Le fondateur de NOAH, qui a passé plus de 15 ans chez Supreme en tant que directeur artistique, s’est confié au magazine Sneaker Freaker. Views revient sur quelques unes de ses déclarations.
Il y parle notamment du temps qu’il a passé chez Supreme, de la différence entre les sneakers et le streetwear et glisse un gros tacle à l’industrie de la mode.
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À propos de quand il bossait de chez Supreme :
«J’y ai bossé deux fois. La première fois était à peu près en 1997, au tout débuts de Supreme, quand ils développaient encore leur truc. Le shop à New-York était déjà là, James (Jebbia, fondateur de Supreme – NDLR) faisait beaucoup de choses différentes et c’était sans doute déjà la marque la plus cool. James voyait que Supreme prenait et il cherchait de l’aide pour développer les produits. J’ai fais un peu de tout là bas, je ne sais même pas si on pourrait appeler ça du design. C’était des conversations avec James, de la recherche de partenariat, mettre en place de bonne relations avec les usines où on faisait produire. C’était un peu de tout, et on peut pas vraiment dire que c’était glamour.
J’ai fais ça pendant 6 ou 7 ans, après je suis allé fonder Noah pendant un moment – c’était complètement différent à cette époque là. Ensuite, je suis revenu chez Supreme pour 8 ou 9 ans. Cette deuxième fois là bas était une expérience très différente. Le monde avait changé, j’avais changé. J’ai beaucoup appris là-bas et j’ai appris à me concentrer sur ce que je voulais faire.»
Si tu es habillé comme un skateur mais que tu ne skates pas, qui es-tu?
À propos des sneaker addict et de la popularité du skateswear :
«Ça va paraître un peu dingue, mais je me fout totalement de cet aspect. J’aime ce que j’aime, mais je suis la dernière personne qui pourra vous dire quelle paire est sortie, à quel moment… Tout ça, ça ne m’a jamais intéressé. Ça dessert l’objectif même de la basket. Mais il y a des gens qui collectionnent des sneakers toute leur vie et je respecte ça.
Si c’est ton truc, cool, il y a bien des gens qui collectionnent des timbres. Il n’y a aucun mal là-dedans, c’est juste que j’ai le coeur d’un enfant du skate. Quand j’avais 15 ans, les baskets parfaites ça n’avait aucun sens, parce que ça voulait dire que tu ne pouvais pas skater vu que tes baskets étaient pas complètement niquées. Je ne sais pas si c’est enviable.
Si tout ce que tu fais c’est de t’habiller le matin pour avoir l’air cool alors que ça ne vient pas d’une culture qui t’influence, tu ne fais que jouer un rôle. Si tu es habillé comme un skateur mais que tu ne skates pas, qui es-tu ? Quand tu peux juste simplement acheter tout ce que tu veux, tu n’as pas gagné tant de choses que ça.»
À propos de la différence entre la mode et le style :
«La mode, c’est la tendance, c’est l’industrie qui vous dit ce qui est tendance. Le style est un choix personnel que font chaque individus. Je pense qu’il y un une différence énorme. Souvent, la mode commence par quelques personnes qui ont leur style et qui leur va. Mais ensuite, en marchant dans la rue un an plus tard tu verras tous les connards porter la même chose, sans que ça leur aille bien. En plus, tu peux voir que ça ne correspond pas à qui ils sont vraiment – c’est ça la mode. L’industrie est une bête géante qui contrôle littéralement les gens. Elle leur dit quoi porter, à quoi ressembler, ce qu’il faut dire, tout ce bordel. Ils utilisent tous les outils à leur disposition, que ce soit la pub, les médias, l’appui de célébrité ou quoi que ce soit d’autre. En vérité, beaucoup de gens n’ont pas la force de combattre ça et donc ils se laissent faire.»