait-il au journaliste Zane Lowe sur Beats 1. “Je découvre des choses sur moi-même tous les jours et c’est important pour moi de ne pas entrer dans une sorte de confort. Personne ne peut deviner à quoi un nouvel album de Mac Miller va ressembler, parce qu’ils représentent tous des parties différentes de ma vie”. 

Peut-être n’a-t-il jamais vraiment souhaité changer à ce point, poussé dans ses retranchements par un public qui n’avait que faire des états d’âme d’un jeune homme fragile. Blessé dans son égo, déterminé à prouver des choses à des personnes qui se moquaient de ce qu’il ressentait, Mac s’est perdu en devenant quelqu’un d’autre. Et une des choses qui a construit sa légende est, probablement, une de celles qui l’a détruit.